
La vérité lé tétu ! i pé pa tourn ali lo do kontinyèlman !
4 juillet, parMézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
“Challenge Rond la Terre” au Bocage
2 août 2006
Dimanche au Bocage, une dizaine d’écoles de moringue de l’île s’était donné rendez-vous pour le Challenge Rond la Terre organisé par l’office culturel de la municipalité, le Comité Moringue de La Réunion et le Club Moringue de Sainte-Suzanne. Plus qu’un sport, le moringue, combat rituel inscrit dans l’histoire, la culture et l’identité réunionnaises, est un flambeau de la mémoire au service de la cohésion sociale et de l’épanouissement des jeunes.
L’histoire de Sainte-Suzanne est marquée par la tradition du rond moringue. Du temps de Léonel Jaurès, 81 ans, il se déroulait dans la croisée du chemin lotissement Camp Créole, avant de se déplacer du côté de l’établissement Kalbanon numéro 11. L’homme se souvient qu’à l’époque, Bagatelle comptait une dizaine de moringueurs. "Té batay a tèr : té i pèz, tè i roul é té i soulèv (...). Tank la mizik té i zoué, té i combate". Les combattants étaient choisis en fonction de leur gabarit et de leur âge, entre 19 et 21 ans. La musique se jouait sur des fers blancs, et les coups de pied ne portaient pas de nom. Après le rond, tout le monde se retrouvait autour d’un verre, d’un gazon de riz au Kalbanon numéro 25.
Dans le secret des plantations
Le moringue est un sport de combat rituel qui associe la musique, l’expression culturelle et la symbolique magique, héritière des traditions guerrières des cultes afro-malgaches. Avant même la colonisation de l’île Bourbon, cet art guerrier était pratiqué par les populations africaines et malgaches. Dans le secret des plantations de canne et de café, au 18ème et 19ème siècle, les esclaves s’adonnaient au combat. Vu comme dégradant par la société coloniale, aucun Blanc, ni petit créole ne pratiquait le moringue, alors qu’aujourd’hui, filles et garçons, kaf, sinoi, zoreil, malbar, tout i donn galo ansamn.
Le Maire de Sainte-Suzanne, Maurice Gironcel, qui a donné le coup d’envoi de la journée, a tenu à remercier "tous ceux qui œuvrent pour la valorisation et la promotion du moringue, pour le plus grand épanouissement des jeunes". Un sport qui participe aujourd’hui "à la cohésion sociale, l’insertion professionnelle et la dignité par le travail" et dont les "valeurs morales : sens de l’honneur, de la camaraderie et maîtrise de soi", méritent d’être soulignées. Au sein du futur complexe sportif de La Marine dont l’inauguration est fixée à l’année prochaine, le moringue tiendra une place d’honneur. Déjà, on le baptise le “Temple du Moringue”.
Plus de 400 licenciés
Mais il aura fallu attendre 1993 et sa reconnaissance par l’État français, pour que le moringue reprenne sa place dans la société réunionnaise. "Cela fait 15 ans que le moringue renaît au niveau sportif, culturel et artistique, explique David Mazagran, Secrétaire général du Comité Moringue de La Réunion. Dès 1996, des formations ont été mises en place, le moringue s’est structuré sur le terrain et aujourd’hui on compte 15 écoles aux quatre coins de l’île, 600 licenciés au niveau national dont plus de 400 à La Réunion".
Avec une cotisation annuelle de 20 euros, le moringue qui allie techniques éducatives de combat, acrobaties, musique, danse, histoire et permet des sorties chaque mois dans le cadre des échanges inter-écoles, reste accessible au plus grand nombre, dès 6 ans. "Pour les habitants des quartiers difficiles, c’est un bon moyen d’accéder au sport, à la culture, d’aller à la rencontre d’autres Réunionnais de l’île, souligne David Mazagran. San moring, division i exist, soman moring i relié anou".
L’idée d’un Challenge Rond la Terre a d’abord mûri dans l’Est et le Nord, mais David Mazagran est très heureux que sa mise en forme implique toutes les écoles de l’île, rassemblées pour "une belle journée sous le signe du fair play et du sens de l’honneur".
Donn galo marmay !
