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Monseigneur Gilbert Aubry et l’Abbé Monnet
1er octobre 2005
Mercredi, lors de l’inauguration du buste de Mgr Alexandre Monnet sur le parvis de la cathédrale de Saint-Denis, Mgr Gilbert Aubry, évêque de La Réunion a prononcé le discours que nous reproduisons ci-après.
Inaugurer ce buste de Mgr Alexandre Monnet sur le parvis de la Cathédrale de Saint-Denis ce 28 septembre n’est pas un hasard. Je préfère parler de Providence qui nous positionne dans l’histoire. En effet, c’est le 28 septembre 1847 que Alexandre Monnet a été expulsé de la colonie par le gouverneur Graëb. Le 28 septembre 1860 voyait la consécration de la cathédrale par Mgr Maupoint, c’est donc aujourd’hui l’anniversaire de sa dédicace. Enfin le 28 septembre est aussi la fête de Saint Guillaume Courtet, missionnaire dominicain mort au japon au 17ème siècle, patron de la fondation des frères dominicains à La Réunion. C’est comme une interpellation divine qui nous est adressée à partir de la vie et de l’action de Alexandre Monnet.
Dans son ouvrage “L’engagement de l’Abbé Alexandre Monnet dans l’Océan Indien (1840 - 1849)”, le professeur Prosper Ève écrit : "Tous les actes de l’abbé Monnet prouvent qu’en se faisant ordonner prêtre, en prenant la voie ouverte par le Christ qui s’est donné jusqu’au bout, il a pris l’engagement d’être attentif aux plus petits en se laissant bousculer par leurs souffrances. Il pose des actes concrets, coûteux même, pour qu’aucun ne reste abandonné. Pour trouver la vie, il sait qu’il faut la donner, au quotidien sans compter". (1)
Bousculer les préjugés de l’époque
Monnet est abolitionniste. À quel titre ? Il n’est pas un homme politique. Il agit en tant que prêtre en allant jusqu’au bout de ses convictions, en mettant en adéquation les exigences de l’Évangile et les conditions de vie en vigueur à La Réunion. L’idéal devient le moteur d’une action capable de bousculer les préjugés de l’époque. Six mois après son arrivée, il écrit "Tout ce que les délégués des colonies en France disent à Paris n’est que pour jeter de la poudre aux yeux des députés de la Chambre, comme ont le dit ici. Il n’y a pas plus de danger à craindre et de révolution en cas d’émancipation qu’il n’y a eu dans mon village en 1830 (...) Il y a des horreurs qui font frémir !
Si l’on connaissait à la Chambre la moitié de ce qui se passe ici, on ne tarderait pas quinze jours à accorder l’émancipation, bien entendu, comme à Maurice, avec indemnité pour les maîtres". (2)
Pour Monnet, "l’instruction religieuse est le vrai moyen d’aboutir à l’émancipation" et en même temps, il affirme que la "moralisation" n’a aucune chance de réussir sans émancipation. On ne peut pas plaquer une instruction religieuse sur des situations d’inhumanité. En prenant position pour la libération des esclaves, il n’est pas contre les blancs. Il veut aussi les arracher à leur inhumanité tout en veillant à ce que leurs intérêts économiques soient lésés le moins possible.
L’action continue
Les blancs n’ont pas l’intelligence politique de la situation. Ils traitent Monnet comme leur pire ennemi. Et Prosper Ève écrit : "Ce qui est remarquable, c’est la conscience du contexte social et économique et la maîtrise de soi de cette multitude de victimes, pour ne pas compromettre des lendemains nécessairement fragiles" (3) C’est de l’extérieur, à Paris, que Monnet poursuivra son action. Sa rencontre avec Schœlcher devait alors permettre la conjonction entre l’idéal évangélique, l’idéal républicain et la démocratie. Ce fut ensuite l’accélération des événements vers le 20 décembre 1848, date de la proclamation de l’abolition de l’esclavage par Sarda Garriga.
Pour nous chrétiens et citoyens de la République aujourd’hui, tirons les conclusions :
- la foi au Christ ne s’accorde pas de partage. C’est lui le seul notre référence absolue dans les changements sociaux, économiques et politiques. Il est notre boussole intérieure.
- l’Église doit toujours débusquer les esclavages et proclamer la Bonne Nouvelle de l’Évangile pour faire progresser vers plus de liberté et des responsabilité dans les comportements actuels à la mesure des possibilités.
- Il est nécessaire de ne pas nous habituer aux situations. Une distanciation est nécessaire au cœur même de la proximité pour ne pas figer les systèmes et savoir les faire évoluer de l’intérieur.
- Il faut redécouvrir la dimension de l’engagement de la personne. Cela va plus loin que la réflexion et l’analyse indispensables. Il s’agit de donner sa vie pour une juste cause jusqu’au bout de l’amour.
- Nul n’est une île. Nous avons tous besoin les uns des autres. Il nous faut construire ensemble notre communauté de destin et que dans la séparation des pouvoirs, la dimension religieuse contribue à donner sens aux projets de société.
- Monnet n’est pas une figure du passé, c’est un prophète pour notre temps. Il peut nous aider à faire route ensemble, pour mieux vivre ensemble dans le prolongement de la “semaine de la laïcité”.
Mesdames et Messieurs, le 1er décembre 2002, une plaque était apposée sur le mur Sud de la cathédrale en l’honneur de Mgr Alexandre Monnet, "Le Père des Noirs". aujourd’hui, l’inauguration de ce buste est le couronnement d’un projet qui a su associer le G.R.A.H.TER, le Professeur Prosper Eve, la paroisse de la Cathédrale, la DRAC, le Conseil Régional, le Conseil Général, la mairie de Saint-Denis. Tout cela aurait été impossible sans le Comité de l’Année Monnet sous la coordination persévérante de Monsieur Paul Hoarau : lancer un concours d’artistes, travailler à la réalisation de la maquette de Monsieur Cornillon, suivre la réalisation de l’œuvre par M. Guéry, le fondeur, organiser cette soirée avec le concours de nouveaux artistes. À tous ceux et à toutes celles qui ont œuvré pour la réussite de cette entreprise, j’adresse mes profonds remerciements et mes félicitations.
Notes :
Prosper Ève, “L’engagement de l’abbé Monnet dans l’Océan Indien (1840-1849)”, Saint-Denis G.R.A.H.TER Éditions 2002
(1) page 153
(2) page 50
(3) page 155
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