Tournée du groupe Ras Mélé en Métropole du 24 juin au 3 juillet 2005

21 juillet 2005

À l’occasion des fêtes de l’abolition de l’esclavage, l’association les Chokas a organisé en décembre 2004 un spectacle au Théâtre Plein Air de Saint-Gilles ’Zénes Maloya’. À l’issue de ce festival de chants et de percussions, Ras Mélé fût sélectionné pour deux spectacles à Lyon et à Paris.

(page 6)

Le vendredi 24 juin 2005, le groupe Ras Mélé s’envolait pour Lyon afin de représenter l’île de la Réunion au festival Lyon 7, fête d’été du 7ème arrondissement. Le groupe était l’invité vedette de cette manifestation et jouait le samedi 25 juin à 21 heures au Parc de Gerland, juste avant le grand feu d’artifice. C’était la première sortie officielle du groupe hors des frontières de notre département et les musiciens, dont une partie partait en Métropole pour la première fois, étaient impatients d’évoluer sur une grande scène nationale. Charles Henri et sa troupe furent accueillis à l’aéroport Saint Exupéry de Lyon par l’association Bleu Réunion, représentée par le sympathique et dynamique Lilian Avaby. Le groupe fut logé à l’auberge de Jeunesse de Lyon Sud et un repas créole, concocté par Bleu Réunion, fut servi à la troupe, à la responsable du CNARM de Lyon venue saluer le groupe, à des amis musiciens et à quelques animateurs des radios lyonnaises.
Le lendemain était l’occasion pour Jean-Claude Amouny, ingénieur du son du groupe, de mettre à l’épreuve la sonorisation, mise à la disposition du festival, pour la Balance de Ras Mélé. Il faisait très chaud, 37°. De 11h30 à 14h30, la musique de Charles Henri prenait possession du Parc de Gerland. Les responsables du site et des promeneurs étaient subjugués par ce rythme guerrier et ces chants venus de dix mille kilomètres de chez eux. Ils appréhendaient une formidable soirée. Ils ne se sont pas trompés.

Ovation de 2500 spectateurs

À 22 heures, après une très belle prestation du groupe marseillais "Fatche d’Eux", le groupe faisait son entrée sous l’ovation de 2500 spectateurs. Au bout de deux heures de spectacle et deux rappels, le maire de Lyon 7ème, monta sur la scène et remercia officiellement et chaleureusement Charles Henri et le groupe et fît la promesse d’inviter dans ses prochains festivals d’autres groupes de l’île de la Réunion, car, selon ses dires, Ras Mélé a fait un concert époustouflant et a ouvert pour ainsi dire "la porte" à d’autres groupes de l’île intense. Marie Christine Dafon, Yéla pour les initiés du Gospel, responsable de la boutique parisienne Takamaka et productrice de la société Ediis Sarl Département Concert, avait fait le déplacement de Paris à Lyon pour assister au spectacle et pour proposer à Ras Mélé un travail à long terme ainsi qu’une collaboration musicale en 2006.
Le lendemain, dimanche 25 juin, Lilian servit de guide à la troupe, et tous visitèrent Lyon, firent la connaissance de la Cathédrale (une des plus belle de France), du Rhône, de la Part Dieu, du métro, du tramway et du bus.... Ensuite Ras Mélé et Lilian se rendirent à une fête réunionnaise à Vaulx-en-Velin à Lyon organisée par Jean Claude LEICHNIG, Bernard BOLON... Ce fut pour Ras Mélé l’occasion de découvrir les groupes musicaux réunionnais évoluant sur place : Canne à Sucre, Marronèr... et aussi de saluer un ami de la troupe : Sylvio Mailly, du groupe des frères Mailly et de Kormoran, ce dernier était venu spécialement de la Réunion animer la soirée réunionnaise de la veille.

Des Réunionnais à Paris

La semaine se passa sans encombre, toujours sous l’œil attentif de Lilian et de son épouse Régine, présidente de l’association Bleu Réunion qui veillaient à ce que Ras Mélé ne manque de rien. Le mercredi 29 juin au matin, Ras Mélé "monta à Paris". Après une journée de route, les membres furent accueillis a Paris par Edith Attoumani, responsable de l’ANG Prod. Après deux jours de visite de la capitale, le groupe découvrit "le Globo" et se prépara physiquement et moralement à cette soirée où quelques semaines auparavant, Baster et Ousanousava avaient connu un vif succès auprès de la communauté réunionnaise. À 18 heures, Charles Henry, fit une interview à Clichy à Espace FM., émission animée par Nicolas Vivien. Gaby Lai Kun, venu en Métropole pour une série de concerts, était aussi à la radio pour un entretien.
Le spectacle commença à minuit et se termina à près de deux heures du matin. Les Réunionnais étaient venus nombreux applaudir le groupe. Charles Henri était agréablement étonné, car la salle entière connaissait par cœur ses chansons. Après quatre rappels, une scène remplie de musiciens de Paris pour un bœuf époustouflant, et aussi l’intervention de Frédéric Maddia, Guilik, petit-fils et percussionniste virtuose de notre illustre Granmoun Lélé et d’Urbain, il fallut avec regret laisser la scène à la discothèque. Edith Attoumani et son équipe avaient bien fait les choses et ils ont pris l’engagement, au vu du succès de la soirée, de faire jouer le groupe ultérieurement pour un concert sur une grande scène.
Ras Mélé gardera un souvenir inoubliable de ces deux soirées. Lyon, Paris, deux villes avec des charmes différents, deux publics différents, mais en commun, une féroce envie de découvrir des musiques d’horizons divers. Lyon a découvert Ras Mélé, Paris a retrouvé, pour l’espace d’une soirée, la musique des origines, reconnue et respectée, de nos compatriotes de là-bas. Deux concepts, avec le maloya traditionnel de Ras Mélé comme dénominateur commun.

Que peut retenir Ras Mélé de cette tournée et quels enseignements peut-elle en tirer ? Une tournée, même si elle est formidable, riche en émotions et inoubliable, n’est pas toujours facile à mettre en place et à gérer. Les groupes doivent constamment travailler leur musique, leur chorégraphie, leur discours, être toujours au top de leur forme. Toujours véhiculer vers les autres nations une image de sympathie, de savoir-vivre et de gentillesse est notre principal leitmotiv.
L’association Mouvman Maloya remercie les Instituts, la Mairie de Saint-Louis et le RESO pour leur étroite et précieuse collaboration.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus