Alain Gili, délégué général du festival

’Un festival cela crée des moments privilégiés’

4 octobre 2005

7 questions à Alain Gili, délégué général du Festival du film d’Afrique et îles qui a lieu au Port tous les ans.

o Vous êtes connu à La Réunion pour votre cinéphilie active, est-ce un plaisir ou un sacerdoce ?

Alain Gili Trente ans à La Réunion ! Pierrot Vidot dit "On devient réunionnais"... Il faut rappeler que dans cette île la spécialisation professionnelle, notamment dans les arts, n’a pas toujours été aussi codifiée que maintenant. Le côté personnel de votre question me pousse à dire que je suis comme beaucoup dans le mouvement culturel, touche-à-tout (cf l’Ader). Conséquence, et pas seulement pour des raisons "perso", loin de là, notre festival se veut lié à tout le mouvement culturel de l’île, et des îles. Et je crois qu’il l’est (présence d’Axel Gauvin, C. Marimoutou aux jurys,etc).

o Vous êtes à Cannes pour la 58ème édition du festival, le cinéma africain existe- il à cannes ?

- Oui, il existe, soutenu par l’Europe, la Francophonie, la France. Merci de cette question, occasion rare sinon unique de parler du Pavillon Cinémas du sud, où, depuis trois ans La Réunion se fait remarquer... Elle y est avec notre festival pour créer des liens sud-sud, loin de la mondialisation méga-hollywoodienne des images avec pompes aspirantes refoulantes : les multiplex., préjugés et extases faciles. Un Barnum de parkings, quoi

o Tendance et impressions de cette édition ?

- Cannes ? Tant de gens glosent, ça ne m’intéresse pas, sauf pour dire que l’enjeu mondial des images s’y sent à vif. Quelle joie de voir un film sur la misère des jeunes en Europe avoir la Palme d’or, et que notre ami sri-lankais, tout aussi sobre et lucide que les frères Dardenne, partage une Caméra d’or ! Cannes est une foire, mais avec des cinéphiles européens qui arrivent et ça c’est si rare !

o Votre ami réalisateur Sri-Lankais Vimukti Jayasundara a obtenu le prix “Un Certain Regard”. Quelques mots sur lui ?

- Oui : il est venu à La Réunion sur la foi d’une amitié naissante autour de son cinéma "autre" et sans concessions (un doc sur les conséquences de la guerre civile au Sri Lanka). Il était là lors du premier FFAI avec un film en compétition, en Sept 03 et a filmé un carnet de festival assez déconcertant. Il a même collé des affiches avec nous : à faire pâlir des gens de nos officines culturelles, qui sont souvent avachis et démotivés, non ?

o Pourquoi devrais-je venir à la prochaine édition du festival du film d’Afrique et des îles ?

- Parce que c’est là que "ça" se passe, le monde d’ici branché, via l’océan Indien et l’Afrique au (vaste) monde, c’est tout.

o Le Port est une ville de "sorties" ?

- Ville populaire et bien éclairée (elle), où on peut... se garer ! Ville en pleine évolution, très active, et ville de l’image : le festival aura aussi une expo aux Beaux-Arts entre autres animations, plus que l’an passé ce sera un festival convivial avec nos amis des restos du Port, y’a du cœur (à l’ouvrage), là-dedans, midiaou !

o Un film, ça ne fait que... passer ?

- Eh bien non. Un festival cela crée des moments privilégiés, graves, ou drôles, ou ambigus : et il va y en avoir plein, au Port et avec Ciné Campus, du 4 au 9 octobre 2005.Un dernier mot nous avons enfin un site pour tenir au courant nos amis cinéphiles : www.festivalfilmafriqueiles.com


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