Tribune libre

Progresser avec Benoît XVI

21 avril 2005

(page 6)

L’Église catholique à La Réunion accueille dans l’action de grâce et la joie l’élection du cardinal Joseph Ratzinger comme pape sous le nom de Benoît XVI. Nous prions avec ferveur et affection pour sa personne et son ministère. Nous l’assurons de notre disponibilité totale à l’accueil des orientations qu’il donnera à l’Église catholique, en relation avec le collège des cardinaux, les conférences épiscopales et le synode des évêques.

Ne nous trompons pas sur la mission du pape. Monseigneur Jean-Pierre Ricard, président de la Conférence des évêques de France, nous rappelle que le pape nous est donné à nous catholiques "comme point d’appui de notre foi : enraciné par l’Esprit dans la Parole du Christ, il nous conduira vers le Père. (...) Le monde est devenu un village global : jamais nous n’avons eu autant besoin du successeur de Pierre pour bâtir une fraternité universelle dans la vérité, pour ouvrir l’Église sur le monde et la guider vers la sainteté."

Il ne faut pas nous laisser enfermer, ou nous enfermer nous-mêmes, dans la classification "conservateurs - progressistes". Cette classification ne correspond pas à la nature et à la mission de l’Église. Si nous voulons employer ces termes, on pourrait dire qu’il nous faut à la fois "être conservateurs et progressistes" en même temps.

- "Conservateurs" : nous avons à garder intact le trésor de la foi reçu des premiers apôtres et pouvoir le transmettre de génération en génération avec l’Évangile du Christ qui ne s’invente pas. Cela permet de ne pas perdre les repères éthiques fondamentaux qui permettront de progresser humainement.

- "Progressistes" : être pour le progrès suppose de mettre la personne humaine au centre de toutes les démarches pour que la vie soit humanisée dans tous les domaines : personnelle, familiale, sociale, économique, politique, locale, régionale, internationale. La vie évolue, elle n’est jamais figée. Un soi-disant progrès qui emballerait la vie et la société dans un rythme de plus en destructeur... serait le contraire même du progrès.

La solidité doctrinale de Benoît XVI nous est précieuse dans un monde où l’on s’agite et où l’on s’ingénie à faire sauter les repères fondamentaux tout en se lamentant sur les dégâts occasionnés. Nous avons à progresser dans l’accueil de la vie, l’amour et l’espérance. De grands défis sont à relever pour toute la planète : respect de l’environnement pour la survie de l’espèce humaine, dignité de la personne et respect de la vie, lutte contre la faim et la pauvreté, liberté et paix, questions liées à la mondialisation de l’économie, nécessité du dialogue inter religieux pour rapprocher les peuples et les cultures dans l’amour de Dieu "Notre Père". À la lumière du concile Vatican II, avec les efforts déployés notamment par Jean XXIII, Paul VI et Jean-Paul II, l’Église catholique est déjà à l’œuvre sur ces chantiers. Benoît XVI qui est l’héritier de Jean-Paul II nous encouragera certainement à persévérer dans ce sens. Nous serons attentifs à son enseignement.

Monseigneur Gilbert Aubry


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