Le “Mariage Forcé” est conclu

Un peu de profonde légèreté

1er mars 2008

Que Géronimo soit un valet et Sganarelle son maître, c’est déjà signe que l’intrigue du “Mariage Forcée” se veut décalée. Le propos en est fort simple, Sganarelle, vieux et riche, a décidé de prendre une épouse. La charmante, jeune et frivole épouse qu’il s’est choisie fait pourtant naître un doute en son esprit : ne risque-t-il pas d’être cocu ?
Pour répondre à cette question et savoir s’il fait bien ou non de se marier, il soumet la question à un docteur, à un philosophe, à des Égyptiennes diseuses de bonne aventure, à un magicien surgi de la fumée, qui invoque même les démons. Ce n’est pas tant la réponse à la question, mais l’impuissance des discours de chacun à lui fournir une indication quant au destin qu’il doit embrasser qui intéresse ici Molière.

Liberté et impertinence

Pièce de masques, de capes et d’épée, musique baroque, toons et drôleries, le comique de la pièce tient aussi du jeu dans le jeu : les comédiens lèvent le masque pour redevenir eux-mêmes et poser les problèmes de la représentation. Un musicien s’envole dans un solo impromptu de tambour, que voulez-vous, tout le monde a besoin de s’exprimer. La scène se poursuit dans la salle, où les spectateurs rient sans doute de ne pouvoir s’accorder ni la liberté, ni l’impertinence, de l’auteur comme des acteurs.

Francky Lauret


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