
C’était un 30 juin
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Hier à la Grande Chaloupe, Journée à la mémoire des engagés et célébration du 350ème anniversaire du peuple réunionnais
12 novembre 2013
Cette journée réunionnaise du lundi 11 novembre 2013 a été marquée à la Grande Chaloupe par une très belle célébration à la fois du 131ème anniversaire de la fin de l’engagisme indien dans notre pays et du 350ème anniversaire de la naissance du peuple réunionnais le 10 novembre 1663 avec l’arrivée des dix Malgaches et des deux Français. Une « intense année 2013 », selon les termes de Daniel Minienpoullé, président de la Fédération tamoule de La Réunion, qui a organisé cette célébration avec le Collectif pour la mémoire des engagés et le Conseil général, « en hommage aux travailleurs engagés ».
De fait, un grand nombre de partenaires ont pris part à cet événement commémoratif. Ainsi, après la cérémonie avec le jet de fleurs en mer en hommage à nos ancêtres, plusieurs personnalités ont pris la parole pour souligner l’importance du sens à donner à cette commémoration pour construire notre avenir commun : Mme Caniguy, vice-présidente du Département déléguée à la Culture, le Consul de l’Inde, Idriss Issop-Banian, président du Groupe de Dialogue Inter-religieux de La Réunion, Daniel Thiaw Wing Kai, président de la Fédération des Associations chinoises de La Réunion, Amode Houssen, président de l’Association musulmane de La Réunion, et Daniel Minienpoullé, président de la Fédération tamoule de La Réunion. Des poètes ont également lu des ’fonnkèr’, comme Annie Darencourt, Jessy Ferrère et Danielle Moussa.
Ces interventions furent suivies par un concert et un fonnkèr ’Isi Anndan’ de Teddy Iafare Gangama, un conte avec Jessy Ferrère et la présentation de l’ouvrage ’Marliépou’ de Michèle Marimoutou-Oberlé et Daniel Honoré. Dans l’après-midi, il y eut des visites des expositions ’Quarantaine et Engagisme’, ’Métissage végétal’ et du lazaret n°2 : ’l’Archéologie pour écrire l’Histoire’, avec la projection du film ’Mémoires du sol’, de Laurent Pantaléon, sur le chantier archéologique du Lazaret n°2 et des visites du Lazaret n°2 avec l’archéologue Anne-Laure Dijoux.
Ce fut une journée très riche en connaissances de notre Histoire, en prestations artistiques et en échanges fraternels entre Réunionnaises et Réunionnais de toutes origines pour construire ensemble un avenir meilleur. C’est le sens de l’intervention de Daniel Minienpoullé, dont nous publions ci-après de larges extraits, avec des intertitres de ’Témoignages’.
« Elloroukkoum Vanakkam. Que de destins croisés sur ce petit bout de terre dans l’océan Indien ! Telle est la richesse plurielle de notre histoire réunionnaise.
En hommage à la mémoire de nos ancêtres venus travailler la terre réunionnaise sous contrat d’engagés, dans des conditions de travail souvent proches de celles des esclaves, la Fédération tamoule de La Réunion commémore chaque 11 novembre la mémoire des engagés.
En effet, le cheminement de la monarchie française à travers l’histoire des conquêtes coloniales l’a amenée à parcourir le monde pour de nobles raisons de découverte, de recherche de bien-être, mais surtout pour des besoins économiques et stratégiques. Ainsi, même si la période terrible de l’esclavage quantitativement a plus concerné nos voisins malgaches et mozambicains, les Indiens étaient également dans les cales des négriers.
L’abolition de l’esclavage en 1848 a nécessité un besoin de main-d’œuvre massif, principalement recrutée dans le Sud de l’Inde. Ainsi, même si dès 1828 des Indiens étaient présents sur l’Île Bourbon, la majeure partie vint à Bourbon sous contrat d’engagés entre 1848 et 1882, soit environ 120.000 personnes.
« Ils ont contribué à façonner La Réunion »
Traversant les mers et les océans de par le monde, leur faisant miroiter des lendemains qui chantent, plus d’un million deux cent mille Indiens ont quitté l’Inde natale pour tenter l’aventure. Fuir certaines conditions de vie, vouloir améliorer l’ordinaire et quelque part précurseurs d’une certaine mobilité, forcée ou volontaire, nos aïeux ont vogué sur les océans.
Éparpillant une fratrie, une famille au gré des besoins des colonisateurs et des commandeurs, ils ont débarqué dans les Caraïbes, en Amérique du Sud, dans le Sud et l’Est de l’Afrique, dans le Pacifique Sud et dans l’océan Indien. Et pour bagages d’outre temps, leur mémoire, leurs souvenirs, leurs savoir-faire, leur religion, leur culture, leur art de vivre, leurs végétaux, etc.
