Commémoration de l’abolition de l’esclavage à La Réunion

Un message de solidarité et de fraternité pour ce 20 décembre 2019

23 décembre 2019, par Correspondant Témoignages

Le jeudi 19 décembre le PCR a convié ses militants et sympathisants à Bois de Nèfles Cocos Saint Louis, haut lieu du Maloya et de la culture Réunionnaise, pour célébrer la date anniversaire de l’abolition de l’esclavage.

Lors de cette soirée, les invités ont assisté à la projection du film “lo tan maronaz” ainsi que le clip qui a servi de support à l’UNESCO pour inscrire le Maloya au patrimoine mondial. Il faut souligner que ce clip a été tourné à Bois de Nèfles Cocos. Auparavant, Yvan Dejean et Elie Hoarau sont intervenus respectivement en tant que, secrétaire général et président du Parti Communiste Réunionnais.

Vous trouverez ci-joint des extraits du discours de Yvan Dejean qui avait noté la présence de Julie Pontalba et Ary Yée Chong Tchi Kan, membres du secrétariat du Parti. Pour sa part, Elie Hoarau a rappelé les conditions inhumaines des esclaves. Traités moins que des animaux, réduits à des “riens”. Les maîtres, “leurs bourreaux” dira-t-il, avaient le droit de vie ou de mort sur eux. Certains esclaves tentaient de fuir au risque de leur vie mais bien souvent ils étaient rattrapés et atrocement réprimés, mutilés. Leurs cas servaient d’exemple pour les autres.

Malgré la fin officielle de l’esclavage, ce régime de violence et de domination a perduré. Les Réunionnais ont continué d’être traités comme des “moins que riens”, des objets. Leurs droits fondamentaux étaient bafoués. On continuait de nier leur condition d’Homme en les traitant comme des êtres inférieurs. Cela a duré plus de 150 ans encore jusqu’à ce que, il y a 60 ans, le PCR, avec Paul Vergès à sa tête, a affirmé que les Réunionnais n’étaient pas des “riens”, que les Réunionnais étaient un peuple avec tous les attributs d’un peuple : une zone géographique définie, une population qui partage une histoire, une langue et une expression culturelle communes. C’est cela un peuple. Il s’agissait alors de défendre l’identité de ce peuple, son histoire, sa langue et sa culture. Ce fut le travail acharné des militants du PCR.

En 60 ans, la société réunionnaise a beaucoup évolué mais il reste encore beaucoup à faire. Lorsque aujourd’hui le créole rentre dans les écoles et que ce sont les parents eux-mêmes qui refusent d’y inscrire leurs enfants, ce sont des vestiges de la domination coloniale. Pendant plus de 300 ans, on nous a fait croire que nous sommes des “riens”, que notre langue était inférieure, voire inutile, il est normal qu’aujourd’hui encore nombre de Réunionnais sont toujours sous le joug de cette pensée du colonisateur. Aussi, nous devons continuer notre combat pour libérer notre peuple de la mentalité coloniale.

Enfin, si l’esclavage a été aboli, il y a toujours des situations d’injustice qu’il faut combattre et abolir. C’est le cas des peuples comme les Chagossiens qui sont expulsés de leur terre natale par un peuple dominant. Nous devons être à leurs côtés pour la reconnaissance de leurs droits humains. C’est le cas aussi de la grande pauvreté. La pauvreté et la famine sont des fléaux mondiaux qui n’épargnent pas La Réunion. Quand dans notre pays 40 % de la population vit en dessous du seuil national de pauvreté et que plus de 100 000 colis alimentaires sont distribués chaque année nous devons absolument d’agir.

Ce message de solidarité et de fraternité a marqué l’assistance à la veille du 20 décembre 2019. Puisse-t-il être entendu et suivi en 2020 !

Correspondant

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