
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise
13 mars 2006
Le programme scientifique et culturel pour la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise est prêt : il est la colonne vertébrale d’un projet dont le contenu, les orientations et la méthodologie tracent les contours d’un “Musée post colonial vivant du temps présent”. Un grand défi muséal, tant dans le propos que dans l’architecture, pour projeter dans l’avenir la synthèse réussie de notre diversité culturelle. Et c’est vraiment réussi.
Depuis 2 ans, 2 chargés de mission, Françoise Vergès et Jean-Claude Carpanin Marimoutou, ont eu pour tâche d’élaborer, dans des échanges soutenus avec de très nombreux acteurs culturels, le Programme scientifique et culturel (PSC) pour la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise (MCUR). Cette première appellation provisoire, elle-même programmatique, est devenue dans la présentation du PSC, projet de Musée post colonial vivant du temps présent.
Les grandes lignes du programme, sa philosophie, ses orientations et présupposés conceptuels ont été exposés en détail samedi, dans le hall de la Région, devant plus d’une centaine de personnes : beaucoup de ceux et celles qui, de fait, y travaillent depuis 2 ans, ainsi que le Directeur régional de l’action culturelle, plusieurs conseillers régionaux et le président de la Région, Paul Vergès, dont l’allocution finale a inscrit la visée politique de ce très beau projet dans les transformations et les problématiques du monde actuel.
Deux années de travaux
Le compte-rendu qu’ont fait Françoise Vergès et Jean-Claude Carpanin Marimoutou de ces 2 années de travaux permet de comprendre comment ils ont avancé en évitant les plus gros écueils. On a bien vu, dans les toutes premières critiques faites à ce projet, où pouvaient conduire les crispations communautaristes ou d’éclatement dans une visée post-coloniale qui ne parvient à penser l’unité du peuple réunionnais que par référence à une seule matrice.
Les très nombreuses consultations de documents, ou les visites faites à des musées déjà existants ont vite persuadé l’équipe de la MCUR de la nécessité d’inventer pour La Réunion les formes et contenus muséaux correspondant à un processus historique qui n’est pris en compte nulle part ailleurs.
Ils ont cherché à répondre à quelques questions essentielles pour “visualiser” un processus de colonisation : quelles archives - documentaires et immatérielles ? Quels objets exposer ? La question de la mémoire du patrimoine immatériel et de la mémoire des lieux (espaces, cyclones, éruptions, mémoire de la langue) est aussi essentielle, pour donner à voir un “territoire-acteur” dans des pratiques sociales aussi diversifiées.
À partir de ces quelques grands axes, des choix ont été définis pour "mettre en scène une histoire et une culture", dans une organisation spatiale comportant des modules thématiques (sacré, rituels, pratiques du corps, pratiques sociales...), des espaces de l’oralité, une galerie d’art contemporain (incluant notamment l’art de la vie des Hauts) et une bibliothèque faisant sa place au virtuel. L’ensemble est organisé, selon le mot de Françoise Vergès, "sur la modalité des itinéraires, de la route et du chemin".
Jean-Claude Carpanin Marimoutou a situé ce projet dans sa problématique “du temps présent” : "Ni nostalgie, ni regret, ni remords, ni moralisme ou encore contentement/évitement de la souffrance... Ce musée part toujours des enjeux, des questions et problématiques du temps présent", a-t-il dit. "C’est par le présent que le passé s’éclaire et peut être (ré) interprété". Cette problématique, qui vise essentiellement à "sortir du schéma duel “récit des dominants/silence des dominés”", repose sur 3 piliers qui sont : la restitution, la réparation et la réinterprétation.
Tous ces éléments seront bientôt dans le public avec la parution d’un livre où sont déployés et expliqués les concepts de base et les enjeux de ce musée vivant.
L’alternative harmonieuse
Dans le court débat qui a suivi leur exposé, une question a permis au conseiller régional Alain Armand de préciser ce que serait à l’avenir "l’offre culturelle muséale de la Région", lorsque les 2 structures Chelonia (la ferme des tortues) et le Musée du temps présent seront venus compléter ce qui existe déjà avec la Maison du Volcan et Stella Matutina. Une autre question, sur la créolisation, a permis aux chargés de mission de souligner l’originalité de la position réunionnaise par rapport à d’autres hypothèses. Celle d’Edouard Glissant, par exemple, lorsqu’il suggère une "créolisation du monde", envisage ce processus comme l’alternative harmonieuse au “choc des civilisations”. "La position réunionnaise pense la créolisation comme un mode de rencontre - il y en a d’autres : la ghettoïsation, l’apartheid... - un processus dynamique fait de pertes, d’échanges, d’emprunts, dans une transformation constante qui n’efface pas les mémoires d’origine".
Il ne reste plus qu’à inscrire cette recherche, toute entière construite sur une dialectique de l’unité et de la diversité, dans un geste architectural adéquat. Paul Vergès, le président de la Région, en a évoqué le défi avec l’appel d’offre international qui sera ouvert d’ici la fin de cette année. Il a souligné le paradoxe que constitue le fait que plusieurs grands intellectuels dans le monde - certains sont au comité de parrainage du musée vivant - ont manifesté un réel enthousiasme devant ce projet alors qu’ici même, il fait encore l’objet de remarques parfois désopilantes.
"Un musée fait par les Réunionnais"
Paul Vergès a souligné qu’il s’agit d’un projet structurant pour lequel la nécessaire consultation d’experts n’enlèvera rien au fait que, in fine, "ce sera un musée fait par les Réunionnais eux-mêmes".
Il arrive à une période de notre histoire où nous devons assimiler et réinterpréter des siècles de colonisation, pour consolider nos identités diverses dans une unité profonde. Cette unité seule, nous permettra de faire face aux transformations actuelles du monde, aux grands courants qui le traversent et parfois le déchirent, mettant en péril des ensembles civilisationnels parfois très anciens. Dans un parallèle entre les transformations vécues par l’Europe à partir de 1492 et celles qui vont modeler l’océan Indien du 21ème siècle, Paul Vergès a tracé à grands traits futuristes le monde tel que, sous nos yeux, notre présent le change : dans son climat et dans sa démographie.
La transition démographique que vit la plupart des pays du grand océan Indien va faire de cette région un véritable “cœur du monde” et le centre de l’explosion de la religion musulmane.
"Bien que né d’un “crime contre l’humanité”, le peuple réunionnais a reçu de sa formation et de la transformation des apports de 6 mondes, sa capacité d’ouverture au monde. Il nous revient de construire notre unité dans la fierté de ce que nous sommes", a-t-il dit en substance.
Le vrai pari de ce projet est de contribuer à forger l’unité du peuple réunionnais à partir de sa diversité, dans le respect de ses identités et de l’égalité.
P. David
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