Cinéma au Port

Une projection sur l’Afrique et le monde

8 septembre 2005

Rencontre des gens et des genres du cinéma, affirmation de l’identité et croisement des regards, le Festival du Film d’Afrique et des îles s’annonce riche et pluriel comme à l’accoutumée. Les projections se dérouleront à la salle Roussin et au cinéma Casino du 4 au 9 octobre prochain.

Pour la énième fois, les organisateurs du Festival du Film d’Afrique et des îles, avec leurs principaux partenaires - la commune du Port, le centre de l’Image de l’océan Indien et l’École des Beaux-Arts -, nous réservent une semaine de découverte, d’initiation et d’échange sur l’art cinématographique.
Placé sous le thème de l’océan Indien, le festival se veut à la fois l’expression culturelle et identitaire des peuples de cette région et une projection sur l’Afrique et le monde.
Pendant des décennies, les populations politiquement et culturellement soumises se sont rendues au cinéma pour voir les autres s’exprimer. Et même lorsque les images reflétaient des corps et des décors de chez eux, c’était toujours à travers le regard de l’autre. Après une longue période de passivité et de complexe, les yeux se sont ouverts, perçants, critiques. Le film d’Afrique et des îles est le fruit de cette vision qui renvoi au spectateur les angoisses et les joies de vivre, les souffrances et les espoirs de peuples à qui l’on a volé, l’histoire, l’identité et parfois la terre dans le cas des Chagossiens. Qu’il soit de fiction ou documentaire, il est forcément réaliste parce qu’original et parfois originel.
Le festival sera une occasion de présenter le foisonnement de projets et réalisations vivants et variés, riches et rayonnants du Sud-Ouest de l’océan Indien, d’Afrique et d’ailleurs.
Signe de cette envolée, ces œuvres se font appréciées et même distinguées, dans les grandes messes de la profession comme le Fespaco, de Ouagadougou, le Festival de Berlin, les Vues d’Afrique et mondes créoles de Montréal, le festival d’Amiens, ou le festival Ciné Africano de Milan.
La petite voix parfois douce et souvent lancinante venant d’Afrique et des îles est une contribution dans la bataille du film d’auteur face à l’uniformisation culturelle qu’imposent les grosses productions américaines.

Favoriser les films d’art et essai

À ce sujet, ce festival a entre autres, l’objectif de favoriser de meilleures conditions de réception des films d’art et essai au près du public réunionnais et particulièrement les jeunes. Cette volonté est déjà traduite en acte avec l’initiative des élus du Port, de susciter l’engouement des jeunes du primaire et du secondaire avec l’encadrement des associations, des centres de vacances et des enseignants.
La programmation d’œuvres africaines malgaches, des Caraïbes et du Pacifique confirme le fait que La Réunion assume son histoire métissée pour en faire un lieu privilégié de rencontre et d’échange. C’est ainsi que l’intégration des Sud-africains et Mozambicains a toujours été une priorité de La Réunion et de la commune du Port en particulier.
Pour Alain Gili, délégué général du FFAI, au-delà des confrontations esthétiques entre les professionnels, le festival propose des débats d’idées vécues, des relations d’idéaux comparés : "en 2005 nous accordons une place importante aux débats sur l’Afrique, et notamment sur ses relations avec la France et l’Europe".
Autre nouveauté, pour 2005, la volonté affichée de la ville du Port avec le soutien de certaines associations de transformer le festival en une fête populaire pour afin de lui donner un cachet particulier.

M. Aliloifa


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