Une inauguration chargée d’histoire

4 mars 2008, par Sophie Périabe

(Photo SP)

Vendredi dernier, l’Amphithéâtre Olympe de Gouges a été inauguré à l’Université du Tampon en présence, notamment, du président de l’Université, Serge Svizzero et d’Emmanuel Genvrin, directeur du théâtre Vollard. Pour cette occasion, les étudiants de l’atelier-théâtre ont voulu rendre hommage à cette militante progressiste, qu’était Olympe de Gouges, en jouant “L’esclavage des Noirs”, pièce de théâtre abolitionniste écrite par Olympe de Gouges et réadaptée en 1989 par le théâtre citoyen réunionnais.
Ce nouvel amphithéâtre a été mis en service à la rentrée 2006 et a coûté plus de 5 millions d’euros, financés par moitié par la Région Réunion et l’Europe. Mais son inauguration n’intervient qu’aujourd’hui. Il s’agit d’un bâtiment convivial, « où il fait bon vivre ou plutôt où il fait bon apprendre », disent certains étudiants. « Mais en plus de sa convivialité, il est essentiel de lui donner une âme », indique le président de l’Université, Serge Svizzero. Et le choix du nom participe aussi à lui donner une âme. C’est donc un message fort qui a été lancé aux étudiants en choisissant de donner à cet amphi, le nom d’Olympe de Gouges, militante progressiste et féministe défendant la cause des plus faibles. Rappelons qu’elle a contribué à l’écriture de la « Déclaration des Droits de la Femme et de la citoyenne », indique Emmanuel Genvrin.

Mettre la culture en avant au campus sud

À l’occasion de cette inauguration, le président de l’Université a rappelé l’importance des activités culturelles et a assuré que « de nombreuses choses seront développées et notamment la carte culturelle ». Cette carte permet aux étudiants d’avoir accès à des salles de spectacle du nord au sud, à des tarifs préférentiels. Une politique très active est donc menée en collaboration avec le CROUS, qui propose des spectacles, couramment à la salle Vladimir Canter, sur le campus nord. Il sera donc question de développer ces activités sur le campus sud.
L’Université du Tampon propose déjà à ces étudiants un atelier théâtre, de la calligraphie, des percussions et aussi un atelier conservation et restauration du patrimoine, nous apprend Elodie Grondin, étudiante en 3ème année d’histoire et responsable de la culture sur le campus sud. « On essaye de faire venir les étudiants mais ça reste difficile. Les étudiants ne sont pas très réceptifs, même si on essaye de répondre à leur besoin ».
C’est donc un petit noyau dur qui compose l’atelier théâtre. « Dès que l’on a su que l’amphi allait être baptisé Olympe de Gouges, on a décidé de faire quelques choses, explique Elodie Grondin. Et comme elle a écrit des pièces de théâtre, on a décidé de réaliser une de ces pièces ». Le choix s’est porté sur « L’esclavage des Noirs » pour mettre en avant l’abolition de l’esclavage. Chapeauté par Francine Barreau, metteur en scène, le groupe d’apprentis comédiens ont répété pendant 6 mois et ont pu compter sur le soutien du théâtre Vollard, notamment pour les précieux conseils d’Emmanuel Genvrin.
Une première représentation avait déjà été donnée à la fin du trimestre dernier et « ça s’est très bien passé ».
Celle d’aujourd’hui est aussi remarquable, et s’est conclue par une invitation à venir célébrer cette abolition de l’esclavage, sur la scène avec les comédiens ; même si, malheureusement, d’autres formes d’esclavage demeurent encore aujourd’hui.

SP


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