Journées du Patrimoine

Saint-Louis et La Rivière : des jalons de notre mémoire

15 septembre 2012

Cimetière du Père Jean Lafosse

Etabli en 1729, le « cimetière des âmes perdues » serait un ancien cimetière d’esclave. Il abrite la tombe de Jean Lafosse, prêtre de Saint-Louis resté dans les mémoires pour son engagement anti-esclavagiste. Arrivé dans l’île en 1775, Jean Lafosse est prêtre de Saint-Louis au mois d’Août de la même année, après un court vicariat à Saint-Paul. Très populaire, il est élu maire en 1790. Dans le contexte de la Révolution française, il doit se démettre de ses fonctions sous la pression de ses concitoyens esclavagistes. Il lui est particulièrement reproché d’avoir libéré un esclave enfermé après avoir refusé de céder sa place à un blanc pendant la messe, et d’avoir opposé son véto à des ventes d’esclaves. Engagé dans le club républicain « La Chaumière de Saint-Louis », il s’oppose néanmoins à certains aspects de la Révolution, qu’il perçoit comme autant de restrictions des pouvoirs spirituels de l’Eglise.

Liberté et droit aux ancêtres

Jean Lafosse est l’âme du mouvement insurrectionnel qui, en 1797 oppose le Sud au Nord. Cette mobilisation mêle revendications sociales, rejet du pouvoir nordiste perçu comme conservateur et centraliste, et contestation paysanne. Elle conduit la colonie au bord de l’affrontement généralisé. Après de fortes tensions, elle s’achève finalement sans heurts. Jean Lafosse est exilé. En 1802, il retrouve sa cure, mais ne joue plus aucun rôle politique. Depuis le début du XXe siècle, le cimetière est le théâtre d’un culte populaire, qui sera exalté pendant les années 1970, en particulier par les militants du groupe militant « Témoignages Chrétien de La Réunion ». Le 31 octobre 2009, Paul Vergès, alors Président de la Région Réunion, y inaugure une stèle en mémoire des « Réunionnais morts sans sépulture ». Une affirmation forte du droit aux ancêtres, sans lequel il n’est pas de liberté et d’identité véritable…Depuis, la municipalité Saint-louisienne s’efforce de faire rayonner ce lieu de mémoire. Elle y a notamment accueilli, le 10 Novembre 2010, un hommage au René Père Payet.

Le temple Pandiali

Parfois identifié comme « Temple K/Veguen », du nom du sucrier qui fit l’acquisition du Gol en 1905, le temple Pandiali est sans doute plus ancien. Les dates communément reconnues pour sa construction- 1852 ou 1858- en font le plus vieux lieu de culte hindouiste de La Réunion. Construit sur le modèle d’un calbanon, il comporte une petite cour sertie d’une pierre sacrée. Le kati, base du temple, est peinte en rouge. Les murs intérieur sont entièrement ornées de fresques, œuvres d’un artiste demeuré inconnu, qui représentent des scènes du Ramayana et du Maharabata.

Eglise de Saint-Louis

Après la Cathédrale de Saint-Denis, l’Eglise de Saint-Louis est le second édifice catholique de l’île. Ses dimensions portent la marque de la période de prospérité sucrière au cours de laquelle elle fut mise en projet (1852). La première pierre fut posée en 1852, et l’Eglise consacrée en 1866. 1875 vit l’installation du clocher, et on procéda au crépissage extérieur en 1877 et 1878. D’architecture néogothique, elle abrite une nef de 60 mètres sur 23 mètres, un autel de style baroque datant de la moitié du 18e siècle, et est ornée d’un un chemin de croix sur cuivre peint par le gendarme Coureur.

L’ébénisterie riviéroise, étoile de notre patrimoine

L’Eglise Notre-Dame du rosaire offre à la vue des fidèles et des visiteurs pluieurs joyaux d’ébénisterie, dont l’autel majeur et l’autel Sainte-Thérèse. Tous deux ont été réalisés par des Réunionnais, selon les plans dessinés par le Père Edmond Delaporte curé de La Rivière de 1900 à 1949. L’autel Sainte-Thérèse présente la particularité d’avoir été créé par des mains riviéroises. En effet, on doit ce chef-d’œuvre en bois de grand-natte à Théodore Gayet, un artisan de La Rivière. Avec Irénée Gonthier, ce dernier est le premier élève formé au sein de l’atelier d’ébénisterie fondé à La rivière par le père Delaporte, en 1923. Une initiative décisive, qui a ancré l’art du bois et à La Rivière, d’où il rayonne toujours…

Monuments aux morts de La Rivière

Premier Monument aux Morts érigé dans l’île, il est bâti en 1917, grâce à la mobilisation des soldats en permissions. Au départ, il est composé de gros rochers auparavant dispersés aux abords de l’Eglise, assemblés pour constituer une grotte de Lourdes. Après la guerre, ce premier ouvrage est surmonté d’une structure pyramidale, surplombé d’une croix.


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