Politique linguistique dépassée en France

Refus de l’État d’autoriser l’usage du catalan par les conseillers municipaux

29 novembre

Un communiqué de Région et Peuples Solidaires indique que l’État a fait annuler plusieurs délibérations de Conseil municipaux qui prévoyaient l’usage du catalan dans les débats à condition que la traduction en français soit fournie. Cette attitude de Paris rappelle les difficultés pour les dirigeants français de considérer comme une richesse la pluralité des langues parlées dans la République française.

Photo Dieter Esser, CC0, via Wikimedia Commons

La France persiste dans une politique de répression linguistique à l’encontre des langues régionales, comme en témoigne le récent refus de permettre l’usage du catalan par des élus municipaux lors des conseils. Quinze municipalités des Pyrénées-Orientales, soucieuses de préserver leur patrimoine culturel, avaient adopté en 2022 une modification de leur règlement intérieur autorisant les conseillers municipaux à s’exprimer en catalan, à condition de fournir une traduction en français.
Le préfet a sommé plusieurs communes, notamment Amélie-les-Bains, Elne, Port-Vendres, Saint-André et Tarerach, de retirer ces dispositions. Face à leur refus, l’État a engagé des recours devant le Tribunal Administratif de Montpellier. Le 9 mai 2023, le tribunal a annulé les modifications des règlements intérieurs, invoquant l’article 2 de la Constitution française, l’ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539 et la loi du 4 août 1994, qui imposent le français comme seule langue de la République.
Ce jugement est actuellement en appel devant la Cour Administrative d’Appel de Toulouse. Les communes concernées, soutenues par Régions et Peuples Solidaires (RPS), continuent de défendre l’usage public du catalan. François Alfonsi, président de RPS, a exprimé son soutien inconditionnel à ces élus, soulignant que cette lutte transcende les clivages politiques pour devenir un combat pour la préservation d’un patrimoine linguistique commun.
RPS, qui regroupe treize organisations régionalistes, dénonce une vision archaïque et centralisatrice qui met en péril la diversité culturelle. Pour RPS, il est temps de reconnaître pleinement ces langues, non comme une menace, mais comme une richesse.

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