Ancienne étape de la déportation d’Africains vers l’Amérique

Reconnaître Loango comme ’lieu de mémoire’

14 août 2004

Des experts africains, réunis lors d’un colloque sur la traite négrière organisé du 9 au 12 août, par le gouvernement congolais, en collaboration avec l’UNESCO à Pointe-Noire, ont recommandé la reconnaissance du port de Loango, ancien lieu de transit de millions d’esclaves africains vers les Amériques, comme "lieu de mémoire et Patrimoine mondial".
Selon des statistiques publiées lors du colloque, plus de 2 millions d’esclaves venus du Gabon, de la côte angolaise, de la RD Congo ainsi que du Congo-Brazzaville, ont transité par ce port.
Les frais d’achat et de transport des esclaves, jusqu’aux Amériques, variaient entre 135 et 140 dollars américains pour chaque esclave, revendu à 1.000 dollars par le négrier, précisent ces statistiques.
Convaincus de l’importance qu’a revêtu ce site pendant la période de l’esclavage, les participants au colloque ont recommandé sa reconnaissance comme lieu de mémoire et son inscription sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO. Ils ont également préconisé le développement de recherches prenant en compte le caractère international du site.
Présents à ce colloque, les représentants de l’UNESCO et du Centre international de civilisation bantu (CICIBA) basé à Libreville, au Gabon, ont promis d’apporter leur appui au projet. Pour Simao Soundula, expert du CICIBA, il est important de soutenir la reconnaissance de Loango comme site de mémoire, car beaucoup de Noirs-Américains et des Caraïbes ont besoin d’archives sur leurs origines.
Outre la question de Loango, les experts africains ont proposé à l’UNESCO, à l’Union africaine et à l’Organisation des États américains, de créer des institutions de recherche et d’enseignement sur la traite négrière et l’esclavage et de former des équipes internationales de chercheurs africains, en vue de rédiger de nouveaux manuels d’Histoire sur l’Afrique et la diaspora.
Le colloque exige également, de la communauté internationale, l’accès à la documentation relative à la traite négrière, la tenue d’une réunion internationale sur le problème que soulève l’enseignement de la traite négrière et de l’esclavage.


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