Rencontre avec un jeune passionné de l’audiovisuel

Son meilleur allié, la caméra

22 janvier 2007

Faire de sa passion pour l’image et le son un métier, Didier Grondin espère réaliser ce rêve. À 29 ans, ce Réunionnais a choisi de revenir dans l’île pour créer une boîte de production. Un projet sur lequel il travaille, après une école de réalisation audiovisuelle à Paris et quelques participations sur le terrain en tant que réalisateur, cadreur, ou encore monteur.

Tout a commencé à 19 ans. Didier Grondin, un baccalauréat scientifique en poche en 1996, se retrouve à Saint-Germain-en-Laye pour effectuer le service militaire. Après l’armée, il décide de s’installer en région parisienne. Justement, à cette époque, la RATP recherchait des jeunes motivés pour devenir chauffeur de bus. Une formation assurée, un métier à la clé, Didier a fait son choix. Quitte à vivre loin de son île natale. De toute façon, il pourra y revenir presque chaque année en vacances. Didier devient donc chauffeur de bus, mais il ignore encore ce qui le passionne. « A 19 ans, j’étais comme on dit un gars la cour », précise t-il. C’est en métropole qu’il découvre l’informatique. Il s’achète un premier ordinateur, puis une caméra et commence à tourner des courts-métrages avec des amis qui jouent avec plaisir aux acteurs dans son appartement ou à l’extérieur. Les scènes sont plutôt drôles, destinées à amuser ses amis et sa famille. En 2001, en vacances à La Réunion, il emmène sa caméra avec lui. Didier ne s’en sépare plus. Il réalise un clip à l’aide de paysages en prenant pour base une chanson mauricienne. L’avis favorable de son entourage sur ce clip et sa passion grandissante pour la vidéo vont le décider à aller plus loin.

Le déclic, la rencontre avec les Yamakasi

Pourquoi ne pas faire de sa passion pour la vidéo un métier ? L’idée fait son chemin et Didier postule à l’Ecole Supérieure de Réalisation Audiovisuelle (ESRA). Il fait une première demande de formation auprès de son entreprise, car il n’est pas question de quitter son travail, mais la demande est refusée. Didier ne se décourage pas, même s’il est déçu. Il attendra l’année suivante que sa demande soit acceptée. « Cela faisait environ 6 ans que j’étais chauffeur de bus. J’avais envie de préparer mon retour à la Réunion. La première étape, c’était d’obtenir un diplôme de réalisation audiovisuelle », explique Didier. En 2006, tout s’accélère pour ce passionné de l’image et du son. Cadreur, monteur, auteur, réalisateur, il touche à toutes les fonctions, en réalisant des documentaires, des magazines et des reportages. Le documentaire qui l’a le plus marqué, c’est sans doute celui qu’il a réalisé sur les Yamakasi, intitulé “le partage des forts”. « Pour moi ça été le déclic. La rencontre avec les Yamakasi et Bruno Girard, gérant de Majestic Force (société qui gère l’image des Yamakasi). Au début, je n’ai fait que répondre à une annonce sur un site Internet. Les Yamakasi recherchait un cadreur. Ma candidature a été retenue. Et puis j’ai réalisé ce documentaire sur la préparation psychologique et physique des Yamakasi. Pas vraiment sur les figures qu’ils réalisent. Le court-métrage a été récompensé à un festival à Paris, raconte Didier. Parallèlement aux expériences que l’école de réalisation audiovisuelle lui apportait, se succédaient des initiatives. « Les gens ont découvert ma façon de travailler grâce au documentaire sur les Yamakasi. On a commencé à faire appel à moi pour certains projets », explique Didier. C’est ainsi que l’écrivain Armand Israël lui demande de filmer le concert privé des Gypsy King au pavillon Dauphine et qu’il réalise aussi pour l’association François Xavier-Bagnoud (AFXB) qui lutte contre le sida des enfants dans le monde. Il réalise aussi des vidéo-clips, des making-of, des bêtisiers et des bandes-annonces.
Aujourd’hui, Didier Grondin est de retour à La Réunion et espère concrétiser ses projets. Avec ses expériences et le diplôme de réalisateur concepteur vidéo en poche, il aimerait créer avec un ami une boîte de production. « Nous en sommes encore aux démarches, mais nous avons bon espoir que ce projet se réalise », raconte Didier Grondin. Il voudrait ainsi contribuer à faire connaître La Réunion en images, notamment à travers les clips. « J’aime la musique, mais les clips manquent de scénario intéressant, de montage percutant. Je voudrais redynamiser les clips », explique t-il. En attendant, le projet suit son cours et Didier Grondin ne demande qu’à mettre à profit sa passion. Contact : [email protected]

Edith Poulbassia


An plis ke sa

L’Ecole Supérieure de Réalisation Audiovisuelle
L’ESRA est une école supérieure technique privée. C’est l’une des principales formations en France aux métiers du cinéma et de l’audiovisuel. Les métiers concernent la production et la réalisation de films, de spots publicitaires, de téléfilms, de séries télévisées, d’émissions de télévision, de films de communication, de reportages et de documentaires, de clips musicaux, etc.

Quelques réalisations et expériences
Outre le documentaire “Le partage des forts” sur les Yamakasis, Didier Grondin a aussi travaillé sur un magazine, “Assitance sans domicile”, qui va à la rencontre des sans-abri parqués dans des bidonvilles près du périphérique porte de la Villette. Il a effectué un stage à la télévision la Locale, où il a été reporter d’images, cadreur sur des émissions en direct, monteur d’émissions et de reportages, assistant-rélisateur d’émissions plateau.

Les Yamakasi ?
Le groupe Yamakasi fondé par Yann Hnautra, Laurent Piemontesi et Chäu Belle-Dinh est à l’origine d’une discipline artistique et sportive : l’Art du déplacement, notamment dans les cités. Le groupe s’est fait connaître grâce au film “Yamakasi, les samouraïs des temps modernes” d’Ariel Zeitoun en 2001. Yamakasi vient de ya makàsi (de la langue bantoue, le lingala, parlé au Congo) qui signifie « fort », « personne d’esprit fort ».


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Messages

  • salut dedier voila comme je suis tres contant de votre parcour dans votre vie je souhaitre faire la meme experience que vous je vous informe que jai bts en audiovisuel dans un pays ou ce monde tres fermer
    alors jai envisager de suivre une formation de qualite en france mais le cous me revien tres chere
    pour cela je souhaitrais recevoir des conseil de votre part merci davance
    mon email [email protected] a bientot bon courage

  • On ne peut pas affirmer que profusion d’articles en ligne ne possèdent pas ce ton rationnel, j’attends le suivant !


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