
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Marche des Langues créoles
31 octobre 2008
Le colloque régional sur le thème ’La patiente marche des langues créoles : bilan et perspectives’, a rassemblé des amoureux de la langue, unis par une amitié de longue lutte, acteurs et témoins depuis le premier pas qu’a pu constitué le rêve pancréoliste.
Un certain jour de 1981 à Sainte-Lucie une centaine de linguistes natifs de tous les pays créoles se rassemblent et créent le mouvement Bannzil Kreol... Ainsi commence la légende, c’est là qu’est le premier pas volontaire, décidé, à cette source que se trouve la prise d’élan.
Beaucoup de personnes présentes au colloque organisé par La Région le savent, car elles étaient présentes à cette réunion fondatrice, et chacun dans son aire a fait avancer la cause de la défense et de la valorisation du créole.
Lutte légendaire
Les langues créoles sont liées par un cousinage et sont chacune avant tout inscrite dans leur terre respective mais elles ont un lot commun que rappelait mercredi Lambert Félix Prudent dans sa synthèse des travaux : « Toutes les langues créoles ont d’abord eu des noms d’oiseaux : ça s’appelle une minoration linguistique. On a toujours considéré que c’était des petites langues, des patois, des choses inférieures. Nous avons cela en commun. Nous avons des langues qui ont un passé d’infériorisation et ces langues demandent qu’on les utilise dans leur usage quotidien, et leurs locuteurs demandent sa dignité. » C’est à cette dignité que le Conseil Régional veut travailler. (voir encadré Politique linguistique)
Marche forcée ?
Au début des années 2000 il existe aussi une marche forcée du créole, une volonté nationale, l’idée de Jack Lang de la création d’un CAPES Créole (commun à toutes les sociétés créoles françaises mises en concurrence). Ainsi le gouvernement plaçait les créolistes dans une situation inconfortable. Lambert Félix Prudent le souligne : « L’Etat Français a installé le créole à l’école contre la volonté des hommes politiques de ce pays. Il n’y avait pas de licence créole, juste quelques cours du soir. Le créole n’avait pas d’orthographe officielle, il n’y avait pas de grammaire constituée du créole, il y avait des livres sur la littérature et de nombreux désaccords. » Si le linguiste estime que « les choses avancent lentement mais il ne faut pas les presser », il s’impatiente malgré tout de voir surgir à La Réunion une franche affirmation du désir de légiférer sur la question. Car, nous dit-il, il ne faut pas escompter que le pouvoir central de l’académie de La Réunion prenne la responsabilité d’une telle impulsion. Le créole ne dépend que de nous.
Les expériences se fécondent
Les travaux portaient sur plusieurs domaines de la langue, à commencer par les situations de contacts de langue. Logambal Souprayencavery a soutenu sa thèse de doctorat l’année dernière à l’université de La Réunion, elle a montré que la conception selon laquelle il y aurait une répartition du français d’un côté et du créole de l’autre, n’est pas valable. Au lieu d’une telle distribution, appelée "diglossie", il y a de plus en plus des mélanges de langues dans nos pratiques quotidiennes, ce qui se dit "interlecte". Et ce mélange affecte aussi bien le français que le créole. Mais le français a le bénéfice d’avoir une norme standardisée qui lui confère une plus grande protection.
Outiller l’enseignement des créoles
Les autres intervenants (voir article du 24 octobre) ont abordé la question de l’aménagement du créole mauricien ; mais aussi guadeloupéen ou martiniquais. Tous ont fait part de leur expérience, comme Robert Nazaire qui a présenté un cd-rom, nouvel outil mis à la disposition de l’enseignement de la Langue et Culture Régionale. Ces interventions se croisent, se fécondent, se questionnent. Les débats ont montré un fort investissement de chacun, une compréhension élevée des sujets et un accord général sur les problématiques et le cap à garder : « Il ne s’agit pas d’être optimiste ou pessimiste, mais d’être actif et constructif » résumera Alain Armand à la fois en tant que linguiste et en tant que vice-président du conseil régional.
Il s’agit bien comme le précise le rapporteur « d’éclairer un pays où il y a un problème pathologique avec la langue. Créole = pays qui a un problème avec sa langue, son histoire, son pays. Le français s’est domicilié de manière coloniale dans une niche qui n’était pas simple et nous sortons de ce passé là difficilement. » Les ouvrages présentés « apportent des ressources à une pédagogie mouvante, souple. »
Tolérance et communication
Le président de l’office, Axel Gauvin ajoutait qu’il y avait deux écoles : « une école de revendication pure, d’appel à la loi, contre l’état » et puis « une deuxième école celle de la valorisation de la langue créole. » Il postule pour « une école de tolérance » soulignant qu’il nous faudra encore « expliquer, convaincre, par les paroles, par les écrits, par les faits, par les créations. » Aussi la décision a été prise d’annualiser ce colloque pour affiner la politique linguistique à mener à La Réunion.
