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"Sainte-Suzanne est la seule commune de l’île qui fête de façon populaire le jour de l’an tamoul", indique Maurice Gironcel, maire et conseiller général de Sainte-Suzanne. Et de poursuivre "notre ambition, c’est de faire connaître la culture tamoule, dans toutes ses richesses et sa diversité, à tous les Réunionnais".
Fête du rassemblement, du partage, de la solidarité, de l’échange interculturel, cette célébration s’ouvre par une exposition du Groupe de recherche archéologique et de l’histoire de la terre réunionnaise (GRAHTER). Son président Marc Kichenapanaïdou explique l’importance de rendre hommage aux premiers Indiens, venus s’échouer sur les terres réunionnaises lors de la triste époque esclavagiste ou engagés lors du “coolies trade”, un accord passé entre Anglais et Français pour l’engagement de "travailleurs-esclaves" indiens.
51 photos, datant de la deuxième partie du 19ème siècle, sont ainsi exposées dans la salle du conseil municipal. 51 portraits, invariablement présentés dans des coffrets-lumière, retracent l’arrivée des ancêtres de la communauté tamoule réunionnaise. Julien Carpaye-Taïlamée, qui a contribué à la réalisation d’un livre-album édité par le GRAHTER, reproduisant ses clichés ethnographiques, déplore que l’on ne puisse dater formellement ce travail, qu’auraient pu revendiquer deux photographes parisiens, Parant et Rondeau, ou encore le photographe local Louis-Antoine Roussin. Ce livre devrait sortir prochainement, et nous en ferons tout l’écho nécessaire.
Bref ! Exposition à visiter à tout prix. Vous irez de surprise en surprise. Et qui sait ? Peut-être que certains y retrouveront un de leurs ancêtres. Les amateurs pourront également se délecter de la visite de la bibliothèque (juste derrière la mairie de Sainte-Suzanne), qui accueille une exposition, faisant découvrir le mode vestimentaire tamoul, la musique, et une documentation complète sur l’Inde. Elle durera jusqu’à samedi. Les absents n’auront donc aucune excuse.

Un riche programme culturel... et humanitaire

Ouverte hier par l’exposition du GRAHTER, cette manifestation culturelle - et non pas cultuelle - continuera jusqu’à samedi à 22 heures trente, où un grand feu d’artifice clôturera les festivités. Entre temps, vous pourrez découvrir les spectacles de danse, dès aujourd’hui à la bibliothèque de Sainte-Suzanne, avec les différents ateliers d’animations du Centre culturel régional indien (CCRI). Mercredi, 13 heures trente, place à la mode, avec les associations Nattaradja et Illam, qui proposeront entre autres, une démonstration du port de sari. Mesdames, venez nombreuses pour découvrir le raffinement indien.
Jeudi soir, place de la mairie, un spectacle culturel avec les associations sainte-suzannoises particulièrement, sera axé sur la danse et la musique. L’Inde s’ouvre à nous, grâce à la communauté tamoule réunionnaise. Le clou de la manifestation sera bien évidemment le samedi 16 avril. À partir de 17 heures, une animation sera offerte sur la place de la mairie, avec la Fanfare Viramoundar, Salick Academy Dance, les tambours sacrés. À 18 heures, débutera le traditionnel grand défilé de chars dans le beau pays "au rythme des tambours et de la fanfare", qui doit s’achever sur le site du Bocage, pour un aussi grand spectacle son et lumière.
Après le discours du maire, près de 60 artistes se montreront solidaires avec les victimes du tsunami. Pour Jocelyn Gauvin, président du groupe folklorique Mascareignas, c’est un acte de solidarité qui doit se poursuivre. Avec les artistes réunis, il édite un CD chez Oasis pour soutenir les victimes. L’aide ne doit pas s’arrêter en si bon chemin. Vendue à 5 euros, cette création, signée par l’auteur José Payet et le compositeur Frédéric Joron, est une belle contribution à destination du Secours Catholique, qui œuvre sur le terrain depuis la catastrophe du 26 décembre 2004.
Cette manifestation promet d’être grandiose et soutenue comme chaque année par des milliers de Réunionnais, qui souhaitent par avance à toute la communauté tamoule : Pouttandou Vajtoukkel 5106.

Bbj