Association Ville Animée de Sainte-Suzanne

Souvenirs du ti train lontan…

24 juillet 2009

Les amoureux de la marche ont répondu nombreux à la randonnée familiale organisée dimanche dernier par l’Association Ville Animée de Sainte-Suzanne sur l’ancien tracé du chemin de fer. Une marche conviviale riche en souvenirs…

Enfants, personnes âgées, familles, sportifs… ils étaient là pour la troisième édition de l’opération "Alon bat karé sentier littoral", venus de Saint-André, Sainte-Marie, Saint-Denis, Sainte-Anne, Le Tampon, Le Port… Toutes les conditions étaient réunies pour cette randonnée familiale qui avait pour objectif la découverte de l’ancien tracé du chemin de fer réunionnais entre Sainte-Suzanne et Sainte-Marie. Une belle occasion de se souvenir de notre bon petit train lontan qui traversait la région Est, s’arrêtant en gare de Sainte-Suzanne et reprenant son chemin vers Sainte-Marie. Pour cette journée, les organisateurs avaient convié deux écrivains passionnés de l’histoire du chemin de fer, Éric Boulogne et Bernard Batou.

Découverte de l’ancien tracé du chemin de fer réunionnais

« Nous allons emprunter un sentier historique, a rappelé Éric Boulogne en ouverture de la marche. Vous allez apercevoir quelques vestiges du passé qui témoignent de la richesse de notre Histoire. La gare de Sainte-Suzanne, le Phare, le Grand Hazier, la Ravine des Chèvres… Autrefois, le ti train lontan empruntait le sentier littoral et desservait également les usines sucrières. Plus d’un siècle après, l’histoire se répète puisqu’on va écrire à nouveau une page de l’histoire réunionnaise avec la réalisation du tram-train… ».

Phare de Sainte-Suzanne, monument historique
et unique dans l’océan Indien

Bernard Batou a pour sa part insisté sur la nécessité de conserver et de faire vivre notre patrimoine. « On n’imagine pas que le ti train lontan traversait le littoral de Sainte-Suzanne et de Sainte-Marie. Quand on a expliqué cette histoire aux randonneurs, ils étaient même surpris. Prenons l’exemple du Phare de Sainte-Suzanne, c’est un monument historique et unique dans l’océan Indien. Il y a des familles qui ont travaillé et vécu à l’intérieur de ce phare. Dans mon prochain ouvrage à paraître, j’ai retrouvé le fils de l’ancien gardien du Phare, Gilbert Baillif, qui raconte son enfance passée dans le Phare, le travail réalisé par son père. Une histoire passionnante que nous allons faire partager. Ce phare, il faut le faire vivre, l’animer, dommage qu’il n’est pas accessible au public, aux touristes, par l’escalier. Dommage également qu’on vient de détruire l’ancienne gare de Sainte-Marie, j’ai pu prendre les photos juste avant la démolition. Il y a tout un travail à faire pour valoriser notre patrimoine et cela peut permettre la création de nombreux emplois… ».

« J’ai 72 ans et je suis heureuse d’être là »

Une randonnée très conviviale et aussi éducative. Les marcheurs ont beaucoup apprécié. « On vient de Sainte-Anne, on fait souvent la marche, ce qui est bien, c’est qu’on découvre notre histoire », « personnellement, je n’ai pas connu le ti train lontan, quand j’entends les explications, ça me fait rêver », « il faut marcher, on a besoin de ça pour notre santé, pour rester en forme, j’ai 72 ans et je suis heureuse d’être là », « lé pa difficile, il fait beau, na l’ambiance, la prochaine fois mi reviens… ».
Pas de problème, vu le succès de cette randonnée, les membres de l’Association Ville Animée travaillent déjà sur un nouveau projet de marche. « Nous réfléchissons sur l’organisation d’une marche, toujours familiale, qui va permettre aux gens de découvrir les différentes cascades de la commune, il y en a beaucoup avec au bout un pique-nique et de l’animation culturelle », précise Johnny Gavrama, le coordonnateur de l’association.
Une chose est sûre, l’Association Ville Animée a une fois de plus démontré son dynamisme, sa capacité à rassembler les gens autour de la marche et de l’animation culturelle. Une association qui a vraiment la pêche… En attendant le prochain concours… de pêche.

Texte et photos A.B.


Les vestiges du CPR/CFR
De Sainte-Marie à Sainte-Suzanne

À l’écart de la Route Nationale, le sentier littoral entre Sainte-Suzanne et Sainte-Marie longe ou emprunte le tracé de l’ancien chemin de fer. Quelques vestiges de l’ancien C.P.R./C.F.R. témoignent d’un passé révolu.

Gare de Sainte-Suzanne (km 21 + 700)
La gare rénovée en 1990 se trouve rue de la Gare, derrière la mairie et porte encore les inscriptions "Sainte-Suzanne". Le bâtiment, près de l’océan, est signalé en ville par un panneau "Ancienne gare CFR" et abrite le Centre communal d’action sociale.

Cyclone 26 et 27 janvier 1948 (entre 22h et 2h30)
Gare de Sainte-Suzanne (toiture arrachée, inondations de la salle des bagages, de la salle d’attente et des appartements du Chef de gare. Magasin du C.P.R. (trois portes brisées, toiture disloquée). Sur le front de mer, sous l’effet de la houle et des déferlantes (pont à bascule renversé, aiguillages endommagés). Les éléments se déchaînent plus particulièrement entre le km 19 et le km 22 (de l’actuel village Desprez au tunnel de la Pointe de Bel Air).
Pour La Réunion, un très lourd bilan : 165 morts, plusieurs centaines de blessés, les maisons détruites à plus de 70%, plusieurs dizaines de milliers de personnes sans abri…).

Tunnel de la Pointe de Bel Air (1879-1881)
Non loin de la gare, le tunnel (45 mètres) de la Pointe de Bel Air, creusé presque en dessous du phare, voit passer à présent des automobiles…
Après le tunnel, une grande tranchée (creusée entre 1879 et 1881) n’a plus de rails depuis longtemps...

Sainte-Marie (km 28 + 700) (1881)
La gare était en excellent état (inscription "Sainte-Marie" encore visible) et habitée (rue de la Gare). Près de la Gare, un soubassement était encore visible et témoignait d’un vaste entrepôt du CPR (bâtiments ferroviaires détruits en fin 2008 pour laisser place à une future gendarmerie…).


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