Réussite de la journée commémorative du Komité Éli à la ravine à Jacques

Vive l’union des Réunionnais pour notre histoire, notre identité et notre liberté !

26 août 2013

Samedi soir et hier durant toute la journée, près de deux cents personnes ont participé à la célébration du 350ème anniversaire de la naissance de notre peuple et de la Journée internationale de la traite négrière, organisée par le Komité Éli à la ravine à Jacques, près de la Grande Chaloupe. Cette célébration a été soutenue par plusieurs associations culturelles et par de nombreux artistes, solidaires du combat mené par l’organisation présidée par Maximin Boyer afin de mieux faire connaître notre histoire, valoriser notre identité et avancer ensemble vers la souveraineté réunionnaise.

Après un chant en hommage aux ancêtres,…

Après une veillée nocturne commencée samedi soir et une visite guidée du lazaret de la ravine à Jacques, animée par Yvrin Rosalie, vice-président du Komité Éli, les organisateurs de cet événement ont accueilli le public, remercié la famille Boyer qui habite à l’entrée de la ravine et présenté le programme de la journée ainsi que ses partenaires : les associations Kabar, de Laurence Detruir-Bhiki, Mouvman Lantant Koudmin, de Franswa Sintomèr, et Rasine Kaf, de Ghislaine Bessière. D’autres associations culturelles solidaires de cette action étaient également présentes, comme par exemple l’Espace pour Promouvoir l’Interculturalité, de Reynolds Michel, le Cercle philosophique réunionnais, d’Aude-Emmanuelle Hoareau, etc. À noter également la présence de plusieurs responsables et d’élus du Parti communiste réunionnais.

Ensuite, une cérémonie commémorative en hommage à nos dizaines de milliers d’ancêtres arrivés dans le pays à cet endroit et ailleurs comme esclaves et comme engagés s’est déroulée sur le front de mer. Franswa Sintomèr a animé un chant dans cet esprit et puis les participants sont allés jeter des offrandes de fleurs dans l’océan.

« Nou éxist dopi 350 an »

Après le retour près du lazaret, Franswa Sintomèr a présenté un "drapo La Rényon", avec les couleurs rouge, jaune, noire, bleue et verte, en chantant un chant sur le sens de cette création « pou fé sorte nout lèspwar ». Ensuite a eu lieu un débat sur le contenu que les uns et les autres veulent donner à cette cérémonie.

Maximin Boyer a exprimé le souhait que la célébration du 350ème anniversaire du peuple réunionnais soit l’occasion d’accélérer l’entrée de ce peuple dans l’ère de la responsabilité : « Nou éxist dopi 350 an, i fo nou avans vèr la souverènté nout pèp, nou la bézwin in gouvèrnman rényoné ».

Sudel Fuma a souligné l’importance du rôle des associations réunionnaises pour faire avancer « la libération de notre peuple. Lo somin lé difisil, mé ti pa ti pa nou va arivé ». L’historien et directeur de la Chaire UNESCO à l’Université de La Réunion a rappelé dans quel contexte colonial et esclavagiste est né le peuple réunionnais en 1663 ainsi que les douleurs extrêmes vécues par les arrivants dans le pays pendant les deux premiers siècles, au point de mourir très nombreux près des lazarets.

« Arèt diviz anou ! »

Sudel Fuma a également lancé un appel aux autorités à associer le maximum de Réunionnais aux recherches archéologiques considérables à entreprendre à La Réunion pour mieux connaître notre histoire.

Et l’historien Philippe Bessière a mis l’accent sur notre responsabilité à assumer pour développer les recherches historiques.

Dans cet esprit, Yvrin Rosalie a plaidé pour une protection et une valorisation du site de la ravine à Jacques et Maximin Boyer a lancé un appel plusieurs fois dans la journée : « Alon travay ansanm pou nout byin komin ; alon avans ansanm ; arèt diviz anou ! ». Et le leader du groupe Kayambé a chanté l’hymne réunionnais qu’il a réalisé avec Idriss Issop Banian et Patrice Treuthardt : « La Rényon nout paradi ; i fo nou viv dan nout péi an dalonaz ».

« Lèr larivé pou nou pansé an Rényoné »

Après le "piknik partaz" très chaleureux de midi a commencé un grand "konsèr kabar fonnkèr" avec pas moins d’une douzaine de groupes d’artistes passionnants. Mamie Léa a lancé le spectacle en évoquant l’importance de ce lieu historique où beaucoup de nos ancêtres sont décédés.

Voici la liste des autres participants, avec de brefs extraits de leurs chansons :

• Le groupe Amba. « Lèr larivé pou nou pansé an Rényoné ; mon pèp, fo levé ! Èd anou drèss lorizon nout péi ».

• Ingrid Varon. « Mon péi nana in rèv, èt otonome, pansé par li mèm ».

• Franswa Sintomèr avec Maronèr Koméla. « Anou zanfan La Rényon, anou zanfan nout nasyon ».

• Le groupe Renésens. Un chant en hommage à nos ancêtres.

• Michel avec le groupe Dalon Sinoi. De la musique traditionnelle chinoise créolisée.

• Sophie. « Maloya lé gayar, sa mèm nout kiltir, nout lidantité ; sa lé an nou, sa lé anou ».

• Gaël Velleyen et le groupe Kréolokoz. « Éfas pa nout mémwar ! I fo nou résist ».

• Jérôme et le groupe Zandémik Maloya. « Tyinbo ! Larg pa ! Nou lé pa dérasiné ».

• Karen, pour le groupe Kaïzzlaman. « Mi rèv d’un monde meilleur. Viv La Rényon lib ! ».

• Le groupe O G 97 Kaf. « Nou lé kom nou lé. Nou rèst for ».

• Fabris et le groupe Zarlor. « Tout nout rasine la pass la, i fo pa nou oubli sa. Tyinbo ansanm, larg pa, larg pa ! ».

• Maximin Boyer du groupe Kayambé et d’autres partenaires ont clôturé cette soirée avec plusieurs chants magnifiques, dont le célèbre "Kaskavèl".

Correspondant

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