Samedi prochain, Nathalie Natiembé, Jean Anémoutou, Samy Pageaud-Waro avec le Mauricien Lélou Menwar et le Malgache Régis Gizavo seront sur la scène du Séchoir à Piton Saint-Leu. En résidence depuis le 11 août dernier, ils travaillent à la réalisation d’un album qui sortira sous le label créé par le Séchoir, “More South”.
Jean Cabaret du Séchoir évoque ce nouveau label. “More South” va diffuser le prochain album de Zong “Paradise thématik”. Enregistré en Afrique du Sud, il sera disponible en décembre prochain. Pour Jean Cabaret, le label est un reflet de la démarche du Séchoir : ne pas se limiter à un seul style de musique, miser sur des projets artistiquement intéressants. "Le Séchoir est une scène éclatée, le label également", précise-t-il. D’ailleurs, Zong et Nathalie Natiembé sont deux illustrations de ce concept : deux styles inclassables.
L’album de Nathalie Natiembé, son deuxième après “Margoz” en 2002, sera quant à lui disponible l’an prochain. Des séances en studio sont prévues le mois prochain. Il sera une rencontre entre différents artistes de l’océan Indien qui amènent chacun leur sensibilité. Il mêlera instruments du maloya, le ravane du Mauricien Lélou Menwar et l’accordéon du Malgache Régis Gizavo.

Océan Indien

Nathalie Natiembé explique qu’elle a envie de travailler avec Lélou Menwar depuis 1998, une époque où elle suivait des cours de ravane animés par l’artiste mauricien. Ce dernier a fait une prestation remarquée lors du dernier festival Sakifo, interprétant avec son groupe une chanson rendant hommage au peuple chagossien.
Lélou Menwar rappelle qu’il a grandi dans le même quartier qu’Olivier Bancoult, dirigeant du Groupe réfugiés Chagos, et qu’il a été bercé par des soirées au rythmes des musiques de Maurice, mais aussi de Rodrigues et des Chagos à Cassis, dans les faubourgs de Port-Louis. Le musicien mauricien avoue avoir été emballé par les mélodies et les textes proposés par Nathalie Natiembé.
Autres participants à cette aventure musicale : Jean Amémoutou et Samy Pageaux-Waro. Jean Amémoutou a joué avec Tropicadéro, Salèm Tradition et Françoise Guimbert, il connaît Nathalie Natiembé depuis 1998.
Quant à Samy Pageaux-Waro, parmi les différentes cordes à son arc, il y a le théâtre et le jazz maloya avec Pilkat. Il s’implique également dans le groupe La Krwazé.
Il a rencontré Nathalie Natiembé au début de l’année et ensemble, ils ont animé le Servis Makwalé qui s’est récemment rendu au Mozambique. Quant à Régis Gizavo, il représentera l’apport malgache à cette production de l’océan Indien, c’est "la couleur harmonique de l’album".

“Sankèr”

Ce projet suscite l’intérêt du Pôle régional des musiques actuelles, "partenaire moral" comme le définit son directeur Alain Courbis. Le PRMA est "très intéressé par ce projet qui est une rencontre de musiciens de l’océan Indien pour un travail de création", ajoute-t-il, souhaitant que ce projet vive "le plus longtemps possible".
Nathalie Natiembé souligne une originalité de son prochain album : tout est construit autour de la voix alors que d’habitude, cet instrument se place en dernier dans les productions musicales. Elle précise que ce disque est influencé par ses voyages en Afrique. Il parlera d’amour, mais aussi de guerre, de "toutes sortes de cœur", d’où son titre : “Sankèr”.

Manuel Marchal