
La vérité lé tétu ! i pé pa tourn ali lo do kontinyèlman !
4 juillet, parMézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
Tribune libre
27 octobre 2015, par
La bataille de la langue créole de La Réunion pour s’affirmer est vieille de plusieurs dizaines d’années, marquées par des avancées suivies de reculs, puis de nouvelles avancées. Il en va de même pour la plupart des langues régionales ou minoritaires souvent empêchées de s’épanouir dans le milieu qui les a vues naître, se développer et se maintenir malgré les nombreuses répressions.
Qui se souvient encore de cet inspecteur de l’éducation nationale qui affirmait, sans vergogne, qu’il fallait fusiller le créole ! Nombre d’entre nous se souviennent également de cet autre inspecteur qui n’hésitait pas à déclarer avec fierté : mon grand-père ne parlait et ne comprenait que le provençal, mon père ne le parlait plus mais le comprenait encore, pour ma part je ne le parle plus et ne le comprends même plus… Il fallait comprendre entre les mots qu’un jour le créole réunionnais lui aussi disparaîtrait pour laisser place nette à la langue française, dans l’intérêt, croyait-il, de la population réunionnaise. Il ne se passe pas d’année sans que quelque proviseur, directeur, ou professeur ne s’en prenne à notre créole réunionnais et à ses locuteurs : il n’y a pas beaucoup d’incidents, mais il y en a trop.
Dans les sphères publiques la langue française est utilisée très majoritairement parfois même exclusivement. Tous les enfants et jeunes en âge d’aller à l’école bénéficient d’un enseignement en français et la langue créole réunionnaise se trouve marginalisée dans cet enseignement. La langue créole réunionnaise d’après ce que je sais n’est pas utilisée pour acquérir des connaissances et des compétences : pas de cours d’histoire et de géographie en créole, pas d’enseignement portant sur la création en créole réunionnais, pas d’enseignement philosophique dans notre langue régionale. Il y a bien des classes bilingues créole – français, mais elles ne sont pas suffisamment nombreuses et les enseignants qui se dévouent se heurtent souvent à des oppositions farouches et stupides… Dans un tel environnement notre créole devrait disparaître, or il n’en est rien : notre créole réunionnais gagne du terrain, car il participe à la résistance de notre peuple.
Plus il y a des émissions en français dans les télés, plus l’expression française envahit les ondes, plus le créole réunionnais gagne du terrain ; il faut se rendre à l’évidence : la langue créole réunionnaise est le support presqu’unique de la culture populaire de La Réunion : ségas, maloyas, contes, jeux de mots, proverbes marginalisés dans le champ public et celui de l’écrit envahissent de plus en plus le champ de l’oralité tout en réclamant sa juste place dans le champ de l’audio-visuel et de la création de films. Notre langue créole est suffisamment armée et musclée pour faire le grand bond en avant que nous attendons depuis si longtemps. Pas pour affronter la langue française mais pour exister à côté d’elle dans un bilinguisme harmonieux.
Nous savons qu’il existe une charte européenne des langues régionales ou minoritaires, que cette charte a été adoptée par de nombreux pays d’Europe. Nous savons que La France n’a pas, jusqu’à présent, ratifié cette charte pour la raison suivante : la ratification de la charte est incompatible avec la Constitution, la république est indivisible et sa langue est le français. Le Conseil constitutionnel, dans sa décision 99-412 DC du 15 juin 1999 a jugé que la charte européenne comportait des clauses contraires à la Constitution. Le gouvernement de La République considère que le préambule de la Constitution française assure l’égalité de tous les Français devant la loi et ne connait que le peuple français composé de tous les citoyens sans distinction d’origine. Il présentera une loi constitutionnelle autorisant directement la ratification de la charte avec comme objectif de consacrer le droit d’employer une langue régionale ou minoritaire tant que dans la sphère privée que dans le domaine public (enseignement, justice, services publics, médias, activités culturelles, vie économique et sociale).
Peut-on espérer un nouveau grand bond en avant de notre langue créole réunionnaise ? On ne tardera pas à le savoir et tous ceux qui souhaitent la promotion de notre langue créole réunionnaise et son emploi dans des sphères toujours plus larges ne pourraient que se réjouir d’une telle perspective.
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Messages
27 octobre 2015, 10:01, par Pirikou
Article très intéressant sur l’importance de notre créole qui est bien plus qu’une langue, il fait partie intégrante de notre identité. Malheureusement, beaucoup de réunionnais le dénigrent car ils sont aveuglés et séduits par tout ce qui vient de métropole, entre autres. C’est bien triste, car cela revient à s’auto-dénigrer. Notre créole ne fait pas de nous des minables, il ne nous empêche pas d’avancer ni de parler le français ou d’autres langues, bien au contraire. Notre créolité est une richesse qui ne peut que nous aider à nous adapter au monde.