Esclavage

Sur les traces des marrons dans une grotte au Tampon

27 décembre 2013

Pour préparer la fête de la commémoration de l’abolition de l’esclavage (le 165ème anniversaire) et pour renouveler un peu le contenu d’année en année, l’idée m’est venue dans le quartier où je suis né, où j’ai grandi (oh, j’écris en français-ben oui je suis parti à l’école), de montrer que l’esclavage n’est pas pour un Réunionnais un concept abstrait, lointain, virtuel, hors du temps ou de son espace.

Dans une grotte à la Chatoire au Tampon.

On entend parler de l’esclavage, quand on est encore petit, par ses parents, son voisinage, ses enseignants (oh si peu !)...
Plus grand, on s’ouvre dans des lectures ; évidemment on reste sur des grandes généralités historiques ; on parle d’exodes même dans les récits d’ordre religieux.
Tu lis que l’esclavage a toujours existé ; de tout temps ; même qu’il ne s’est pas toujours agi d’esclavagistes blancs vis-à-vis d’esclaves noirs -ah tiens-

Petite remarque en passant : tu ne peux pas t’empêcher de penser que ceux qui t’écrivent cela ou te le disent en face sont en train de relativiser le crime des Européens vis-à-vis des Africains ou des Indiens ou des Malgaches ou des Comoriens !

Autrement dit, toi Réunionnais (ou Martiniquais, Guadeloupéen, Guyanais, Mauricien...), tu noircis le tableau (sans vilain jeu de mots) ; l’Européen pendant ces 2 ou 3 siècles n’a fait que continuer une pratique qui existait dèjà ! Ben voyons.
Pour revenir à mon propos, j’aurais aimé pouvoir projeter un film, même de quelques affirmations, sur des images locales, des faits locaux relatant la période esclavagiste au Tampon, aux 400, dans le Sud...

Enfant, dans le Bras d’Antoine, j’avais observé une date sur un des deux piliers de béton, d’un aqueduc -qui conduisait l’eau d’un tuyau- 19 juillet 1868 ; ma mémoire avait retenu 1839 (avant 1848 !).
Cela peut être une piste de départ...

Sitarane (début 20 éme siècle) entassait ses butins dans des grottes pouvant contenir un bus, grottes aujourd’hui comblées pour supporter un édifice religieux.
Mais La Réunion, pays volcanique, a un sous-sol parcouru de kilomètres de grottes sous-laviques à la façon d’un fromage gruyère ; c’est sûr , comme Sitarane se cachait à notre époque, sans se faire découvrir , des esclaves ont dû découvrir plein de ces galeries souterraines naturelles et s’y sont abrités des années sans que jamais on ne les eût retrouvés ! Ils y sont sans doute morts.

Un habitant m’a montré une grotte à la Chatoire au Tampon (photo) ; en m’y rendant, j’espérais, avec mes enfants, avoir une après-midi à me balader équipés de lampes frontales et peut-être rejoindre celles de Sitarane. Peine perdue pour cette année ; expérience et réflexions à poursuivre pour les années à venir !

Benoît Blard

20 décembre

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