Travail sur les consciences
Alain Armand invite à aller de l’avant pour mener ce « travail sur les consciences » et rappelle cet adage pour aller de l’avant : « pran pa lèr ék révéy i marsh pa ». Il note que « il est important de savoir comment le conseil régional peut aider les militants, les experts, les écrivains à créer des champs de réflexion pour que la question de la standardisation du créole réunionnais puisse être examinée. Il y aura un autre colloque avec une autre envergure et annuellement nous ferons un point sur l’état de l’avancée de nos engagements et de nos luttes. »
Francky Lauret
Politique linguistique Régionale
La Région a fait le choix de travailler à la valorisation de la langue et de la culture créole ainsi que de faire de la transmission et de l’apprentissage de cette langue un élément de la construction de l’identité réunionnaise tant auprès du grand public que des scolaires.
Ce sont les conclusions des travaux de l’atelier Littérature mené lors des États Généraux de la Culture qui ont conduit la Région à initier la création d’un Office de la langue créole réunionnaise.
Inscrit aux orientations budgétaires de La Région dès 2006, cet office sous statut associatif, a donc été créé, avec le soutien de plusieurs associations dont Tangol, UDIR, Met Ensenm, Tikouti, In ti manzé po lo kër...
La mission principale de l’association outre de permettre à la collectivité de conduire une politique régionale linguistique ambitieuse, est de proposer et de mettre en oeuvre des actions destinées à promouvoir la langue créole dans le cadre d’un bilinguisme français-créole harmonieux.
Le programme d’action de l’office s’articule autour de trois grands axes : un observatoire des langues, un travail linguistique d’aménagement des graphies, du vocabulaire et de sa syntaxe ainsi qu’une valorisation de la langue notamment par des publications et un travail sur sa représentation.
Créole et mélange des langues
Cas d’école : que faire ?
Quotidiennement, quand nous parlons, nous mélangeons le créole et le français. Faut-il accepter ces formes mélangées, comment établir, définir, la bonne formulation ? Telle est la question posée mercredi par Denise Delorme, enseignante et élue régionale.
Une élève dans la classe de Denise Caro vient la voir et lui dit : « Moin la manz "une" banane ? » Elle ne sait pas si elle doit reprendre l’enfant et lui dire que en créole on aurait « moin la manz "in" banane » ou « moin la manz "inn" banane ». Le questionnement ne porte pas sur la graphie, ni sur le vocabulaire (on aurait pu dire « fig » pour « banane »), mais bien sur l’article français employé à la place de l’article créole. Que faire ?
« Une » ou « In(n) » ?
Une réponse lui a été apportée par le linguiste Lambert Félix Prudent : « L’enseignante dit ça me gêne, elle se dit que si c’était une loi tout le monde la respecterait. Or les lois du créole sont faites pour être violées. Tous les jours les jeunes violent la parole des anciens gardiens du temple, 90% des jeunes disent "une banane". »
Donc la norme n’est pas là pour que tout le monde la respecte. Ce qu’il n’empêche qu’il faut bien l’établir cette norme. Il faut donc l’aménager, la norme, définir une norme que les gens ne respecteront pas tous les jours (c’est également le cas du français, même le président de la république peut faire de grosses fautes de langue). La norme c’est un consensus lorsque tous les gens regardent dans la même direction.
En tant qu’enseignant il ne faut pas faire comme si rien ne s’était passé, les jeunes causent de plus en plus bizarre, on peut pas les fouetter, mais si on le considère en tant qu’appreneur d’une norme alors oui on a quelque chose à dire. Cela ne veut pas dire qu’il va parler tout le temps un créole normé, académique, scolaire. Il faudra qu’il y ait une norme, une convention à apprendre, qu’il y ait des usages. Que l’enseignant, doucement, dise déjà, dans ce cas-là : "ta maman aurait dit différemment" ».
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Messages
2 novembre 2008, 13:10, par carron chantal
bonjour
moin lé réunionnaise,ancienne bétépienne animatrice patrimoine à l’association saint-denis 2000. I fait 4 ans mi vive en métropole et mi continu à travaillé sur listoir de La Reunion.moin la créé une association réunionnaise culturelle et sociale afin de faire découvrir l’île à traver la musique et la langue créole.mi voudrai resté en contact avec les gens de la Réunion qui défend notre langue et etre informé sur les prochain forum
merci