Salle Vladimir Canter

Pokpok-kabar

18 novembre 2004

Ambiance hier à la salle Vladimir Canter au son de poésies originales, de musique et de vidéo. Sous la houlette de Christian Floy Jalma, et d’un groupe d’artistes de choix, un spectacle grandiose avait lieu hier soir.

"POK si na POK POK" est un spectacle mêlant projection vidéo, musique et poésie, d’une œuvre originale de Christian Floy Jalma. Après une résidence de recherche et de création d’une semaine, l’auteur avec une fine équipe, a fait vivre une histoire qui ne laisse pas indifférent. "C’est la fin d’une journée. Une femme se fait déposer devant chez elle, et rentre seule à l’intérieur de sa kaz. Pour se détendre d’une rude journée de labeur dans les champs de canne, elle écoute des émissions de radio, tout en nettoyant sa kaz. Puis, elle éteint sa radio, pour allumer sa chaîne stéréo et écouter un vinyle, tout en se préparant pour sortir. Enfin, elle éteint sa stéréo, allume la télé et regarde les dernières nouvelles du jour". Pour donner vie à cette histoire, on retrouve, d’abord sur scène, Nathalie Natiembé au chant, toujours aussi scénique et imposante par sa voix et son charisme. Dominique Carrère, habitué à narrer les textes de Jalma, porte sa voix aux mots de Floy. Jean Amémoutou, percussionniste de Nathalie Natiembé, apporte quant à lui la part Maloya de ce concept, qui se veut au carrefour des originalités musicales. Jako Maron livre un accompagnement numérique toujours aussi pointu pour les scènes Kabar fonnkèr, avec son acolyte dalon Gilles Iva, dit "Bibass" , à la guitare. Vous avez compris : deux musiciens de l’album "Z’amalgame", qui allient également des poètes à leur musique. C’est dire qu’ils se fondent à merveille dans ce concept de Jalma, qu’on retrouve à la guitare. Samuel Petiteau est à la batterie.
L’expression créative de Jalma entend s’allier à l’image vidéographique et photographique, avec deux artistes de talent, Laurent Pantaléon et René Paul Savignan. Sur l’écran, l’écrivain-poète David Boileau, Eveline "Anatanne" Lafable et Bruno Raoul.

Pok si na pok-Collectif

S’il fallait parler de cette création géniale, il faudrait dire qu’elle s’est réalisée dans le temps. Il faut remonter à 6 ans, où "POK si na POK POK" naissait officiellement au Palaxa, au cours de sa lecture. Il sera publié en 1999 aux éditions Grand Océan, sous le titre de "Pok Pok, musique de la faim ou la fin d’une époque". Christian Jalma a conçu un cycle de création qu’il appelle boîte à outil, pour inventer et bricoler au gré de ses rencontre des "machines de rêves". Des rêves, qu’il partage volontiers avec d’autres artistes. Il se reconnaît allergique à l’exercice artistique solitaire, et crée dès le début de sa création un collectif d’artistes de pratiques différentes. Depuis 2001, c’est la consécration. D’abord au théâtre des Bambous, où on lui commande un pok pok radio crochet, avec la collaboration de la troupe Acte 3 et des associations de quartier de Beaufonds. Ce concept intéressera la scène conventionnée du Séchoir. Christian Jalma conçoit une nouvelle version de son pok pok radio crochet, cette fois avec le contrat de ville Saint-Leu, la compagnie Tétradanse et des associations de quartiers. En 2003, l’artiste invite Nathalie Natiembé, personnalité emblématique du pokpok-Collectif, à participer à l’écriture de plusieurs séquences musicales d’un concept album CD littéraire "POK si na POK POK". Les collectionneurs entendront bien. Ce CD enregistré au studio F42 est tiré à ... 200 exemplaires.
Hier soir, l’artiste et son pokpok-Collectif défendaient haut et fort une insolite poésie, qui veut libérer le lecteur de l’enfermement des pages du livre. Un fonnkèr qui va à la rencontre de son public.

Bbj


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