Exposition “Avec Elabakana” à l’Espace Jeumon de Saint-Denis

Un “Glissement perpétuel”

29 juin 2004

L’assocaition LERKA (espace de recherche et de création en arts actuels) présente en ce moment “Elabakana, glissement perpétuel”, une exposition d’art actuel de l’océan Indien.

Glissement perpétuel "de soi à l’œuvre, d’une perle à l’œuvre, d’une couleur à l’autre, d’un objet à lui-même, au fil du sens", nous dirait Christiane Narisoa, dans un tableau "fonnkèr". Richard Razafindrakoto, Térésa Small, Dominique Ficot et le poète plasticien Christian Jalma, dit “Pink Floyd”, nous emmènent tour à tour vers la “Dualité complémentaire”, les “Nouvelles vies”, la “Conserve de mort” ou l’archéologie du quotidien.
Au “padport’” de l’exposition, Bako Rasoarifetra (archéologue) nous fait quant à elle découvrir l’histoire et la fonction des perles à Madagascar.
Une magnifique invitation à découvrir l’art conceptuel de l’océan Indien, plus que fertile, selon Antoine du Vignaux, qui s’est chargé de la coordination artistique et scénographie.
L’œuvre de Richard Razafindrakoto (plasticien) "Dualité complémentaire", une vaste installation de 10 mètres sur 6, montre la destinée des perles de l’artiste qui cherche à nommer le chaos, lui donner forme sensible, sans véritablement savoir quelle emprise il s’agit d’acquérir sur l’existant. Et au cœur de son travail demeure "l’impérieuse nécessité de faire connaître les facettes cachées ou oblitérées de la culture malgache". Tissu pendu qui rappelle l’omniprésence du passé et du sacré, tout en évoquant la culture de la nuit. On y croirait nos ancêtres marrons pour peu.

L’histoire des perles

Les rencontres de Térésa Small et Richard Razafindrakoto investissent toujours le temps. L’une perpétue en témoin les vies croisées, l’autre parcourt le futur en recréant le passé. À quatre mains, ils explorent en tous sens le vide dont Richard a horreur et qui porte l’élan de Térésa. "Nouvelles vies" (diptyque installé, de 2 mètres sur 4, acrylique sur toile, robes, broderie, perles sables) fait montre d’une sensibilité féminine.
Avec Dominique Ficot, la peinture sort du cadre, s’installe, offrant au spectateur tout le loisir de la parcourir physiquement. "Conserve de mort" aborde ainsi, dans tous les sens, la vie, la mort et le post-mortem. Et puis le toujours surprenant Jalma, qui œuvrant pour la vérité, traîne sur le trottoir et ramasse les déchets. Et le poète se demande quels mots mettre sur des détritus pour retrouver les vérités du vécu.
L’exposition est ouverte au public. Ce soir-même, une rencontre “Avec Elabakana" est organisée à 17 heures à l’Espace Jeumon près du Palaxa. Bako Rasoarifetra partagera avec les visiteurs l’histoire des perles et leur importance pour les Malgaches. Au terme de cette ouverture, Patricia de Bollivier (enseignante à l’École des Beaux Arts et d’Architectures du Port), Christiane Rakotolahy (politologue et rédactrice des textes de l’exposition) et Richard Razafindrakoto évoqueront les recherches menées depuis plusieurs années dans le champ des arts actuels entre Madagascar et La Réunion. Venez nombreux : l’exposition se pose pour un moment sur notre île avant de repartir pour Madagascar.

Bbj


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