Courbant l’échine sous le soleil de Bourbon, suant à corps et à sang, semant et parsemant les terres neuves et riches de l’île Bourbon, ils ont contribué à façonner La Réunion d’aujourd’hui.
« Nous devons, nous, configurer notre espace de vie »
Au fil des années, une certaine alchimie entre dominants et dominés, entre esclaves et engagés, a dû être opérée, ouvrant pour certains de réelles perspectives et pour d’autres de réelles désillusions. Nous mesurons aujourd’hui le chemin parcouru entre l’arrivée il y a plus 2 siècles de cela d’esclaves indiens puis d’engagés indiens qui étaient, eux, venus poursuivre le rêve bourbonnais et qui, quelque part, ont été les précurseurs d’une certaine mobilité forcée, voire désirée.
Nos ancêtres ont été contraints de s’adapter à leur vie nouvelle sur le sol de Bourbon, nos aînés ont su s’adapter à l’évolution statutaire de notre pays, au régime républicain leur garantissant certains droits et devoirs, et nous devons, nous, en ce début du 21ème siècle, configurer notre espace de vie par rapport non seulement à la France, mais également par rapport à l’évolution mondiale.
« U ne société plurielle riche de tous ses apports »
Nous sommes, au même titre que d’autres, fiers d’apporter à notre terre réunionnaise, terre de nos souffrances et terre de nos espoirs, notre savoir-faire ; nous avons contribué à l’émergence d’une société plurielle riche de tous ses apports. L’insularité de La Réunion lui a permis de s’ouvrir au monde, et malgré les contraintes de l’éloignement, de la petitesse du territoire, etc., l’Histoire a construit dans ce bassin indianocéanique un laboratoire des Humanités.
La Fédération tamoule, en partenariat avec le Conseil général et un collectif associatif composé de l’Association musulmane de La Réunion, la Fédération des Associations chinoises de La Réunion, le Musée Lontan, l’Espace culturel et social du Koyil de Saint-Denis, Baradi Kali Kajagam, de nos amis malgaches de l’association Miaro cette année pris par les manifestations du 350ème, ce collectif disais-je, commémore cette année le 10ème anniversaire de la journée dédiée à la mémoire des engagés.
Un « travail de réhabilitation »
Pour nous malbars-tamouls, cette commémoration a débuté plus tôt ce matin par un hommage simultané sur les 5 stèles installées à la mémoire des engagés indiens sur les sites de Bois Rouge, Grand Bois, Piton Saint-Leu, Vue Belle à La Saline et La Mare, lieux symboliques des lieux de vie et aussi dans l’optique d’une préservation patrimoniale, avant de nous retrouver sur le site symbolique des Lazarets, lieu de quarantaine où beaucoup laissèrent leur vie. Au gré des recherches historiques des découvertes archéologiques, des réhabilitations des lieux de vie, chaque Réunionnais retrouve pas à pas une page de son histoire dans ce site historique des Lazarets.
Ainsi, en 2010, nous avons connecté le Conseil général avec l’Institut Aapravasi Ghatt de Maurice qui, depuis 2003, ont entrepris, eux aussi, un travail de conservation, de réhabilitation, de transmission des savoirs. La Réunion doit intégrer ce projet de route de l’engagisme auprès de l’UNESCO. Nous appelons également le Conseil général à continuer son travail de réhabilitation, de partage des connaissances en l’amplifiant.
« Soyons persévérants »
Un certain nombre d’acteurs, de partenaires doivent pouvoir être associés autour d’un projet global de réhabilitation des lazarets non seulement du n°1 et 2, mais encore des lazarets d’à côté la ravine à Jacques, de cette belle vallée.Un certain nombre d’acteurs, de partenaires doivent pouvoir être associés autour d’un projet global de réhabilitation des lazarets non seulement du n°1 et 2, mais encore des lazarets d’à côté la ravine à Jacques, de cette belle vallée.
Mesdames et messieurs, l’hommage mémoriel et universel face à l’océan Indien, que nous venons de rendre à la mémoire des voyageurs de tous horizons, résonne encore dans nos cœurs.
La route de l’esclavage et de l’engagisme fut longue et ardue, la route de la connaissance de tous ces pans de notre histoire est encore longue. Soyons persévérants et respectueux des lieux, de la mémoire de nos ancêtres engagés et sensibilisons chaque année les Réunionnais sur cette page importante de l’histoire.
Mikka nandri. Vanakkam ».
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