La troupe Véli au théâtre Serge Constantin

Une troupe réunionnaise illumine les planches mauriciennes

13 août 2005

La troupe réunionnaise Véli, menée par Éric Antoine Boyer, était de passage à Maurice durant la semaine écoulée. Sa création artistique “Les voix de la liberté”, une ode à la vie sans chaînes, on l’aura compris, gravite autour de la quête identitaire des enfants d’esclaves que sont les habitants des îles. Voici de larges extraits d’un article paru dans “Le Mauricien”.

S’appuyant sur les écrits poétiques d’auteurs réunionnais comme Axel Gauvin, Carpanin Marimoutou, Jean-François Sam-Long, Bernard Payet et Gilbert Aubry, parmi les plus connus des Mauriciens, “Les voix de la liberté” est un spectacle d’une heure, durant laquelle les dix comédiens et l’unique danseuse de la troupe Véli illuminent la scène de tableaux vivants, exprimant les maux décrits dans les vers des poètes cités.
Les deux 20 désamm de Carpanin Marimoutou et de Bernard Payet, que les nombreux amoureux du groupe Ziskakan connaissent pour avoir écouté les versions mises en musique ; “Romans po arviv sèt ni lè” et “Po Sarda” d’Axel Gauvin ; “L’argamasse est ce champ de sucre amer” de Jean-François Sam-Long ; le “Regard d’un cyclone absent” de Carpanin Marimoutou ; ou encore “Le chant du nègre pêcheur” de Leconte de Lisle composaient l’essentiel des textes de ce spectacle mis en scène par Éric Antoine Boyer. L’atout principal de cette création artistique aura été, certainement, l’idée de chorégraphier les déclamations poétiques. “Véli”, mot tamoul, signifie lumière. Et la troupe d’Éric Antoine Boyer a éclairé les scènes où elle s’est produite, par l’élégance du mouvement, la finesse du ton, la sensualité des propos et la cruelle réalité du verbe.
Mais la grande faiblesse, ce qui pourrait expliquer la foule peu conséquente aux représentations publiques des “Voix de la liberté” (le théâtre Serge Constantin accueillait à peine une cinquantaine de curieux, samedi dernier), revient à la méconnaissance qu’ont les Mauriciens de la poésie réunionnaise, pourtant si riche.
Les organisateurs du spectacle “Les voix de la liberté”, nommément le Centre Nelson Mandela pour la Culture Africaine, le Centre Charles Baudelaire et le ministère des Arts et de la Culture, auraient gagné à promouvoir, justement, dans les jours qui ont précédé la venue de Véli à Maurice, l’œuvre de ces auteurs réunionnais. D’autant que le passage de Véli sur l’île ne se limitait pas qu’à deux représentations publiques, mais comprenait également des prestations dans des collèges (La Confiance, Notre-Dame, London) ainsi que dans des institutions pénitentiaires (prison des femmes de Beau-Bassin et prison de Richelieu) et à l’Église Saint-Sacrement de Bambous...


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