La CGTR et l’article 4 de la loi du 23 février 2005

’Une manipulation partisane de l’Histoire’

16 décembre 2005

Qui ne dit mot consent et ’la CGTR ne consentira jamais à accepter l’inacceptable’. C’est pourquoi l’organisation syndicale demande l’abrogation de la loi prônant une reconnaissance du rôle positif de la colonisation française.

"En raison de l’histoire de notre pays, bâtie sur l’esclavage, la soumission, la torture, le mépris, les vexations, sur la négation même de l’Homme, la CGTR ne peut accepter qu’on réécrive l’histoire de notre pays en mettant des guirlandes", le propos de Jean-Marc Gamarus est clair.
Mais pourquoi la CGTR se prononce-t-elle sur ce sujet ? C’est que "la lutte anticolonialiste figure dans le préambule de nos statuts, et la CGTR, comme la CGT, a toujours apporté son soutien pour la libération des peuples colonisés", d’où la lutte menée à La Réunion pour la départementalisation contre le colonialisme.

Pas le rôle du Parlement

Accompagné de 2 autres secrétaires confédéraux, Jean-Patrick Therinca et Corinne Ramoune, il explique davantage la position de l’organisation syndicale : "La CGTR est une organisation souveraine et agit en toute indépendance pour se libérer de toute forme de domination à caractère colonial. Notre histoire, c’est l’esclavage, le Code Noir, le pacte colonial et aussi le pacte de l’indigénat qui différencie les hommes entre citoyens français et leurs sujets africains, malgaches, algériens, travailleurs immigrés... Au siècle des lumières, l’obscurité a privé le monde de liberté et de droit politique. Malgré les accords de Genève de 1938 qui interdisaient les travaux forcés, le pouvoir colonial exerçait toujours, jusqu’en 1946. Avec cet article, on assiste à une manipulation partisane de l’Histoire. La CGTR demande son abrogation. L’Histoire ne peut se faire dans une assemblée politique. Si l’Histoire s’écrit au Parlement, nous ne sommes plus dans une République".

Signez la pétition

Jean-Marc Gamarus ajoute encore : "la CGTR adhère à la proposition d’Huguette Bello et appelle l’ensemble des travailleurs à participer à cette pétition contre une histoire officielle. À La Réunion, des blessures ne sont pas encore refermées. C’est nous faire injure que de dire que le colonialisme est une bonne chose, il est globalement destructeur et négatif".

Eiffel


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