
In objéktif pou trapé : In dévlopman korèk …sansa sé in bilan négatif !
26 juin, parMézami, ni sava rante dann in pèryode zélékssion ané pou ané.Nora zélékssion l’ané 2026, nora zélékssion l’ané 2027 é nora ankor l’ané 2028… Bann (…)
Dialogue entre Aimé Césaire et Paul Vergès —4—
7 avril 2011
Ce dernier volet est consacré aux enseignements essentiels de cet événement historique à l’occasion de son 60ème anniversaire. En particulier, Paul Vergès et Aimé Césaire ont souligné l’importance de la lutte pour le respect de la diversité culturelle dans nos pays. Et celle de la lutte pour la responsabilité. Le dialogue a fait exprimer une idée essentielle par un des pères de la loi du 19 mars. Le cycle commencé en 1946 est en train de s’achever, un autre commence.
Paul Vergès :
— Sur ce point, notre vision est exactement la même. À La Réunion, nous disons au gouvernement : ayez une vision historique de notre évolution ! Quand je regarde les conséquences matérielles, sociales de la loi du 19 mars, je me dis que cette loi a transformé la vie quotidienne infiniment plus que l’abolition de l’esclavage n’a transformé la situation matérielle des esclaves affranchis.
Nous disons aussi que l’abolition de l’esclavage a été le fait de décisions prises à Paris avec Victor Schœlcher et transmises chez nous par le commissaire de la République, Sarda Garriga. Cette libération est venue de l’extérieur, combinée aux luttes des esclaves marrons chez nous.
Cette fois, la réforme du 19 mars 46 émanait de la demande de la population et elle a été exprimée par des hommes politiques de nos pays, et nous disons qu’il y a là un changement considérable.
« Ceci doit être reconnu par Paris »
En 1946, vous étiez les porte-parole de vos peuples avec les questionnements que vous aviez, mais c’est vous qui avez obtenu ce changement.
C’est pourquoi, nous avons, nous, à La Réunion, une revendication : que le 19 mars 46 soit une date dans notre histoire au même titre que le 20 décembre 1848 qui célèbre l’abolition de l’esclavage. Car cette loi a transformé la vie de nos pays et elle permet aujourd’hui aux Réunionnais et aux jeunes, en particulier, de lutter pour compléter ces changements sociaux et matériels par la pleine reconnaissance de nos diversités culturelles. Ceci doit être reconnu par Paris et à ce moment-là, nous pourrons dire que la décolonisation aura été enfin réalisée.
« L’autre est un homme comme nous »
Aimé Césaire :
— Je suis entièrement d’accord. Il fallait partir de là, mais il faut savoir en même temps que tout n’y était pas. C’était un point de départ et non pas un point d’arrivée. Il fallait cela, mais aussi savoir et, dès le début, je le pressentais, qu’un moment viendrait où il faudrait encore dépasser ce droit.
Ma conception à moi, ce n’est pas seulement la France, ce n’est pas seulement la Gaule, ce n’est pas seulement la Martinique, c’est le monde tout entier. Mais ce que nous avons découvert grâce au progrès de la science, grâce au progrès de l’ethnographie, c’est l’existence d’un monde, d’un monde différent, divers, mais complémentaire. Il faut prendre conscience de tout cela et nous ne devons pas voir dans l’autre simplement un homme à écraser, un homme à exploiter, un homme à tenir sous la botte. L’autre est un homme comme nous, un homme qui a les mêmes richesses possibles que nous, autrement dit, c’est un homme qui mérite le salut certainement, mais aussi le respect et la dignité.
« Le siècle de l’égalité »
Paul Vergès :
— Nous disons que le siècle qui commence est un siècle qui sera obligatoirement le siècle de l’égalité. C’est la reconnaissance, dans le monde entier, que n’importe quel être humain, quel que soit son lieu de naissance, quelle que soit son apparence, est l’égal de l’autre.
C’est un vieux rêve et nous pensons que ce qu’on appelle le rapport de force aujourd’hui permettra de vivre ce moment. Et c’est à partir de là que nous pourrons connaître cette fraternité dont tu parles.
« Faire un monde nouveau »
Aimé Césaire :
— En tout cas, je suis frappé par le fait que finalement nous arrivons à des conclusions très proches l’une de l’autre. Le monde est en danger, mais le vieillard que je suis vous dit : eh bien, nous savons ce dont nous avons hérité, je sais ce que nous avons fait, Raymond Vergès et moi. Mais nous avons conscience aujourd’hui qu’un cycle est terminé, je vous passe le flambeau. Mais oui, un cycle est terminé, mais un autre cycle commence.
Il faut tenir compte de tout cela et faire un monde nouveau, sans nier le passé. Mais il y a encore à faire, il y a encore de beaux jours pour l’Homme, et merci aux Réunionnais de nous le rappeler aujourd’hui.
Nous ne sommes rien, pas grand-chose. Nous sommes tout petits, nous n’avons rien, un rocher dans l’océan, mais ça ne fait rien. Nous savons aussi que, et chez vous et chez nous, comme dans l’empire russe, comme dans la France, comme en Amérique, nous savons qu’il y a quelque chose qui compte. L’important, c’est l’Homme. Voilà mon point de vue.
« Salut et fraternité »
Paul Vergès :
— Je dois remercier Aimé d’avoir accepté cette conversation à la veille de la célébration du 60ème anniversaire de la loi du 19 mars 1946. Je considère pour ma part qu’Aimé Césaire, Léopold Bissol, Raymond Vergès, Léon de Lépervanche, il y a 60 ans, dans une situation beaucoup plus complexe, prirent une décision de décolonisation qui s’est avérée globalement juste maintenant et qui ne s’est pas traduite par une accélération, une amplification de l’assimilation.
Au contraire, elle a posé ce problème, et le moment est venu aujourd’hui de le résoudre. Ceux qui sont inspirés par vos pensées sont chargés effectivement de compléter cette œuvre. Lorsqu’elle sera complétée d’une façon positive, on pourra déclarer que votre solution était une solution de décolonisation positive.
Sur ce plan, je crois que les générations à venir ne seront jamais assez reconnaissantes pour ceux qui, dans une situation extrêmement compliquée, face à toutes sortes de contradictions, ont su trouver la solution juste pour permettre d’avancer.
C’est pourquoi, au moment où on se quitte, je voudrais rappeler ce dont on rêvait, il y a quelques siècles. Quand les conventionnels se rencontraient, ils échangeaient les mots : « Salut et fraternité ». Je pense que ces deux choses sont décisives.
Aimé Césaire :
— Vergès, merci ! J’ai toujours été très touché de cette amitié qui nous lie. C’est vrai, fraternité, c’est une réalité, merci.
Paul Vergès :
— Au revoir et fraternité !
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