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Il y a 50 ans : l’ordonnance Debré
14 octobre 2010, par
Roland Robert est l’une des premières personnes à avoir subi l’application de l’ordonnance du 15 octobre 1960. Il s’exprime sur les conditions de son exil en France, et de son retour au pays.
Vous aviez 24 ans lorsque vous avez été expulsé de La Réunion, pourquoi aussi jeune ?
- Quand j’ai été frappé par l’ordonnance Debré, j’ai été très surpris, car ce texte ne devait pas s’appliquer à La Réunion. L’ordonnance stipule que « les fonctionnaires de l’État et des établissements publics de l’État en service dans les DOM dont le comportement est de nature à troubler l’ordre public peuvent être, sur la proposition du préfet et sans autre formalité, rappelés d’office en Métropole par le ministre dont ils dépendent pour recevoir une nouvelle affectation. Cette décision de rappeler est indépendante des procédures disciplinaires dont ces fonctionnaires peuvent faire l’objet. Elle est notifiée par l’intermédiaire du Préfet qui peut prendre toutes mesures nécessaires à son exécution ».
C’était un mal pour un bien, parce que troubler l’ordre public est une bonne chose. Mais, il est vrai que c’était difficile, car je sortais de l’école normale, après 16 mois passés à Madagascar pour mon service militaire.
J’étais mis dans le même sac que les vieux camarades au long passé politique et syndical, comme Pierre Rossolin, et Jean-Baptiste Ponama. Claude Hoarau et moi même avions créé l’ODJR (Organisation démocratique de la jeunesse réunionnaise), dont j’étais le président. C’était une période où les mouvements autonomes se créent.
J’étais à la fois en colère et révolté, face à un texte qui ne devait être appliqué qu’en cas de guerre, notamment la guerre d’Algérie. Par la suite, j’ai lutté pour défendre les droits des Réunionnais arrivés en France, et pour pouvoir rentrer à La Réunion.
Comment se sont organisés la résistance en France, et votre retour à La Réunion ?
- Avant cela, je tiens à expliquer que nous avons été envoyés dans un pays que nous ne connaissions pas, loin de nos familles, et amis. Nous vivions l’arbitraire dans toute sa sécheresse, mais aussi le caprice et les humeurs de quelques dirigeants. Je tiens à rappeler les noms des "éxilés", car c’est le mot employé à l’époque pour parler de nous : Gervais Barret, Nelly Barret, Boris Gamaleya, Clélie Gamaleya, Bernard Gancarski, Jean Le Toullec, Yvon Poudroux, Joseph Quasimodo, Max Rivière, et Georges Thiebaut.
Ma première décision a été de partir. De nombreuses voix se sont élevées contre cette ordonnance, tant du rang des progressistes, que des autres, notamment le gouverneur Vincent Dolor, le docteur Alexis Pota, le président du Conseil général Roger Payet, le maître Paul Bris, et Alexis Morel, avocat. Arrivé à Paris, nous avons quitté l’aéroport par une petite porte pour ne pas rencontrer le service d’accueil composé de représentants du PS, PC et des syndicalistes. Nous organisons notre exil en mettant sur pied l’Union générale des travailleurs réunionnais en France (UGTRF), ou en participant à la vie syndicale et politique française. Nous sommes aussi restés en lien avec le combat de nos camarades à La Réunion, et nous avons organisé notre défense.
J’ai été frappé à deux reprises par cette ordonnance. J’ai fait un recours auprès du Tribunal administratif, et c’est quatre ans plus tard, en 1965, que je gagne mon recours. Quatre années, alors qu’en temps normal cela dure 6 mois/1 an, cela montre que même la justice a préféré laisser traîner mon dossier, parce que la justice aurait été obligée de désavouer son gouvernement. Le ministre ne fait pas appel, et en 1966, le jugement n’est toujours pas appliqué. Je demande alors au ministre ma réaffectation à La Réunion, la réponse me revient : le préfet de La Réunion décide mon maintien en France. Parti en 1961, je décide après sept ans de rentrer à La Réunion, je suis alors révoqué de l’Éducation nationale.
Vous avez décidé de mettre une stèle en mémoire aux “exilés”, pourquoi un tel projet ?
- On a décidé de lister les “exilés”, et de trouver leurs photos afin de leur rendre hommage. Mais la difficulté est de retrouver les descendants des “exilés”, dont certains sont restés en France. C’est pour cette raison que nous avons décidé de faire une conférence, où il y aura des universitaires, comme Sudel Fuma qui replacera toute cette période dans son contexte historique, ensuite, Paul Vergès prendra la parole, et je terminerai la conférence. Il est important de se rappeler, mais il est nécessaire de positiver pour le présent et le futur. Je suis partagé par deux sentiments, à la fois d’avoir été victime d’une décision politique scélérate, et d’être satisfait du devoir accompli depuis toutes ces années.
Propos recueillis par Céline Tabou
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