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par le Dr Raymond Vergès

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Pas de paix et de fraternité sans justice et sans respect des droits humains !

Rassemblement du Groupe de Dialogue Inter-religieux de La Réunion

mercredi 2 novembre 2011


Le mercredi 26 octobre dernier, en fin d’après-midi, le Groupe de Dialogue Inter-religieux de La Réunion (G.D.I.R.) a organisé un rassemblement sur l’Esplanade du Théâtre de Champ-Fleuri à Saint-Denis sur le thème de ’Fraternité et Paix’. Un temps de recueillement et de « prière réunionnaise pour la paix » a conclu cette cérémonie, marquée notamment par plusieurs interventions appelant les Réunionnais à se rassembler pour créer les conditions réelles de la fraternité et de la paix, de notre île au monde.


Sous le titre « Rassemblons-nous pour la fraternité et la paix », le G.D.I.R., présidé par Idriss Issop-Banian, avait lancé une invitation publique à ce rassemblement. Celui-ci était organisé à l’occasion du 25ème anniversaire de l’appel de Jean-Paul II le 27 octobre 1986 à Assise, où le pape avait invité des représentants des grandes religions du monde pour une journée de jeûne et de prière en faveur de la Paix.
« Cette initiative fut considérée comme un événement marquant dans l’histoire des relations entre les différentes traditions religieuses : pour la première fois toutes les religions du monde se trouvaient en un même lieu pour prier pour la paix. Ce fut l’occasion pour les 130 responsables religieux présents de prendre conscience combien la religion peut être un facteur d’union et de paix et non de division et de conflits », rappelle le GDIR.
Les membres de ce mouvement réunionnais soulignent également : « Riches de la pluralité spirituelle et culturelle de notre île, nous nous inspirons aussi de cet "esprit d’Assise" pour contribuer à l’émergence d’une société réunionnaise harmonieuse et fraternelle ».

Une vision partagée

« Pour affirmer davantage encore notre engagement dans cette voie, nous invitons nos compatriotes épris de concorde et de paix, de toutes croyances ou philosophies, à participer » à cette cérémonie.
Plusieurs dizaines de personnes, religieux de diverses croyances et laïcs, ont répondu à cette invitation. Elles se sont retrouvées dans cet esprit autour de la dalle des Droits de l’Homme. Un lieu symbolique car peut-il y avoir une paix et une fraternité s’il n’y a pas de respect des droits humains et de la dignité de chaque personne comme de chaque peuple sur la Terre ?
Une vision partagée par divers intervenants, dont Idriss Issop-Banian, qui a appelé ses compatriotes « à être des jardiniers de l’Amour et des artisans de Paix. Nous invitons tous les Réunionnais à intégrer cet esprit d’Assise dans leur vivre ensemble, tant le souvenir de cette expérience est un motif d’espérance, face aux graves injustices et aux misères matérielles et morales, en un avenir de justice et de paix ».

"Manifeste pour un dialogue spirituel"

Le Groupe de Dialogue Inter-religieux de La Réunion, dès Assise II le 24 janvier 2002, a adopté les « Résolutions d’Assise pour la Paix » comme un de ses textes de référence. Voici le texte de ce "Manifeste pour un dialogue spirituel", qui a été proclamé à la cérémonie de mercredi dernier à Champ-Fleuri :

« 1. Nous nous engageons à proclamer notre ferme conviction que la violence et le terrorisme s’opposent au véritable esprit religieux et, en condamnant tout recours à la violence et à la guerre au nom de Dieu ou de la religion, nous nous engageons à faire tout ce qui est possible pour éradiquer les causes du terrorisme.

Nous nous engageons à éduquer les personnes au respect et à l’estime mutuels, afin que l’on puisse parvenir à une coexistence pacifique et solidaire entre les membres d’ethnies, de cultures et de religions différentes.

3. Nous nous engageons à promouvoir la culture du dialogue, afin que se développent la compréhension et la confiance réciproques entre les individus et entre les peuples, car telles sont les conditions d’une paix authentique.

4. Nous nous engageons à défendre le droit de toute personne humaine à mener une existence digne, conforme à son identité culturelle, et à fonder librement une famille qui lui soit propre.

5. Nous nous engageons à dialoguer avec sincérité et patience, ne considérant pas ce qui nous sépare comme un mur insurmontable, mais, au contraire, reconnaissant que la confrontation avec la diversité des autres peut devenir une occasion de plus grande compréhension réciproque.

6. Nous nous engageons à nous pardonner mutuellement les erreurs et les préjudices du passé et du présent, et à nous soutenir dans l’effort commun pour vaincre l’égoïsme et l’abus, la haine et la violence, et pour apprendre du passé que la paix sans la justice n’est pas une paix véritable.

7. Nous nous engageons à être du côté de ceux qui souffrent de la misère et de l’abandon, nous faisant la voix des sans-voix et œuvrant concrètement pour surmonter de telles situations, convaincus que personne ne peut être heureux seul.

8. Nous nous engageons à faire nôtre le cri de ceux qui ne se résignent pas à la violence et au mal, et nous désirons contribuer de toutes nos forces à donner à l’humanité de notre temps une réelle espérance de justice et de paix.

9. Nous nous engageons à encourager toute initiative qui promeut l’amitié entre les peuples, convaincus que, s’il manque une entente solide entre les peuples, le progrès technologique expose le monde à des risques croissants de destruction et de mort.

10. Nous nous engageons à demander aux responsables des nations de faire tous les efforts possibles pour que, aux niveaux national et international, soit édifié et consolidé un monde de solidarité et de paix fondé sur la justice ».


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