Hommage à Luciano Pavarotti

Un dieu est mort

7 septembre 2007

Il était la grâce et la perfection, il vient de nous quitter à l’âge de 71 ans. Opéré d’un cancer du pancréas en 2006, le célèbre ténor italien s’est éteint jeudi matin. Ses funérailles auront lieu samedi dans sa ville de Modène. Il n’était pas seulement un grand chanteur d’opéra, il était aussi un cavalier émérite et talentueux, il a organisé un grand concours international d’équitation, le Prix Pavarotti, il était surtout un grand humaniste qui va beaucoup nous manquer. Félicité par l’ONU en 1999 et en 2001, le ténor a été remercié par les Nations Unies pour ses actions en faveur de la paix dans le monde et pour les fonds qu’il a réunis pour l’agence des réfugiés. Fils d’un modeste boulanger, il a gravi les sommets et a fait entrer l’Opéra à la Télévision. Avec ses amis José Carreras et Placido Domingo, il a parcouru le monde et a donné à la musique classique un intérêt nouveau. Mais Pavarotti savait également manier l’humour et aussi la pensée, je ne résiste pas au plaisir de citer deux de ses réflexions les plus célèbres : « Apprendre la musique en lisant des ouvrages s’y rapportant est comme faire l’amour par courrier ».
« Avec l’opéra, comme dans tout art de scène, pour être très demandé et bien payé, vous devez bien sûr être bon, mais vous devez aussi être célèbre. Ce sont deux choses différentes ».
Il est peut-être temps que ces grands de la musique soient récompensés de leurs efforts pour avoir démocratisé l’Opéra et qu’une grande émission de Télévision soit consacrée à cet art.
Ce soir, sur Antenne Réunion, l’animateur Christophe Bégert, qui est aussi un grand amateur et fin connaisseur d’Opéra, ne parlera pas de Pavarotti puisque son émission est préenregistrée, mais il aura très certainement une pensée pour le grand ténor, et tout comme les amateurs de beau, il lèvera très certainement sa tête vers le ciel pour y voir une nouvelle étoile. En attendant, nous avons demandé à M. Bégert quel était son sentiment après cette disparition :
« Cette triste nouvelle m’a bien sûr touché, tout particulièrement parce que passionné d’opéra et très attaché à cet "ogre" merveilleux. Mais je me rends compte que sa disparition concerne tout le monde aujourd’hui, et c’est là le succès de Pavarotti et la mission qu’il s’était d’ailleurs donnée : ouvrir les portes de l’opéra et de la musique à tous. Il disait, un peu provocateur, que pour écouter la musique, on n’a pas besoin de cerveau...
Peut-être pensait-il à l’âme...? Certainement, et je souhaite que la sienne continue ce qu’elle a si bien su faire avec la musique : « creuser le ciel », comme disait Baudelaire. »

Philippe Tesseron
http://tesseron.blogspace.fr/


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