
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Marcelino Dos Santos
27 octobre 2005
Face au pouvoir ségrégationniste, le Mozambique ne possédait qu’une ’âme sophistiquée’, mais c’est l’arme que l’apartheid craint le plus : un nouveau projet de société humaine. Pour Marcelino Dos Santos, parler, discuter, convaincre, écouter tous les points de vue est la seule solution. Aujourd’hui, à La Réunion comme au Mozambique, il importe de continuer la lutte, de s’assigner des objectifs clairs. Comment marcher ? Selon quel principe ? Quel chemin suivre pour faire face à la domination contemporaine qu’est la mondialisation ?
Organisée par la Région, l’Université (CRESOI) et par la Chaire internationale de l’UNESCO, la conférence donnée par l’ancien président de l’Assemblée Populaire du Mozambique Marcelino Dos Santos, parrain de la Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise, devait aborder les deux phases de la révolution populaire du Mozambique : "l’indépendance politique, nationale et la construction d’une indépendance économique, d’un pays prospère, pour une indépendance totale et complète sans exploitation de l’homme par l’homme." Faute de temps, seul le premier point aura été développé avant de laisser la place à un débat avec un amphithéâtre tout juste assez grand pour accueillir l’auditoire.
Une responsabilité historique
Le rassemblement de tous les mouvements politiques du Mozambique a eu lieu à la fin de l’année 1962 sur une base claire : "Il n’aurait jamais été possible pour le peuple Mozambicain de parvenir à l’indépendance si nous n’avancions pas sur la lutte armée, contre la force coloniale fasciste portugaise, membre de l’OTAN. L’Angola commence la lutte armée en 1961, alors pourquoi essayer de discuter avec les Portugais ? Nous devions assumer les responsabilités imposées par l’Histoire, assumer notre condition de Mozambicain responsable."
Toute l’Afrique accompagne ce mouvement révolutionnaire Mozambicain. Le groupe de Casablanca en 1960, dès les premières indépendances africaines, a proclamé le soutien total aux peuples africains contre le colonialisme. L’Organisation de l’Unité Africaine, le Comité de Libération de l’Afrique, les Nations Unies et l’URSS, ont apporté leur soutien à différents moments pour affirmer "le droit à l’autodétermination et à l’indépendance nationale." Le gouvernement Portugais bénéficiait lui du soutien de tous les pays de l’OTAN qui défendait leurs intérêts fondamentaux basés sur l’exploitation des peuples.
La victoire s’organise et se prépare
Les premiers entraînements militaires des forces mozambicaines débutent en 1963 en Algérie, puis se poursuivent en Union Soviétique, en Egypte, au Ghana... "Ce monde-là a constitué la guérilla initiale, il fallait entraîner militairement et former politiquement, définir les principes qui allaient nous guider." Et Marcelino Dos Santos donne un exemple concret qui a été débattu entre tous : "Si on fait prisonnier un soldat portugais, que faire ? On le tue. C’était ça la manière de voir le soldat portugais. Ce ne fut pas facile, nous avons discuté pendant des jours pour arriver à une solution correcte : s’il est blessé on le soigne, on l’éduque, et puis on le libère en le rendant à la Croix Rouge Internationale ou aux Nations Unies. Il faut imaginer ce que cela signifie comme réflexion nécessaire pour définir la marche vers l’indépendance."
Réussir l’unité
La guérilla, parce que populaire, devait se prolonger. Le principal était donc de "parler pour vouloir les choses ensemble. Il a fallu faire comprendre à tous que les problèmes de la guerre devaient être discuté avec tous. Comment se défendre ? Comment organiser la vie sociale ?" Marcelino Dos Santos n’a eu de cesse de souligner "l’importance de l’unité, d’être ensemble, que toutes les tribus rivales travaillent ensemble et oublient les querelles du passé." Et tout le monde a accepté de lutter contre le colonialiste portugais d’abord, avant de régler les problèmes entre tribus. Mais "après 10 ans de lutte armée et jusqu’à ce jour, personne n’a soulevé cette dernière question" car "pendant 10 ans, nous avons construit l’Etat et l’unité des Mozambicains."
Lutte internationale
"L’internationalisme est une constante de notre révolution, c’est pourquoi nous avons ensuite apporté notre soutien au Zimbabwe et à l’Afrique du Sud", dit-il. Il déclare encore que dès le début de la lutte, le Mozambique place "l’émancipation de la femme comme exigence de la révolution et condition de son triomphe." Malgré l’assassinat des dirigeants mozambicains, et malgré les forces négatives réactionnaires, à partir de 1969-1970 la lutte armée connaît un rythme de développement vertigineux. Cette lutte populaire rejoint l’immense mouvement ouvrier mondial : "Le développement d’une lutte armée révolutionnaire, suivant une voix mozambicaine, dans une perspective populaire a permis au peuple mozambicain de se former une conscience révolutionnaire appuyée par la création d’une école politique où est enseigné l’histoire du pays et le Marxisme léninisme." En 1974, vaincu, le Portugal tente de récupérer ce qui est perdu sur le terrain lors des négociations. Il a encore fallu vaincre cette dernière offensive.
Combattre la mondialisation
Il n’y a pas de bienfaits de la colonisation. Aujourd’hui, nous sommes tous dans une nouvelle phase de domination par la mondialisation capitaliste. "Est-il nécessaire qu’elle demeure ? Ne pouvons-nous pas changer tout cela ?" demande Marcelino Dos Santos. Lors de l’échange avec la salle sur ce thème, il répondra : "Il y a des gens qui cherchent à tout prix quelle est la pensée politique qui nous permet de construire des solutions pour les problèmes que nous avons. Seul le marxisme-léninisme apporte une réponse et aucune autre pensée politique ne peut apporter de solution à nos peuples, et aux intérêts des peuples capitalistes qui conduisent la mondialisation. Ce sont des multinationales qui constituent la base de ces pouvoirs. Ce sont les trois blocs, Américain, Européen et Japonais, qui cherchent à être le maître du marché des ressources naturelles et des biens de consommation." Ce qui amenait ensuite le débat sur les problèmes de l’environnement et du réchauffement de la terre.
Laissez nous être nous-mêmes
Le mot de la fin fut aussi une mise en perspective de l’exposé et des échanges avec l’auditoire. Pour Marcelino Dos Santos : "Quand on parle de l’itinéraire mozambicain, il faut se rappeler que beaucoup en Afrique n’ont pas eu la chance d’un processus populaire. Ils sont parvenus à l’indépendance dans une cérémonie où on a échangé des documents. Il ne faut pas oublier, il y a une centaine d’années nous avons cessé de commander notre destin, un autre a décidé de prendre en main notre destinée. Nous avons perdu la direction de tout."
Une centaine d’années après, la liberté est là, certains se réapproprient leur propre personnalité, d’autres sortant de l’hibernation sont confrontés à un impossible retour à la réalité antérieure. Selon lui, chacun de nous n’a qu’une exigence : "Laissez moi être moi-même. J’ai une autre manière d’être ou de faire. Si nous pouvions nous assurer que les maîtres de ce monde, ceux qui veulent assurer la direction de la mondialisation, ces maîtres-là, s’ils pouvaient nous laisser en paix, peut-être qu’on découvrirait des formes propres à nous-mêmes." Habité par cet espoir, "nous sommes tous obligatoirement ensemble, tous les pays, toutes les classes et les couches dominées, face à la Banque Mondiale, au Fonds Monétaire International et à l’Organisation Mondiale du Commerce."
Eiffel
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