“Le 11 novembre 1882 : l’abolition de l’engagisme !” — 1 —
Une arrivée pleine de promesses…
7 novembre 2013
Après l’abolition de l’esclavage en 1848, la diaspora indienne constitue un des grands mouvements migratoires du XIXème siècle. Liée pour l’essentiel au système colonial britannique et aux besoins en main-d’œuvre des grandes plantations, surtout de la canne à sucre, elle a déplacé des dizaines de milliers d’Indiens vers le Sri Lanka (ex-Ceylan), la Birmanie, la Malaisie, mais aussi l’Afrique du Sud, les Mascareignes et les Caraïbes. La place occupée dans ces migrations par les colonies françaises est marginale, selon les statistiques : 40.000 Indiens introduits en Guadeloupe, 34.000 en Martinique, 8.000 en Guyane et 180.000 à La Réunion.
Mais du point de vue des territoires concernés, l’arrivée en vague de ces immigrants engagés indiens a représenté un moment important de leur histoire, un moment décisif dans le cas de La Réunion où cette migration dépasse largement son intérêt général. Elle semble être la démonstration de la thèse opposant un modèle colonial français assimilateur — ici à La Réunion — au modèle britannique plus libéral et respectueux des cultures locales à l’île Maurice. Tandis que le premier aboutirait à la Déculturation des individus en échange de leur intégration sociale, le second tolérait la Diversité culturelle.
L’illusion d’une migration modèle
Les témoignages coloniaux du temps ont donné naissance à la légende d’une immigration modèle vécue par les travailleurs indiens comme un privilège inespéré. En fait, la législation du Second Empire semble prévenir tous les abus.
Tout est prévu depuis le recrutement en Inde jusqu’à la vie quotidienne sur les plantations sucrières. Ainsi un contrôle au départ par le représentant de l’administration anglaise et française pour vérifier que les engagés indiens ont “signé” leur contrat de leur propre gré.
Le transport est soigneusement réglementé : quota de femmes (1/4), normes pour l’aménagement et la capacité du navire, provisions des vivres et d’eau, protection sanitaire confiée à un médecin accompagnant le convoi. D’autres précautions sont prises à l’arrivée : nouveau contrôle médical, répartition des travailleurs opérée à partir des demandes.
Par la suite, les engagés ont la possibilité de déposer des plaintes en cas de mauvais traitements. Des syndics sont chargés de faire respecter la loi et la gendarmerie accomplit des tournées d’inspection sur les habitations.
Enfin, le contrat de travail fixe les devoirs de l’engagiste en matière de salaire, de nourriture, de vêtement, de logement, de repos et de culte religieux.
Entre légende et réalité
Face à une littérature condamnée à idéaliser l’immigration pour la perpétuer, une masse considérable de documents révèle une réalité bien différente. Une note du gouvernement britannique du 14 octobre 1879 retient une liste interminable des abus considérés habituels, dont elle exige la disparition.
On retrouver pêle-mêle les manquements aux engagements concernant les rations alimentaires, la distribution de vêtements et de couvertures, les travaux supplémentaires imposés le dimanche et les excès en matière de répression. Les engagés se plaignent de brutalités et d’entorses répétées dans le paiement des salaires. Entre légende et réalité, il y un pas à ne pas franchir.
Tous ces reproches trouvent une confirmation irréfutable dans le rapport personnel et confidentiel adressé au ministre de la Marine par le commandant Miot Émile qui représente le gouvernement français dans la commission mixte franco-britannique imposée par la Grande-Bretagne en 1877. Il brosse un tableau édifiant confirmant la plupart des accusations.
A suivre…
Gady Moonesawmy (Saint-Denis)
2 juillet, par Rédaction Témoignages
Une délégation du "Collectif des usagers de la ligne Réunion - Comores" a été reçue le 2 juillet à la Région, à la demande de la Présidente (…)
2 juillet, par Rédaction Témoignages
C’est dans une ambiance chaleureuse avec un état d’esprit fraternel que les délégués de la Section PCR de Sainte-Suzanne se sont réunis en (…)
2 juillet, par Christian Fontaine
Nou la di lotro-zour : Tikarl-la in marmay la teknik, Tikok : in marmay lé plis poèt-poèt ! Sa lé bon, mé soman, l’inn konm lot i pé fé gingn aou (…)
2 juillet, par Paul Dennemont
2 juillet, par Justin
Mézami fitintan lo mo « dékonèr » lété konm i di in galissism pars li té pliss in mo la lang franssèz popilèr la rante an missouk dan la lang (…)
2 juillet, par Rédaction Témoignages
Les 132 régions européennes de la coalition "EUregions4cohesion" rencontrent les vice-présidents exécutifs de la Commission Européenne, Raffaele (…)
26 juin, par Rédaction Témoignages
Le 16 juin 2025, le Tribunal administratif de Paris a suspendu en référé l’arrêté du 26 février 2025 ordonnant le blocage de 17 sites (…)
28 juin, par Rédaction Témoignages
Les cours du pétrole ont connu une nette hausse à partir de la deuxième quinzaine du mois de juin, portés par l’extrême tension au Moyen-Orient et (…)
26 juin, par Rédaction Témoignages
Dans les départements d’outre-mer, près d’une femme sur deux qui devient mère ne vit pas en couple, configuration familiale bien plus fréquente (…)
27 juin, par Justin
Mézami, mon bann dalon, mi panss zot i rapèl la mortalité, laba dann Moris, lo gran kiltirèl épi politik Dev Virashwamy ; li lé mor na pwin lontan (…)
27 juin, par Justin
Dan noute kiltir popilèr néna bonpé kozman pou dir sa la éspass dann tan lontan… Mi koné pa pou koué, mé mwin néna dan l’idé k’ni viv in pé an (…)
27 juin
La dette française atteint 114% du PIB au premier trimestre, soit près de 48.800 euros par Français. De fait, des crédits initialement prévus « ne (…)