Contes créoles de Daniel Honoré, textes et photos de Jean-François Samlong sur les jardins créoles, sculptures de Marco Ah-Kiem

Trois nouveaux livres sur les trésors de nout kiltir

17 octobre 2011

Jeudi dernier à la Salle Don Bosco (avenue de la Victoire, face à la cathédrale), la Ville de Saint-Denis et l’Union pour la Défense de l’Identité Réunionnaise (UDIR), présidée par Jean-François Samlong, ont organisé une vente dédicace de trois nouveaux ouvrages de littérature réunionnaise, avec une lecture de textes proposés par les écrivains. Cette soirée fut une nouvelle occasion de montrer les richesses de la culture réunionnaise et la force créatrice de notre identité.

Les trois livres présentés lors de cet événement culturel sont tout d’abord "Les Portes de la mémoire", avec des photographies de sculptures de Marco Ah-Kiem et une présentation de ces œuvres par Jean-François Samlong (Éditions UDIR) ; ensuite, "Ti Jean et le pays de nulle part", des contes de Daniel Honoré (Éditions UDIR) ; enfin, "L’île insolite d’un jardin créole", avec des photographies de Jean-François Samlong sur les beautés de nos jardins (Éditions Surya). [1]

L’ouvrage de Daniel Honoré, illustré en couverture par Benoît Clay, est le troisième tome de contes créoles réalisé par ce grand écrivain et militant créole réunionnais. Il contient six contes très intéressants, intitulés : "Sandragon, lo roi la foré" ; "Lo roi sèrpan, Lembayoung" ; "Fiy-Loséan ek son lamouré" ; "Lo zistisié" ; "Ti Jean é kékshoz-sépakosa" ; "La mès minui". Ces textes sont publiés dans une première partie en version créole (avec des explications sur la graphie « pour lire le créole ») et dans une seconde partie en version française.

Cultiver nos jardins créoles

Le livre de Jean-François Samlong, intitulé "L’île insolite d’un jardin créole", commence par une présentation, où ce célèbre docteur ès-lettres, poète, écrivain, traducteur et photographe, qui « participe depuis une trentaine d’années au renouveau de la culture réunionnaise », souligne qu’il y « donne à imaginer, à rêver, ici un éclair de poésie, là un clin d’œil plein de tendresse, ou encore un instant de vérité ». Et ensuite, on y découvre les photos de plantes, fleurs, insectes, oiseaux petits animaux de son jardin.

Ces photos sont très belles et parfois insolites. Elles sont accompagnées de courts textes poétiques inédits de poétesses réunionnaises : Virginie Clain, Annie Darencourt, France-Line Fontaine, Valérie Germain, Céline Huet et Danièle Moussa. Les photos comme les poésies de ce livre nous encouragent à continuer plus que jamais à cultiver nos jardins créoles.

« Nasion nout papa »

Le troisième ouvrage est également très touchant. Il présente en effet les photos d’un certain nombre de sculptures réalisées par Marco Ah-Kiem, sous le titre : "Les Portes de la mémoire". Ces photos suscitent beaucoup d’émotion, non seulement par la beauté des sculptures mais aussi et surtout par les images que ces œuvres nous donnent des souffrances de nos ancêtres esclaves et engagés.

Comme l’explique Jean-François Samlong dans la présentation de cet ouvrage, « la pierre permet à Marco Ah-Kiem d’offrir l’éternité à ses personnages » et le sculpteur « donne une âme à la pierre ». C’est l’âme de la résistance menée pendant des siècles par les victimes de l’esclavage, de l’engagisme et de la colonisation dans notre île. Une âme notamment exprimée par les sculptures sur le maloya.

Un autre atout de ce livre est à signaler également : ce sont les courts extraits de textes d’une vingtaine d’écrivains et poètes, surtout réunionnais. Comme par exemple Patrice Treuthardt, qui nous rappelle : « Nana kavia nana maloya pou fé konèt nasion nout papa ». Nout nasion…

Correspondant 


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