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Le CCEE de La Réunion 20 ans après...
25 septembre 2004
’Dans les années 70-80, la langue créole n’avait pas voix au chapitre’ , se souvient Robert Gauvin, pionnier du Conseil de la culture, de l’éducation et de l’environnement. Le chemin parcouru fait plaisir à voir.
N otre culture était étouffée, secondaire", se souvient Robert Gauvin. Le Conseil de la culture, de l’éducation et de l’environnement de La Réunion fêtait hier ses 20 années d’existence. L’occasion pour le pionnier de cette institution populaire, Robert Gauvin, et l’actuel président, Roger Ramchetty, de retracer le chemin parcouru, pour rassembler les hommes pour s’engager ensemble vers l’avenir.
"Dans les années 70-80, la langue créole n’avait pas voix au chapitre" rappelle Robert Gauvin. "L’histoire de l’esclavage, on n’en parlait pas, tout comme l’environnement ou l’ouverture au monde qui s’apparentait un peu à du folklore touristique. Jamais on n’aurait imaginé, à l’époque, faire vivre des échanges avec le Mozambique, l’Inde ou encore la Chine".
C’est parce que les composantes de la culture réunionnaise la rendent exceptionnelle, tout comme son environnement, sa démographie et les besoins spécifiques en infrastructures scolaires, urbaines, etc... qui s’y rattachent, que le CCEE a toute sa place dans le paysage institutionnel local.
Pourtant, il est né dans la contestation : "Encore une nouvelle institution ! Pour quoi faire ? Ça n’est que de la parlote", s’entendait dire Robert Gauvin, alors que les associations culturelles étaient déjà, à l’époque, étouffées.
Cependant, - et en dépit de cette "méfiance traditionnelle de la parole", en dépit d’un manque de moyens humains, structurels, d’un certain isolement -, les premiers “missionnaires” du CCEE, comme Robert Gauvin, savaient qu’"il fallait que le bouillonnement culturel réunionnais, jusque-là sous tension, s’exprime".
Ils n’ont pas voulu se limiter à porter un regard critique sur le travail mené par les institutions en matière d’éducation, de développement culturel, d’habitat ou encore d’environnement et de cadre de vie. Ils n’ont pas voulu se limiter à faire des suggestions, vaguement entendues au départ, mais bien s’inscrire dans une dynamique sociale, et entreprendre des initiatives concrètes pour faire taire le silence et renouer le dialogue entre l’homme réunionnais et son histoire.
"Les uns avaient droit à leur histoire, mais pas les autres", défend Robert Gauvin, s’attachant alors à démystifier les tabous liés à l’esclavage, au marronage, à la langue créole... Les expositions du CCEE sur l’Inde en 1986 et sur le marronage en 1988 remportent de vifs succès. Apparue en 1994, l’Université de la Communication devient un espace de liberté et de dialogue, où le débat devient possible, grâce selon Robert Gauvin, "à la ténacité et au courage de monsieur Ramchetty".
"Au milieu des années 80, il fallait mettre en place un lieu de débat au sein duquel insérer la société civile pour tenter de faire vivre l’éducation à la citoyenneté", ajoute Roger Ramchetty.
Durant les trois mandats qui ont jalonné ces 20 ans, la Culture, l’Éducation et l’Environnement ont successivement fait l’objet d’actions diverses, de réflexions portées par le CCEE qui, relayées par les autorités compétentes, lui ont permis de "gagner sa place".
"Au début, nos idées étaient considérées comme farfelues et mettaient 10 ans avant de faire leur chemin. Aujourd’hui, nous sommes de plus en plus écoutés, nous émettons des propositions à l’avance et sommes même parfois trop sollicités", se satisfait l’actuel président.
Et si de grandes choses ont été réalisées en 20 ans, il reste encore beaucoup de grands dossiers à traiter. En matière d’Éducation, le CCEE estime nécessaire de se concentrer sur les contenus, les méthodes et les rythmes d’enseignement, sur la lutte contre l’illettrisme, ou encore sur "l’enseignement populaire".
