Festival international du conte à Bobo Dioulasso (Burkina Faso)

Sully Andoche, ambassadeur du conte réunionnais

27 décembre 2004

Le conteur réunionnais quitte l’île demain pour participer au festival international “Yeleen”. Celui qui a découvert le conte de la bouche même du Rwa Kaf dira des contes traditionnels, dont un du Rwa lui-même.

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Bonne nouvelle pour Sully Andoche. Grâce à l’association Foyer Joinville, le conteur réunionnais participera pour la première fois à un festival international en Afrique, à Bobo Dioulasso (Burkina Faso). Pour le conteur, cela contribuera à nourrir sa curiosité artistique.
Poétiquement, Sully Andoche confie qu’il souhaite "voir dans la marmite du conte, comment il bouille là-bas". Pour le festival international du conte “Yeleen”, le conteur se produira 5 fois. Le temps sûrement de rencontrer des artistes venus des quatre coins du monde pour la 8ème édition de ce festival. Sully Andoche déclare y aller "avec l’image d’un pays qui a donné naissance au conte".
Lui, qui a découvert le conte de la bouche même du Rwa Kaf, profitera de l’occasion qui lui est donnée pour dire des contes traditionnels réunionnais, dont un du Rwa lui-même. Cela servira sans aucun doute à la promotion d’un parent pauvre de la culture réunionnaise.

Un militant

Le conte, s’il est apprécié, ne bénéficie toujours pas de la même reconnaissance que la musique et la danse réunionnaises. Le conteur se considère comme un militant de la même trempe que dans les débuts de Ziskakan.
Il faut donc militer pour la reconnaissance d’un art, qui est incontestablement passeur de valeurs traditionnelles. Sully Andoche s’y attelle, et c’est fièrement qu’il quitte l’île demain soir pour représenter notre savoir-faire, nos histoires, notre culture.
Au Burkina Faso, il se produira 5 fois, et rencontrera les organisateurs du festival, ainsi que le ministère de la Culture. Il sera accompagné des membres du conseil d’administration du foyer de Joinville, ainsi que de représentants de la mairie de Saint-Denis, partenaire de l’opération. Les autres conteurs réunionnais ne doivent pas s’en faire. Cette intention ne doit pas être la dernière.
Depuis sa création, voilà maintenant huit ans, ce festival attire chaque année de nombreux conteurs, confirmés ou jeunes talents, qui n’hésitent pas pour certains à payer la totalité des frais pour pouvoir y participer. Bobo Dioulasso, deuxième ville du Burkina, joue entièrement le jeu de la valorisation des arts du récit. Le Burkina Faso entend perpétuer la tradition de l’oralité et de l’art de vie qui en découle. Les artistes viennent de 9 pays d’Afrique, des États-Unis, du Canada, de France, de Suisse, du Liban, de l’océan Indien et du Burkina Faso.

Joinville, capitale du conte en octobre 2005

Cette année, c’est le Sénégal qui sera mis à l’honneur : 7 conteurs sénégalais, principalement de la troupe Black Thiossane, feront le déplacement. On peut donc s’attendre à ce que les rencontres soient riches pour notre conteur.
Cette expérience devrait servir à la renaissance du festival de Joinville (Saint-Denis), qui est voué au conte traditionnel. Il a eu le privilège d’accueillir le Rwa Kaf, alors qu’il était encore vivant. En octobre 2005, ce festival du conte promet d’être grandiose, d’autant qu’il prône une formation “conte” auprès des enfants. C’est une belle façon de transmettre cet art, cet héritage à la jeunesse réunionnaise. D’autant que La Réunion compte des conteurs malheureusement trop peu connus. Ce n’est pas Kako Dambreville qui dira le contraire.

Bbj


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