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Nout mémwar
18 mai 2012
Voici le onzième extrait d’un texte de Théodore Pavie, un écrivain, voyageur et botaniste angevin, venu à La Réunion entre 1840 et 1845. Ce texte, que nous a transmis notre ami Jean-Claude Legros, est intitulé : ’Une chasse aux nègres-marrons’ et il est paru la première fois dans ’La Revue des Deux mondes’ en avril 1845. ’Témoignages’ publie chaque vendredi dans cette chronique ’Nout mémwar’ un extrait de cette œuvre, qui retrace une partie de l’histoire de Quinola, l’un de nos ancêtres chefs marrons. Cela, à partir d’une visite ’touristique’ d’un docteur et ses amis dans les Hauts de l’île, avec Maurice, un ’guide créole’, qui raconte entre autres aux visiteurs une chasse organisée par les esclavagistes contre ces combattants de la liberté à La Plaine des Palmistes, à laquelle il a lui-même participé…
Cette expédition de la plaine des Palmistes, je la faisais en qualité de volontaire : j’avais à peine dix sept ans ; mais je me disais que courir après les marrons n’était pas une chose plus difficile que d’aller dans les rochers dénicher les fous. Et quel enfant de nos cantons n’a pas exposé cent fois sa vie pour aller prendre dans le nid, au fond de leurs trous, ces oiseaux de la mer ? Nous commençâmes par traverser la forêt qui couvre le Vieux-Brûlé.
Le volcan qui fume aujourd’hui presque à la pointe sud semble s’être promené dans toute la longueur de l’île avant d’arriver où il se trouve maintenant ; mais, à la fin, la végétation a repris le dessus. Aussi, dans le Vieux-Brûlé, on trouve partout des bois sur sa tête et de la lave à ses pieds ; on marche sur quelque chose qui ressemble à du verre et les arbres qui se sont implantés dans ces vagues de feu refroidies depuis des années ont fini par croiser leurs rameaux, par former des taillis presque impénétrables.
Quand le soleil donne d’aplomb sur ces masses de branches étalées comme des parasols, on se trouve à l’ombre, c’est vrai, mais on éprouve une chaleur accablante. Dans les espaces découverts, les pieds brûlent ; l’herbe qu’on foule çà et là se réduit en poussière ou plutôt en cendres. Les brises de mer ne font que passer sur ces versants ; à peine les a-t-on senties, à peine a-t-on vu remuer les feuilles, que le souffle a disparu ; on l’entend qui court à la surface de la forêt, comme pour se jouer du voyageur haletant.
Le souvenir de ces chaudes journées réveilla chez le créole une soif qui lui était assez habituelle. Il se désaltéra donc à sa calebasse qu’il eût déjà vidée si nous n’avions eu soin de la remplir en y versant une bouteille de vieux vin de France.
- Merci, messieurs, reprit-il en essuyant sa bouche avec le revers de sa main, vous m’avez glissé là un excellent vin qui fait parler au lieu d’endormir comme l’eau-de-vie de canne ; si nous en avions eu de pareil dans notre battue ! Mais, bah ! ce n’était pas la peine ; si jamais vous avez connu ce que c’est que d’avoir soif et de chercher à boire dans un lieu inhabité, vous conviendrez avec moi que les dernières gouttes d’eau épargnées par le soleil dans le creux d’un rocher se paieraient aussi cher, à certains moments, que la plus précieuse liqueur. Dans ces cas-là, l’homme se rappelle qu’il n’est qu’une pauvre créature de Dieu, comme le plus petit insecte de la forêt. Heureusement, notre île est si bien arrosée, qu’on a rarement à souffrir de ce côté-là, à moins qu’on ne s’en aille jusqu’à ces réservoirs de feu autour desquels les sources tarissent.
Dans les bois du Vieux-Brûlé, on trouve même de jolis bassins transparents qui conservent l’eau longtemps après les pluies. Cependant la fraîcheur, la vraie fraîcheur qui ranime comme un bain, qui repose comme le sommeil, c’est dans les ravins qu’il faut la chercher ; je ne dis pas seulement en hibernage où le ciel n’est plus qu’un arrosoir, où les nuages descendent tout d’une pièce entre les mornes pour nous verser des nappes d’eau à faire déborder les plus petits torrents, mais au milieu de la saison sèche, quand le soleil fait mûrir le café dans sa pulpe, la muscade sous sa triple enveloppe.
(à suivre)
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