Semaine internationale créole 2009

Pou fé viv la lang kréol

22 octobre 2009, par Edith Poulbassia

Les Réunionnais aiment leur langue créole. Cette semaine est cette année encore l’occasion de la valoriser, mais aussi de débattre de la place que l’on veut lui accorder dans la société, à l’école, de réfléchir aux conditions de sa survie. Conférences, expositions, ateliers... font le tour des questions.

Coup d’envoi aujourd’hui de la Semaine créole 2009. « Un programme riche, diversifié », promet Radjah Véloupoulé, président de la commission de l’Épanouissement humain au Conseil régional.
Lofis la lang kréol La Rényon, l’UDIR, l’association An Grèn Koulèr ont présenté hier les conférences, colloque, expositions, activités qui vont scander cette Semaine créole jusqu’au 31 octobre, et au-delà.
À l’Hôtel de Région, le 28 octobre, Journée internationale du créole, se tiendra le 23ème colloque de la Flarep (Fédération pour les langues régionales dans l’enseignement public) sur le thème du "Créole Réunionnais langue maternelle et régionale : enjeu sociétal". La Flarep rassemble des associations corses, basques, bretonnes, etc., et depuis quelques années, 4 associations réunionnaises : les Certifiés créoles de La Réunion, Tikouti, l’association pour l’Enseignement du créole, et l’Office de la langue créole de La Réunion. Le colloque mettra l’accent sur les politiques publiques pour le développement et la diffusion des langues régionales et donnera la parole à des associations, élus venus de Corse, de Bretagne ou encore du Pays Basque et de l’Alsace. Pour Axel Gauvin, président de l’Office, la survie d’une langue dépend de l’attachement d’un peuple à sa langue et du soutien des politiques publiques.

Demoun i èm rakont zistoir

L’UDIR continue à former des « rakontèr zistoir ». 120 personnes ont été formées depuis 2005, et d’année en année, le succès est au rendez-vous. Une deuxième session a dû être organisée cette année pour répondre à la demande. Elle se tient au CRR de Saint-Benoît avec les conteurs Daniel Honoré, Annie Grondin, Sully Andoche cette semaine. Pour Jean-François Samlong, trois raisons expliquent ce succès du conte. « Les Réunionnais ont besoin de se ressourcer, les Réunionnais ont besoin de rêve, les Réunionnais prennent conscience de la perte de solidarité et ont besoin de recréer les liens, de partager un moment de joie, énumère-t-il. On est en train de demander au conte de régler un problème social ».

Détak la lang, démay lo kèr

L’association An Grèn Koulèr travaille, elle, dans les quartiers avec des ateliers d’écriture et de lecture en créole et en français. 23 ateliers vont ainsi être animés par une vingtaine d’écrivains, de rappeurs, de slameurs, de conteurs venus d’ailleurs (touareg, tibétain). Avec un public varié (des agriculteurs, des associations de femmes, un salon de coiffure, etc.). Objectif de "Kolèr Zordi", socialiser, partager la colère qui naît de la misère sociale et affective.
Enfin, la revue "Kivi" sort son deuxième numéro sur le thème du "Mové tan". "Kivi" fête son 1er anniversaire et offre des articles aussi bien en créole qu’en français sur des faits de société, un dossier thématique, des sirandanes, des expressions créoles. Prix de vente : 3 euros.

E.P.


Programme

• Jeudi 22 octobre au dimanche 1er novembre
Diffusion des spots "le mo pou demay la lang"

• Jeudi 22 octobre et vendredi 23 à 14h30 au CRR de Saint-Denis
Deux Conférences de l’association An Grèn Koulèr :

- "Violences rituelles, violences sociales" (22 octobre) par Ricardo Montserrat.

- "Culture et régionalisation" (23 octobre) par Max Gaillard.

• Vendredi 23 au CRR de Saint-Denis à 18h00
Clôture du stage Rakontèr Zistoir et remise des Prix

• Mercredi 28 octobre de 9h30 à 18h00 Hôtel de Région
Colloque de l’Office de la langue créole

- "Structuration des politiques publiques pour le développement et la diffusion des langues régionales"

• Jeudi 29 octobre à 18h00 CRR Saint-Denis
Vernissage de l’exposition "le mo pou demay la lang : les cris s’effacent"
Jusqu’au 19 décembre.


La Région s’engage

Comme chaque année, la collectivité régionale soutient la Semaine créole. Radjah Veloupoulé n’a pas manqué de rappeler que depuis 2004, la Région tente de « donner la place à la sérénité dans les débats passionnés sur le statut de la langue réunionnaise », et de « démocratiser les débats ».

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Messages

  • Mi anvoy inti fonnkér pou la sominn kréol dann zot zournal.

    Mon kalité kréol batar

    Na pwin méyér mizik ké loson la pli si latol dann péryod vakans
    akokiyé dann kouvért kosté sanm ti frér ék ti sér.
    konm royom lomir antouré sanm papyé zournal ék katalog pou abiy la kaz,
    rido plastik tout koulér an gardkor la port
    mi rapél ankor konmsi té yér
    dann bardzour mon vi , san laryaz, san tripotaz
    té gayar lavi kréol dann lantouraz famiy.

    yér konm in tablo, zordi konm in pyés mizé,
    mina souvnans lodér la tér dann zardin flér lakaz granmér
    mi romazinn galopaz déryér volay dimans matin pou kari onzér
    rapél azot kan té bros savat la riyél si galé linz, mét ali név pou fé lo fyér dann somin labou
    ankor in zoli vizyon dann mon koko kan mi férm lozié.

    Bonpé fanal ma nyabou défann teinn pou kontourn gafourn
    parlfét ma kontinyé très’ gran bertél mon vi ék lyane la kiltir kréol
    ladan an mayaz néna tout souvnans kan té zwé kanét ék lastik dann fon la kour,
    kan té zwé tikaz dann galabér, té poz lakol pou békroz,
    bann moukataz domounn anlér si nout batarsité, si nout kozé « an kaf »
    té gadyanm kan té sava la riviér lav linz ék la fami.
    la vi la kas kontour kan mila komans kompran parol ziskakan, danyél waro, bastér, ravan...
    té bann gro koud kony pou lokér ék léspri.

    lontan marmay té kasiét dann kwin lakaz kan gramoun té soubatkoz.
    mémsi mon fougad té i mont kan fwét pés té i ronf
    mérsi bondyé pou lamontraz la vi mon bann famiy
    mi avans dann la vi konm la més la lamp pétrol i bril
    ti-bout, ti-bout, ti-ginn, ti-ginn

    mwin la travérs santyé pou trap si lot bordaz la konésans, linstriksyon èk bon manyér
    mwin lapa oubli ral ék mwin léritaz bann granpapa, zot lang, zot kroyans, zot soufrans, zot kalité nwar dobout
    mwin la zanbrokal tousa pou démaliz mon vi

    zordi fo soubat ék lévolisyon, mi éskiv la « frans(mantér)sité »
    konm bann séf maron té i défil dovan fisiy misar
    mérsi cimandéf, ansain, faon... pou lokér maron, bandér, margonyér zot la donn amwin.
    Mi gard léspwar kinzour lo pép Réyoné va nyabou diriz son péyi.

    mon ti fonnkér pou la sominn kréol
    bonn fét zot tout

    MARONAZ (Didyé nwar dobout)


Témoignages - 80e année


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