350e anniversaire du peuplement de La Réunion

Publication du Code Noir

19 octobre 2013

Dans le cadre des célébrations du 350e anniversaire du peuplement de La Réunion, l’association pour la Promotion du Génie Collectif Réunionnais publie “le texte juridique le plus monstrueux qu’aient produit les Temps Modernes” (Louis Sala-Molins) : “Code Noir des Isles de France et de Bourbon”.

Le Code Noir, c’est la loi des Blancs, rédigé par Colbert en 1685, et adapté en 1723 pour La Réunion et Maurice, pour légaliser l’esclavage des Noirs. Le Code Noir a bestialisé les Noirs dans la conscience des Français. Même les Révolutionnaires Français, en 1789, ne vont pas considérer que l’esclavage dans les colonies méritait d’être remis en cause !

Pour les rédacteurs du Code Noir :
- Les esclaves ne sont pas des êtres humains mais des « meubles » (art. 39), ils appartiennent au maître au même titre qu’une commode ou qu’un bœuf, et « ils se partagent entre les cohéritiers » (art. 39) lors des successions.
- « Les enfants qui naîtront des mariages entre esclaves, seront esclaves et appartiendront aux maîtres des femmes esclaves » (art. 8).
- Les esclaves ne peuvent rien posséder, ils ne pourront « rien avoir qui ne soit à leur maître » (art. 21).
- Les esclaves n’ont pas le droit de suivre leur religion d’origine : « tous les esclaves (…) seront (…) baptisés » (art. premier), et il est interdit « tout exercice d’autre religion que de la catholique, apostolique et romaine » (art. 2).
- Les esclaves n’avaient pas non plus le droit de « s’attrouper le jour ou la nuit, sous prétexte de noces ou autrement » (art. 12).
- « L’esclave fugitif (…) aura les oreilles coupées et sera marqué d’une fleur de lys sur une épaule ; et s’il récidive (…) il aura le jarret coupé et il sera marqué d’une fleur de lys sur l’autre épaule ; et la troisième fois il sera puni de mort » (art. 31).

Cet ouvrage est probablement la plus importante contribution citoyenne pour prendre conscience des violences faites aux non-blancs dans la société coloniale esclavagiste française, et dont les conséquences sociales perdurent jusqu’à aujourd’hui : les violences conjugales, les violences sociales…

Est-il nécessaire de préciser que les maires des communes de l’époque étaient les grands propriétaires terriens, donc les propriétaires d’esclaves ? Conséquences…

Huguette Bello

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