Succes pour la nouvelle fête du géranium

Un parfum de renouveau sur Ravine Daniel

15 octobre 2008

En soutenant activement la relance de la ’Fête du géranium’ à Ravine Daniel, la nouvelle municipalité fait renaître l’espoir d’un lendemain meilleur pour les planteurs du quartier. D’une manière générale, les habitants qui attendaient pareille ambiance depuis près de dix ans en redemandent.

Jean-Ervil Persée semble ravi de s’asseoir à nouveau devant le four "en chauffe", face à l’alambic prêt à aspirer l’huile essentielle du géranium en train d’être distillé. Même s’il ne s’agit là que d’une démonstration de cuite. Ancien agriculteur, celui-ci a jeté l’éponge il y a environ dix ans en raison des difficultés rencontrées par la profession. C’était peu après la dernière édition de la Fête du Géranium en 1999. « Sera vraiment un bon zafèr si la Commune i aide a nou relance la fèt là », dit-il. Et pour cause, à l’origine où la production était déjà sur le déclin, il avait la possibilité d’un débouché autre que la vente officielle à la Coopérative des huiles essentielles (Caheb). « Nous té i fait des petites fioles, et domoun té i achète bien », se souvient-il.
Forcément, Jean-Ervil, les autres agriculteurs rescapés et l’ensemble de la population saluent la volonté municipale d’accompagner l’association Zamevi sur la voie de la relance de la fête du Géranium. « Le géranium lé comme un patrimoine pou nou. Nou la grandi la de dans », raconte ce quadragénaire, fils d’agriculteurs. « Tout sak la laisse tombe la fête géranium, la abandonne nous kartié ».

Cette édition 2008 de la Fête du géranium se veut sous le signe de la renaissance.

Appel de détresse

La toute première édition de la fête du géranium avait été organisée au début des années 1990, à l’initiative de la chambre d’Agriculture et de l’Association promotion en milieu rural (APR). Et ce, avec la collaboration d’une poignée de planteurs qui lançaient déjà en direction des élus de la commune, un appel de détresse. Ces exploitants voulaient tirer le signal d’alarme autour d’une agriculture sur la voie du déclin, avec l’objectif de revaloriser le géranium, leur gagne-pain.
Jusqu’en 1993, l’organisation de la manifestation est portée par l’association culturelle les Lilas qui a offert un rayonnement départemental à cette fête du géranium dont la fréquentation n’a cessé de grandir d’une année sur l’autre.
Et puis, la présidente de l’association est poussée hors du quartier Ravine Daniel par ses obligations familiales et professionnelles. Malgré tout, quelques habitants tentent de poursuivre l’action et de prolonger, tant bien que mal, l’organisation de la fête du géranium.

Sous le signe de la renaissance

Mais ces derniers ne sont pas accompagnés et le succès n’a pas le même retentissement. L’opération est alors reconduite pour la dernière fois en 1999. Et puis, plus rien. « La faute à un manque évident de soutien politique », dénonce Huguette Bello, fustigeant le « désintérêt des anciens élus municipaux pour un quartier déjà très défavorisé ».
Mais neuf ans après, un subtil parfum de renouveau souffle sur Ravine Daniel. « Le géranium symbolise la capacité d’adaptation des planteurs face aux difficultés », expose le sous-préfet, Thomas Campeaux, présent à l’inauguration. « J’espère que cette essence ne va pas complètement disparaître ».
Cette édition 2008 de la Fête du géranium se veut donc sous le signe de la renaissance. Et la municipalité a fait le choix d’appuyer financièrement l’initiative de l’association Zamévi qui reprend le flambeau et l’organisation (une subvention de 6.000 euros a été octroyée à la structure).
La manifestation qui a réuni plusieurs milliers de personnes ce week-end sur le plateau sportif où étaient installés de nombreux stand et attractions, est sans doute appelée à être un temps fort du calendrier des manifestations annuelles de la nouvelle municipalité.

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