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’2011 : l’Année d’Élie, un combattant réunionnais de la liberté’ - L’histoire de la révolte de 1811 — 3 —
22 décembre 2010
’Témoignages’ publie aujourd’hui le 3ème chapitre du document remis mercredi dernier aux journalistes par Sudel Fuma, directeur de la Chaire UNESCO à l’Université de La Réunion, lors du lancement de ’2011 : l’Année d’Élie, un combattant réunionnais de la liberté’. Ce document raconte cet événement historique que fut la révolte des esclaves à Saint-Leu en novembre 1811. Après avoir vu le contexte historique, politique et culturel de cet événement, voici la présentation des protagonistes de la révolte. Les inter-titres sont de ’Témoignages’.
Parmi les esclaves de Saint-Leu en novembre 1811, il y a d’une part les participants à la révolte, avec leurs chefs Élie et Gilles, tous deux des esclaves créoles, c’est-à-dire nés dans l’île ; et d’autre part ceux qui refusent de s’engager dans la bataille par peur de représailles ou par manque de courage.
L’analyse des interrogatoires d’esclaves permet de mieux cerner la composition des éléments les plus actifs au moment de la révolte. Parmi les révoltés, il y aussi 6% d’Indiens esclaves ; une proportion qui correspond à la population d’origine indienne esclave de la colonie.
À l’échelle de la colonie, toutes les ethnies sont représentées, donnant à cette révolte, qui est restée localisée, une dimension symbolique forte (Cafres, Créoles, Indiens, Malgaches). Les participants à la révolte sont représentatifs de toute la population esclave de la colonie et agissent finalement au nom de tous ceux qui n’avaient pas osé combattre.
Des jeunes rebelles
Les insurgés sont principalement des jeunes et la plupart ont entre 17 et 24 ans. En 1811, à Saint-Leu, plusieurs propriétaires habitent la ville. C’est un lieu de divertissements, qui favorisent les rencontres, et un lieu où se déroule la vie citoyenne et religieuse.
La ville est aussi un espace sécurisant, où sont implantés l’arsenal et les autorités de police. Quand éclate la révolte de 1811, les femmes et enfants des quelques propriétaires des Hauts s’empressent de regagner la ville.
Les esclaves dits "des habitations" sont différents des esclaves de ville. Ce sont généralement des "esclaves de la terre", dits aussi "esclaves de pioche", ceux qui assurent la culture du café, l’entretien des champs, les corvées d’eau, l’élevage et la culture des vivres pour approvisionner la ville en nourriture.
Des esclaves morts de faim
En 1811, la culture spéculative dominante à Saint-Leu reste celle du café, malgré les catastrophes climatiques provoquées par les cyclones et les avalasses de 1806 et 1807. Pendant cette période de pénurie alimentaire, les esclaves avaient durement souffert et certains d’entre eux étaient morts de faim.
La guerre entre l’Angleterre et la France impériale n’arrange pas la situation de la colonie, qui subit le blocus britannique, paralysant le commerce colonial. Quelques années plus tard, la situation économique est encore difficile, malgré une légère amélioration depuis l’arrivée des colonialistes anglais.
Les personnes les plus touchées par cette politique coloniale, qui effectuent des tâches exténuantes, sont bien entendu les esclaves de pioche, qui souffrent de pénurie alimentaire. Ces derniers représentent 70% du personnel des Hauts de Saint-Leu, et 30% doivent se consacrer à des tâches de maintenance, avec en majorité des charpentiers.
Une répression judiciaire terrible
Dans cette situation, voler des papayes, des légumes, des racines alimentaires (songes, maniocs) sur l’habitation du maître sont des gestes de survie qui sont risqués, car la répression judiciaire est terrible. Un esclave qui vole un fruit est systématiquement fouetté par le régisseur de l’habitation ou par le commandeur et il subit la peine du bloc ou du carcan.
Le monde esclave souffre de faim, d’humiliations, mais personne n’ose encore exprimer son mécontentement par la force armée. La peur de la potence et de la hache de l’exécuteur des « hautes œuvres » pour des actes de marronnage qui ne mettent pourtant pas directement en péril le système colonial est dans tous les esprits. Tuer des Blancs en organisant une révolte semble inimaginable dans la tête des esclaves, même celle des plus audacieux. En 1811, Élie et ses amis franchissent pourtant la ligne rouge… Ils pensent que les conditions sont remplies et espèrent convaincre leurs frères opprimés.
Rendez-vous à la Ravine du Trou
La principale activité des esclaves des Hauts de Saint-Leu, où s’étendent les habitations, concerne principalement l’entretien des champs de café sous la Direction des commandeurs. Et une des particularités de cette région sèche de l’Ouest est la pénurie d’eau.
Pour assurer l’approvisionnement de l’habitation, les esclaves doivent donc chaque jour transporter l’eau nécessaire dans des « barils qu’ils font rouler » jusqu’au domaine. Ce fait est important, car la révolte de Saint-Leu se prépare au bassin de la Ravine du Trou, lieu où se rencontrent les esclaves de différents domaines des Hauts de Saint-Leu.
Diviser les esclaves
La préparation politique des protagonistes esclaves à l’événement concerné se fait sur ce lieu de rassemblement. Il est organisé par Élie et les autres chefs de la révolte.
Dans ce lieu public, où ne venait aucun maître, ni même aucun gérant d’habitation, les esclaves rebelles ne craignaient pas grand-chose, sauf la délation d’un des leurs. Or, l’esclave Figaro a eu connaissance de ces préparatifs de la révolte, suite à des fuites, avant que se déroule l’action entre le 5 et 8 novembre. Il put alors monnayer ses renseignements en avertissant le commissaire civil de Saint-Louis.
Aucun esclave à talent ou ayant des responsabilités sur les habitations n’apparaît dans la liste des inculpés. Cette situation s’explique par le fait que le système colonial privilégiait cette partie du monde esclave pour le diviser et mieux contrôler la grande masse des esclaves.
(à suivre)
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