Clôture de Sakifo Musik Festival sous le signe de l’amitié des peuples

Unis pour célébrer 10 ans de liberté en Afrique du Sud

10 août 2004

Dimanche soir à Saint-Leu, Sakifo célébrait les 10 ans de démocratie en Afrique du Sud cours d’une soirée qui rassemblait plusieurs artistes issus de différents pays de la région. Un public nombreux, Lélou Mewnar, Lego, Danyèl Waro, Johnny Clegg : tous unis pour fêter dans l’amitié les 10 ans de liberté du peuple sud-africain.

La dernière soirée du Sakifo Musik Festival sur le site de la Ravine à Saint-Leu a permis de célébrer 10 ans de liberté en Afrique du Sud. Un événement placé sous le signe de l’amitié des peuples de l’océan Indien, avec des artistes de Maurice, de Madagascar, de La Réunion et d’Afrique du Sud.
Ceci nous rappelle que sous l’apartheid, la résistance au régime raciste était soutenue par les forces vives de notre région. Les nombreuses manifestations de solidarité à La Réunion contre l’apartheid sont encore dans les mémoires. Comme le soutien de certains médias et de responsables politiques - Jean-Paul Virapoullé par exemple - aux dirigeants de l’apartheid.
C’est le groupe mauricien Lélou Mewnar qui a ouvert la soirée. Dans une de ces chansons, il nous a rappelé la tragédie vécue par les Chagossiens, un peuple de notre région déporté en raison de la construction de la base militaire américaine de Diego Garcia. Dans l’océan Indien, au début du 21ème siècle, un peuple n’a pas le droit de fleurir les tombes de ces ancêtres.
Puis c’est Lego qui a investi la scène au rythme du saleggy. Comme la veille sur la scène du Parc du 20 Décembre, les danseuses dynamiques et la mélodie de l’accordéon du groupe malgache ont enthousiasmé le public nombreux de la Ravine.
Représentant La Réunion dimanche soir, Danyèl Waro a commencé sa représentation par un kabar à tèr au son des tambours malbar. Puis la foule entière était envahie par le maloya quand kayamb et roulèr ont commencé à s’exprimer sur la scène. Il a également rendu hommage à son camarade Laurent, au Rwa Kaf et a exprimé son respect pour Nelson Mandela, que les geoles de l’apartheid n’ont jamais réussi à briser.

“Asimbonanga”

C’est à Johnny Clegg que revenait l’honneur de clôturer la soirée. L’artiste sud-africain et son groupe sont le symbole vivant de la lutte menée par ce pays pour se libérer du racisme. Un combat qui lui a valu d’être la cible de la répression des partisans de l’apartheid : interdiction de diffusion, agressions et assassinat d’un musicien. À cette époque, le fait qu’un Sud-africain d’origine européenne puisse créer de la musique avec des membres de la majorité opprimée était un acte de résistance à la portée considérable.
Tout au long de son concert, Johnny Clegg a chanté sa fierté d’être africain et évoquait la vie difficile des travailleurs de son pays, en particulier les mineurs qui s’époumonent dans les galeries les plus profondes du monde. Il adressait également un message d’espoir, fier de l’exemple donné au monde par son pays qui a su se libérer de l’apartheid par la voie de la démocratie.
C’est sur les notes d’“Asimbonanga” que s’est clôturée la soirée. La chanson-symbole de résistance à l’apartheid reste en effet toujours d’actualité. Dix ans après la fin de l’apartheid, la lutte contre les injustices et pour la reconnaissance de la richesse de la diversité culturelle reste toujours un combat quotidien dans l’océan Indien.

M. M.


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