Les jeunes des écoles de Saint-André, du Tampon, de Saint-Benoît, de Petite-Ile, de Saint-Denis, de Sainte-Rose, de Saint-Pierre et de Sainte-Suzanne, accompagnés de leurs familles, ont ainsi animé le Bocage toute la journée de dimanche. Ils nous ont offert, en plus d’un beau spectacle, un peu de notre patrimoine, ont rassemblé les esprits et les générations autour d’un moment de convivialité au service de la mémoire collective. Si, par le moringue, ils parviennent à se rattacher aux valeurs culturelles réunionnaises, à affirmer leur identité, alors non seulement ils trouvent un épanouissement personnel, mais ainsi ils font également lien avec tout un peuple.
Donn galo marmay, donn galo...!
Stéphanie Longeras
[email protected]
- Moringue n’est pas capoeira
L’esclavage comme source commune
La capoeira est un autre art de combat né au 18ème siècle dans l’État de Bahia au Slavador, pratiqué par les esclaves africains conduits au Brésil par les colons portugais. Il est aussi pratiqué à La Réunion, mais n’est pas officiellement reconnu. Les esclaves ont développé ce combat en empruntant certains mouvements à des danses rituelles, en observant les animaux sauvages (macaques, reptiles, félins...). Même après l’abolition de l’esclavage, la capoeira a longtemps été, comme le moringue, interdite et réprimée. Il a fallu attendre 1937 pour que le gouvernement brésilien en autorise la pratique. Capoeira ou moringue, chacune des 2 pratiques a ses gestes propres. La capoeira commence par la roda. Les capoeristes, soutenus par le rythme des percussions (berimbau, pandeiro, atabaque) s’observent avant de se lancer dans le jeu. Les autres participants, en attendant leur tour, chantent, frappent dans les mains pour chauffer le cercle. L’objectif de la capoeira n’est pas de se toucher, puisque les coups ne sont pas portés, mais de rester fluide et d’arrêter le mouvement avant de se faire obstacle.
SL
- Témoignage de moringueuses
"Il faut continuer pour les ancêtres"
À gauche, Zara, 10 ans, pratique le moringue depuis 3 ans. "On apprend la danse, la musique, le combat... c’est bien", confie-t-elle. Pour Nelly, 10 ans, qui fréquente le rond depuis l’âge de 6 ans, "les acrobaties, le combat nous aident à bien bouger, à avoir le corps souple, mais aussi à se respecter les uns, les autres. Si c’est pour se battre, ça ne sert à rien". Les jeunes moringueuses de l’Association Moringue du Port sont pleinement épanouies par ce sport aux multiples facettes qu’elles ne comptent pas abandonner d’autant que, comme le rappelle Nelly, "il faut continuer pour les ancêtres".
(photos S.L.)
Mézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
Au 1er juin, les chiffres du ministère de la Justice ont établi à 84 447 personnes détenues pour 62 566 places. La surpopulation carcérale (…)
Vingt ans après la loi Handicap et au terme de six mois de mission, les rapporteurs Audrey Bélim, (Socialiste, Écologiste et Républicain – La (…)
L’État poursuit les versements d’indemnisations des aides en faveurs des exploitations agricoles sinistrées par le cyclone Garance et la (…)
Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes a assuré que “ceux qui peuvent plus doivent contribuer davantage”, car “nos finances publiques (…)
Les discussions sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, menées sous l’égide du président, sont entrées dans le vif du sujet, le 3 (…)
Les cours du pétrole ont connu une nette hausse à partir de la deuxième quinzaine du mois de juin, portés par l’extrême tension au Moyen-Orient et (…)
La Réunion fait partie des régions françaises les plus touchées par les conséquences sanitaires, sociales et judiciaires de la consommation (…)
Sur proposition de Gérard COTELLON, directeur général de l’ARS La Réunion, Patrice LATRON, préfet de La Réunion, a décidé le retour au niveau 2 du (…)
1993- La disparition de Lucet Langenier. Elle a été brutale, prématurée et a frappé douloureusement non seulement sa famille mais aussi ses (…)
La section PCR du Port apprend avec une profonde tristesse le décès de Nadia PAYET, ancienne déléguée syndicale CGTR. Militante engagée et (…)
C’est dans une ambiance chaleureuse avec un état d’esprit fraternel que les délégués de la Section PCR de Sainte-Suzanne se sont réunis en (…)