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7 questions à... Françoise Vergès, présidente du Comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage — 3 —
26 avril 2011
Dans la dernière partie de cet entretien, Françoise Vergès souligne « un renouveau extraordinaire de la recherche en ce moment ». Elle donne également un coup de projecteur sur les prochaines actions du Comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage.
En dehors de la France, d’autres pays ayant jadis légalisé l’esclavage ont-ils également décidé de regarder ce passé en face ? Si oppositions il y a, comment les expliquer ?
- Les oppositions se fondent en général sur un refus de responsabilité qui tourne autour des arguments suivants : tout le monde pratiquait l’esclavage ; les « Africains » ont vendu leurs frères ; on ne peut pas juger avec des arguments d’aujourd’hui des faits du passé.
Certes, presque “tout” le monde (pas tout le monde justement) a pratiqué l’esclavage, mais l’esclavage colonial a cela de particulier que ses héritages pèsent encore sur notre monde, héritages complexes et multiples : racisme anti-Noir, inégalités, discriminations, mais aussi des musiques, des idées, des pratiques, des savoirs… Ensuite, les « Africains », cela veut dire des peuples aux langues, cultures, sociétés différentes, qui se font la guerre, comme les Européens se sont fait la guerre pendant des siècles, et qui vendent des étrangers à leur monde. Des armées font des razzias dans des régions qui ne sont pas les leurs, comme les Européens quand ils pratiquaient l’esclavage sur leur continent. Au troisième argument, on peut répondre qu’assez rapidement, traite et esclavage sont condamnés et que, pourtant, « il faudra des siècles pour les abolir ». C’est plutôt cela la grande question et pas le fait de « juger avec des arguments d’aujourd’hui des faits du passé ». Comment cela se fait ? Comment et pourquoi les Européens consentent-ils ? Ce consentement, sur quoi se fonde-t-il ?
Il y a un renouveau extraordinaire de la recherche en ce moment, surtout en langue anglaise. Mais en français, lisez les travaux formidables d’historiens africains — Ibrahima Thioub, Boubacar Barry — sur la guerre esclavagiste et la prédation en Afrique. Pour l’océan Indien, une génération de jeunes chercheurs contribue à un renouveau, pour La Réunion, les travaux d’Audrey Carotenuto et Virginie Chaillou, qui devraient vraiment être diffusés ici ! On apprend plein de choses et cela change notre manière de voir La Réunion ; pour Madagascar : Klara Boyer-Rassol. J’étais à un colloque à l’île Maurice où ces jeunes présentaient leurs travaux : passionnant !
Il y avait aussi de jeunes chercheurs mauriciens travaillant pour la Commission Vérité et Justice, ou revenant sur la condition des descendants d’Africains à Maurice. Le Centre Nelson Mandela pour les cultures africaines s’est aussi lancé dans la recherche. Pier Larson, dont j’admire énormément les travaux, était là. Son dernier livre est passionnant : il démontre la présence de la langue malgache à côté du créole pendant très, très longtemps et argumente contre la théorie d’une langue créole qui efface les langues d’origine. Je résume très rapidement, mais vraiment, pour La Réunion, cela ouvre de formidables perspectives. Et bien sûr, toujours Claude Wanquet, Edward Alpers, Hubert Gerbeau… Avec leurs travaux, on voit bien les temporalités croisées de cette région du monde, sa complexité, ses processus d’aller-retour, cet espace culturel indiaocéanique…
Quels seront les prochains travaux du Comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage ?
- Relancer l’idée du Mémorial/centre de ressources/centre culturel. Il a fait l’objet d’une proposition en 2005. Édouard Glissant a rédigé un projet de préfiguration, paru sous le titre “Mémoires de l’esclavage”. Le CPMHE considère que la création à Paris d’un Mémorial des esclavages, centre de ressources et lieu d’échanges et d’éducation est indispensable. Donc, voir comment reprendre le projet à partir de ces études.
