Connaissons-nous nos auteurs ? Qu’avons-nous lu de notre littérature ? Si vous êtes curieux d’en savoir davantage et de découvrir un panorama de nos plus belles pages de 1663 à aujourd’hui, l’Anthologie de la littérature réunionnaise, éditée par Nathan et proposée à l’occasion de Lire en fête et de la Semaine créole, répondra à cette attente.

Ce livre présente les grandes périodes littéraires de l’histoire de notre île et propose, sur des doubles pages, une approche des différents genres : roman, poésie, théâtre, conte.
Près d’une quarantaine d’écrivains réunionnais, disparus et vivants, sont identifiés, ainsi que leurs principales œuvres. Chaque extrait est suivi d’un objet d’étude, qui offre une porte d’entrée pour questionner le texte. Un commentaire et une première analyse générale de l’auteur et de sa création permettent d’en savoir un peu plus sur les démarches de chacun.

Ce travail s’est étendu à Maurice du XVIIIème siècle à nos jours et à Madagascar du XIXème à nos jours. Huit auteurs pour chacune de ces deux îles sont abordés, ouvrant l’anthologie sur l’océan Indien.

"Un rêve que nous portons depuis longtemps"

Agnès Antoir, Marie-Claude David-Fontaine, Félix Marimoutou, Évelyne Pouzalgues et Jean-François Sam-Long sont les auteurs de ce trésor mis au grand jour. Évelyne Pouzalgues, inspectrice pédagogique au rectorat, remercie la collectivité et la maison Nathan qui concrétise "un rêve que nous portons depuis longtemps".
Un premier manuel sorti en 1998 avec le Centre régional de diffusion pédagogique réunissait déjà deux des auteurs (Félix Marimoutou et Marie-Claude David-Fontaine). Ils ont toujours estimé qu’il fallait que "des entreprises d’édition de ce genre puissent exister à La Réunion, présentant les textes les plus anciens jusqu’aux plus récents".
Dans cette nouvelle anthologie, il n’y a pas de différence fondamentale avec le premier manuel, sinon que l’ancien était plus artisanal et d’une publication très confidentielle. Les auteurs se félicitent que le nouvel ouvrage soit mieux présenté et réponde mieux aux normes académiques.

"Notre littérature peut féconder la littérature française"

Au-delà de l’intérêt d’une telle publication pour La Réunion, Agnès Antoir insiste sur "l’intérêt pour la littérature française, car c’est un enrichissement pour tout amateur de lettres. Notre littérature peut féconder la littérature française et aussi changer le regard sur la littérature des professeurs et des élèves".
Agnès Antoir rappelle que plusieurs manuels existent et que les professeurs disposent déjà "d’une mine de textes". Ceux qui sont absents ici sont donc présents ailleurs.
Une anthologie chez Nathan, c’est tout de même une première. Rappelant qu’étymologiquement, anthologie signifiait choisir les plus belles fleurs, Raymond Mollard, vice-président du Conseil régional délégué à l’Éducation, ne cache pas sa joie : "Cette anthologie est à la portée d’un large public".
S’il note qu’on ne retrouve pas certains auteurs (comme le père Fontaine qui a écrit le célèbre Zistoir Kristian, ou Firmin Viry), il souligne que la Région s’est engagée dans la réalisation de ce livre pour valoriser nos atouts culturels et littéraires. Il a félicité les auteurs qui ont élaboré "un manuel permettant aux professeurs d’intéresser vivement leurs élèves sur la littérature réunionnaise et aussi de Madagascar et de Maurice".

8.000 exemplaires achetés par la Région

Denise Delorme, vice-présidente déléguée à la formation professionnelle, est très fière de cette anthologie. Le Conseil régional a acheté 8.000 exemplaires et elle souhaite que la diffusion soit la plus large possible car "un grand nombre de Réunionnais ne partagent pas cette richesse littéraire".
Christine Soupramanien, conseillère régionale, partage le même plaisir, voyant dans ce livre "un outil d’intéressement permettant aux élèves de se raccrocher à des réalités très concrètes, c’est un travail important en direction de ce public qui a du mal à être capté par les manuels traditionnels".
Le président de la commission de l’épanouissement humain, vice-président délégué du Conseil régional chargé de la culture, Radjah Veloupoulé, exprime lui aussi sa grande satisfaction de voir cette anthologie s’ouvrir sur l’océan Indien.

Eiffel