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Retour sur le baptême de l’amphi Élie
29 octobre 2011
’Témoignages’ a déjà consacré un article hier à la cérémonie de mercredi dernier à la Faculté des Lettres et des Sciences humaines à l’Université de La Réunion, lors du baptême de l’amphithéâtre 150, qui porte désormais officiellement le nom d’Élie, ce dirigeant de la révolte de nos ancêtres esclaves en 1811 dans la région de Saint-Leu. Nous revenons aujourd’hui sur cet événement, qualifié d’« exceptionnel » par l’universitaire Sudel Fuma, pour en tirer quelques enseignements.
Rappelons tout d’abord quelques temps forts de cette cérémonie. Nous pensons en premier lieu aux prestations des artistes et militants culturels qui y ont participé activement et lui ont donné une dimension symbolique par la diversité comme par le contenu de leurs contributions. Citons-les dans l’ordre :
• Des maloyas des groupes Renésens, Lindigo et jeunes moringueurs de Sainte-Suzanne.
• Le "Gum boot", une danse sud-africaine, présentée par une troupe de danseurs et animée par des chanteurs.
• Deux étudiantes, Samia et Dany, qui lisent — la première — un poème écrit par elle-même pour Élie sous le titre : "Liberté", et — la seconde — un poème d’Aimé Césaire.
• La conteuse Ketty Lisador, qui lit un poème d’Armel Bataille, intitulé "Éli o baro", et lançant un appel : « Vyin rèspir lèr la libèrté, mi tyinbo baro ouvèr ».
• Deux danseurs malgaches, qui donnent un spectacle admirable pour nous rappeler l’origine de nos premiers ancêtres marrons.
• Un "hymne à la liberté" chanté et enregistré par Davy Sicard, qui lance un appel à la mobilisation des Réunionnais : « Réveillons-nous, unissons-nous, au nom de nos pères, pour que la liberté ne meure pas et qu’elle nous fasse éternellement rêver ». Cet hymne était illustré par une étudiante en costume traditionnel indien, qui, à l’initiative de Paul Canaguy, président de GOPIO, a tenu un flambeau pour Élie.
« Nous sommes des Réunionnais »
En second lieu, nous voudrions évoquer les allocutions de plusieurs personnalités présentes à cette cérémonie. Là encore, dans l’ordre des interventions :
• Pour Nicaise Gauthier, vice-président de l’Université, cette cérémonie « nous permet de nous rappeler notre Histoire et de voir comment avancer ; nous sommes des Réunionnais et cet amphi est un symbole de notre Histoire à tous ».
• Sudel Fuma, directeur de la Chaire UNESCO à l’Université de La Réunion, a remercié le président de l’Université, le doyen de la Faculté des Lettres, les collectivités et les associations qui ont soutenu ce projet, et il a rappelé le déroulement de la révolte de 1811 en appelant les étudiants à « porter l’avenir de La Réunion ».
• Mohamed Rochdi, président de l’Université, a exprimé « la fierté de la communauté universitaire d’avoir pris cette initiative de donner le nom d’Élie à un amphithéâtre pour honorer cette figure historique ».
• Sylvie Comorrassamy, adjointe au maire de Saint-Leu, a rendu hommage aux esclaves révoltés, car « cette révolte fut un acte réfléchi exemplaire ».
• Gilbert Annette, maire de Saint-Denis, a félicité « les militants qui se sont battus pour réhabiliter l’Histoire de notre pays en honorant l’action historique de ces esclaves qui ont osé affronter l’ordre établi de l’époque ».
Signalétique et enseignement
Dans tous ces propos, on retrouve bien sûr des idées que les communistes réunionnais et d’autres militants progressistes ont déjà défendues depuis des dizaines d’années afin de faire respecter et valoriser les atouts de l’identité réunionnaise. Bien sûr, cette mobilisation doit continuer à se renforcer, car notre société continue d’être victime du rouleau compresseur de l’assimilation, qui étouffe notre Histoire, notre langue créole et toutes les autres dimensions de notre culture spécifique.
En effet, comme le soulignent beaucoup d’élèves, étudiants et enseignants, la place de l’enseignement de l’histoire réunionnaise reste infime dans le système éducatif. D’où une méconnaissance encore beaucoup trop grande du passé de notre peuple, des épreuves inhumaines auxquelles il a été confronté et des combats qu’il a menés sans cesse afin de résister aux politiques colonialistes.
Un autre domaine dans lequel il reste un immense travail réparateur à accomplir, c’est celui de la signalétique de nos lieux publics. En effet, combien d’espaces publics à La Réunion portent des noms de nos ancêtres victimes de l’esclavage, de l’engagisme et de la colonisation ? Combien d’entre eux portent des noms de Réunionnais qui ont résisté à toutes ces formes d’oppressions ? À l’inverse, combien de ces lieux publics (rues, places, bâtiments...) portent des noms de colonialistes, de maîtres blancs, voire de collaborateurs du fascisme pendant la Seconde Guerre mondiale ?
N’y a-t-il pas également à donner encore beaucoup d’informations sur ces ancêtres marrons qui ont laissé leur nom à une grande partie de nos pitons, cirques et remparts, qui font désormais partie du Patrimoine mondial de l’humanité ?
Voilà quelques enseignements que nous pouvons tirer de cette cérémonie symbolique très forte de mercredi dernier au Campus universitaire du Moufia.
Correspondant
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