Au mois de mai, à la suite de la cérémonie officielle du 10, nous avons co-organisé avec le Musée du quai Branly un colloque international, “Exposer l’esclavage : méthodologies et pratiques”. Le colloque réunira des responsables de musée, des chercheurs, des artistes et des intellectuels de pays d’Afrique, des Amériques, d’Europe, de la France et des Outre-mer. Au cours de ce colloque, on s’interrogera dans un premier temps sur les questions suivantes : « Y a-t-il une nécessité à exhiber l’esclavage ? Pourquoi ? Quels esclavages ? Pour quels publics ? ». Ce débat posé, il s’agira ensuite de confronter des expériences concrètes de muséographie dans des institutions et de lieux de mémoire, puis de réfléchir avec des artistes et des chercheurs sur des exemples de création et de médiation portant sur l’esclavage. Doudou Diene prononcera la conférence inaugurale. Il y aura entre autres Ibrahima Thioub, Achille Mbembe, Jack Beng Thi, Fred Wilson, Shuck One, Marcus Wood, Okwui Enwezor, Roger Touson, Carpanin Marimoutou, Claire Tancons…
À l’occasion des dix ans de la loi, plusieurs colloques sont organisés, dont celui des Archives nationales à La Rochelle fin avril, celui du CIRESC sur “Comment enseigner l’esclavage” fin mai ; en septembre, organisé par Frédéric Régent et son centre, sur la Révolution française, l’esclavage et le droit… Il y a aussi des spectacles, des journées d’études, des manifestations dans plusieurs villes. Vous pouvez retrouver ces informations sur www.cpmhe.fr
Le CPMHE sera présent aux manifestations du 23 mai, et j’irai en juin en Guyane.
Il y a beaucoup de travail passionnant en perspective, mais la mission du Comité se termine en 2012.
Fin
Colloque international sur les patrimoines des traites et de l’esclavage à l’Université de La Rochelle
Sur le site du Comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage, voici la présentation de la manifestation organisée à partir de demain à La Rochelle.
Du 27 au 29 avril 2011, la Direction générale des patrimoines du Ministère de la Culture et de la Communication organise à La Rochelle un grand Colloque international sur les patrimoines des traites et de l’esclavage à l’Université de La Rochelle. Le CPMHE se réjouit de cette initiative qui marque un tournant dans la volonté de conservation et de mise en valeur de ces patrimoines. La première opération programmée dans le cadre de cette démarche sur “Les patrimoines de la Traite négrière et de l’esclavage” prend la forme d’un colloque international. Cette manifestation s’inscrit également dans la programmation de “2011, Année des Outre-mer” et prolonge la publication dès 2007 du Guide des sources de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions par la Direction des Archives de France. Ce colloque de lancement fait le point sur les différentes opérations et recherches patrimoniales menées sur cette question afin d’initier de nouveaux territoires d’investigation au cours des années à venir.
À l’occasion de la célébration du dixième anniversaire de la loi du 21 mai 2001, « loi tendant à la reconnaissance des traites et des esclavages comme crime contre l’humanité », la Direction générale des patrimoines a souhaité mettre en œuvre une démarche scientifique sur “Les patrimoines de la Traite négrière et de l’esclavage”.
Ce programme de recherches et d’opérations patrimoniales est conduit par le Département du pilotage de la recherche et de la politique scientifique de la Direction générale des patrimoines, et s’applique à l’ensemble des services patrimoniaux du Ministère de la Culture et de la Communication. Il s’agit d’amener les professionnels des différents domaines (archéologie, architecture, archives, inventaire, monuments historiques, musées, patrimoine immatériel) à collaborer sur une thématique commune, en mettant l’accent sur des champs de recherche délaissés ou, plus rarement, ciblés par les actions patrimoniales.
Ce programme répond par ailleurs aux demandes formulées par le Comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage (CPMHE) et aux attentes du monde associatif, porte-parole de populations souhaitant que soit brisé le silence sur l’esclavage au sein des histoires nationales, tant celle de la France que celle des autres pays concernés.
La loi du 21 mai 2001 a favorisé le développement des études et de la recherche historique. À la marginalité des recherches sur la traite et l’esclavage s’est donc substitué un intérêt croissant pour l’étude de ce sujet qui a ressurgi dans le contexte de la dernière décennie. De nombreux travaux d’historiens éclairent désormais ce sujet d’un jour nouveau et contribuent à lui donner sa juste place dans l’histoire nationale.
Dans ce débat entre mémoire et histoire, il appartient aux différents secteurs du patrimoine d’investir ce champ d’études afin d’alimenter la réflexion et la recherche par l’apport de sources diversifiées et de ressources documentaires inédites. La confrontation ou la combinaison d’éléments patrimoniaux de différentes natures nourrit la multiplicité des approches, autorise l’élargissement de la définition même des sources relatives à l’histoire de l’esclavage et enrichit la recherche. La perspective d’échanges croisés entre l’objet mémoriel, le champ historique et la sphère patrimoniale permet ainsi d’analyser des dynamiques sociales et économiques, d’identifier des problématiques pertinentes, et d’engager de nouvelles pistes de recherche.
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