S’agissant de la Culture, il parle de l’Association de la maison des civilisations et de l’unité réunionnaise (AMCUR) comme d’un grand projet culturel, "une tête de réseau pour tous ceux qui sont sur le terrain". En matière d’Environnement, "beaucoup reste à faire" : poursuivre l’éducation à l’environnement, se pencher d’avantage sur la protection des paysages, du foncier, des communications, etc... La coopération régionale doit être consolidée, la mobilité poursuivie vers l’Europe mais aussi dans la zone.
Les sujets sont nombreux et pour Roger Ramchetty, "il faudra que tous les Réunionnais responsables fassent profit des réflexions menées ailleurs, pour un zambrocal toujours plus réussi". Et pourra-t-on compter sur Roger Ramchetty pour alimenter ce zambrocal de son expérience lors d’un nouveau mandat ? "Je ne renonce pas".
Estéfany
Tout sur le CCEE en format de poche
Dans sa Lettre à tous les Français, le candidat Mitterrand soulignait en 1981 que le "droit à la différence culturelle constitue un élément important des libertés des régions d’Outre-mer".
Les CCEE, d’abord Comités, puis Conseils de la culture, de l’éducation et de l’environnement, sont une spécificité de l’Outre-mer français (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion et depuis peu Mayotte). Ils ont été conçus en 1982 dans l’élan de la décentralisation, pour permettre aux régions d’Outre-mer de réaffirmer et de préserver leur identité et leur richesse culturelle.
Composé de 28 membres, le CCEE de La Réunion, installé le 24 septembre 1984, se décompose en 3 collèges, - l’éducation, la culture, l’environnement -, regroupant chacun 9 membres issus de la société civile (milieux associatifs, para-publics, artistiques, etc.).
"Le CCEE n’est ni une machine de subventions, ni une fédération d’associations", informe son président, qui précise que le CCEE n’est ni au service de la Région, ni opposé à la majorité en place.
"Quand il y a de bonnes choses, on le dit, quand il y en a de mauvaises, on le dit aussi. Nous avons un regard distant pour permettre une critique constructive. Nous sommes là pour écouter un mouvement d’ensemble". Et afin de se faire davantage connaître par le grand public, de lui permettre de s’impliquer dans cette démarche collective et citoyenne d’un mieux-vivre ensemble maintenant et dans l’avenir, le CCEE fait paraître pour son vingtième anniversaire une brochure, en format de poche, réalisée par Daniel Vaxelaire. Une exposition qui retrace les 20 années des CCEE dans leur ensemble se tient actuellement au siège du Conseil de Saint-Denis.
CCEE, 145, rue Jules-Auber à Saint-Denis. Tél : 0262.41.44.12.
Et si nous parlions des médias ?
"Jusque dans les années 80, il n’y avait que les gens haut placés qui pouvaient parler, s’exprimer publiquement", se souvient Robert Gauvin. Puis les ondes radios, les médias se libéralisent, la parole est offerte et devient même "un défouloir", pour arriver aujourd’hui à nous offrir "le meilleur comme le pire".
Pour Robert Gauvin, lorsque, portés par la volonté de faire de la proximité, les médias offrent la parole aux gens, il faut qu’un interlocuteur compétent sur le sujet abordé soit présent pour mesurer, contrebalancer, enrichir l’échange.
"N’importe qui ne peut pas s’exprimer sur l’Éducation, par exemple. Bien sûr l’on peut et l’on doit donner son avis, s’impliquer, mais l’on ne peut pas dire et surtout laisser entendre n’importe quoi", juge fermement Robert Gauvin.
Il estime nécessaire, dans ce monde où l’on nous propose tout et n’importe quoi à la télé, dans certains journaux, à la radio, de faire la part des choses et de mesurer l’impact des médias sur les comportements, la société, l’éducation, la jeunesse.
À l’heure où la Star Academy explose l’Audimat et fait la une de deux quotidiens sur trois, quand la veille La Réunion se mobilise officiellement à la préfecture pour apporter des réponses aux problèmes de l’emploi, Robert Gauvin suggère un grand débat sur la place des médias dans notre société.
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