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Hommage à Aimé Césaire
26 avril 2011
Le mardi 19 avril dernier, à la médiathèque Aimé Césaire de Sainte-Suzanne, le journaliste, artiste et intellectuel réunionnais Patrick Singaïny a animé une soirée ’Hommage à Césaire’, avec des lectures de textes et des échanges avec le public, auxquels ont également participé Aude-Emmanuelle Hoareau et Carpanin Marimoutou. Une rencontre qui a notamment permis de souligner la richesse du concept de la négritude, tel qu’il fut mis en avant par le grand militant, poète et écrivain martiniquais, décédé en 2008.
Patrick Singaïny vient de diriger la publication d’un livre intitulé "Aimé Césaire, pour toujours", dans lequel plusieurs auteurs comme Edgar Morin et Françoise Vergès dressent le « portrait puissant d’un homme à la carrure historique, autant émancipateur que créateur ». (voir sa présentation en encadré) Dans cet ouvrage, Patrick Singaïny valorise notamment la négritude, tel que l’a portée Aimé Césaire à partir de 1936 afin de « transformer cette insulte en fierté », comme il l’a expliqué mardi à Sainte-Suzanne.
« La négritude comme humanisation de tous les opprimés — y compris les non-noirs — suivra la négritude comme humanisme politique », écrit-il dans son livre. Et lors de la conférence, il a souligné que pour Césaire, « la négritude est une universalité partageuse » ; d’où « l’universalité de la négritude », pour celui qui a déclaré à Françoise Vergès en juillet 2005 : « Nègre je suis, nègre je resterai ».
Aude-Emmanuelle Hoareau a également démontré la richesse donnée à la négritude par Aimé Césaire. La docteure en Philosophie, présidente du Cercle philosophique réunionnais, a déclaré que pour Césaire, « la négritude incarne un humanisme, un appel au destin humain, un rejet de l’oppression des humains, une ouverture à l’autre ».
Le déni de notre africanité
Dernier intervenant, Carpanin Marimoutou a insisté sur « l’importance de Césaire pour La Réunion aujourd’hui », surtout au moment où l’on entend les discours racistes du pouvoir et où notre vivre ensemble repose toujours sur un déni de notre africanité, car les descendants d’esclaves et d’engagés sont encore, pour la plupart d’entre eux, jetés au bas de l’échelle sociale. L’universitaire et ancien co-directeur de la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise a rappelé aussi qu’Aimé Césaire était opposé à l’assimilation lorsqu’il a fait voter en 1946, avec les Réunionnais Raymond Vergès et Léon de Lépervanche, la loi abolissant le statut de colonie de la Guyane, des Antilles et de La Réunion.
C’est en cela que la connaissance de ce grand militant martiniquais est importante pour achever la décolonisation de nos pays. Et c’est pour cela que nous disons avec Césaire : vive l’universalité de la négritude !
Correspondant
La présentation du livre "Aimé Césaire, pour toujours"
Cet ouvrage, architecturé dès le décès d’Aimé Césaire, devait être publié il y a plus de deux ans. Le sort en a voulu autrement. Une période de deuil s’est imposée.
Bien sûr.
Mais au fil du temps, l’idée de l’offrir au public au meilleur moment a achevé de lui conférer une force propre.
Les textes qui suivent accompagnent le grand homme martiniquais dans son cheminement vers le Panthéon des grands hommes de la République française. La plaque commémorative de la Nation rejoindra celles de Toussaint Louverture (1) et de Louis Delgrès (2), aux côtés des cendres de Victor Schœlcher (3) et de Félix Éboué (4).
Le livre débute avec l’hommage rendu par le peuple martiniquais à son héraut au travers de la voix et de la performance géniale de Kenjah. « Hombre couché, ombre verticale toujours ! Hasta siempre ! », s’exclame Marius Gottin.
Puis, au fil des différents textes, le lecteur est conduit vers autant d’univers que de points de fuite qui s’accordent et s’établissent en un seul plan, lui livrant ainsi un portrait puissant d’un homme à la carrure historique, autant émancipateur que créateur.
Un grand esprit (universaliste) salué par Edgar Morin, compagnon de lutte d’exception.
Un accoucheur de l’âme dont la science qui procède du mot est démontrée magistralement par le romancier et dramaturge Alfred Alexandre.
Un magicien au verbe parturiant qui crée, selon le mot de Laurence Proteau, un nouveau langage.
Un artiste de l’art de la transmutation qui fait culminer le « grand art ». Un art hors normes esquissé par Dominique Berthet au travers du regard averti et conquis d’André Breton.
Une conscience politique d’un autre type, basée à la fois sur l’esprit de non-dualité (Patrick Singaïny) et sur une rigoureuse réflexion qui interrogent sans cesse les limites de l’exercice du pouvoir, notamment au travers de cet outil qu’est le théâtre (Bruno Ollivier).
Un démocrate qui place ses concitoyens au cœur des urgences de celui qui est désigné pour diriger la communauté ; un élu qui crée avec et pour ses concitoyens, quitte à tempérer ses propres points de vue, voire à remiser ses convictions les plus tentantes, livrant un comportement politique exemplaire que salue Françoise Vergès.
Je me permets, au terme de cette courte présentation, d’inviter ceux qui voudraient s’approcher du cœur de l’œuvre démiurgique et universelle d’Aimé Césaire à s’interroger sur cette considération préalable parmi les premières : s’il est question de la Liberté (liberté arrachée à l’oppresseur et conquise par le sang versé) chez ses glorieux aînés — Toussaint Louverture et Louis Delgrès —, il est davantage question de l’Émancipation (affranchissement d’un état de dépendance) chez cet homme à la fois simple et hors-normes qui cherchait avant tout à étayer et à éclairer la voie souterraine vers la paix en chacun.
Patrick Singaïny
(1) Toussaint Louverture (né François-Dominique Toussaint le 20 mai 1743 dans une habitation près de Cap-Français, mort le 7 avril 1803 au Fort de Joux, à La Cluse-et-Mijoux en France) est le grand dirigeant de la Révolution haïtienne, devenu par la suite gouverneur de Saint-Domingue (le nom d’Haïti à l’époque). Il est reconnu pour avoir été le premier leader noir à avoir vaincu les forces d’un empire colonial européen dans son propre pays. Né esclave, s’étant démarqué en armes et ayant mené une lutte victorieuse pour la libération des esclaves haïtiens, il est devenu une figure historique d’importance dans le mouvement d’émancipation des Noirs en Amérique.
(2) Louis Delgrès, né le 2 août 1766 à Saint-Pierre (Martinique) et décédé le 28 mai 1802 à Saint-Claude en Guadeloupe, est une personnalité de l’histoire de la Guadeloupe. Colonel d’infanterie des Forces armées de la Basse Terre, abolitionniste, il est connu pour la Proclamation anti-esclavagiste signée de son nom, datée du 10 mai 1802, haut fait de la résistance de la Guadeloupe aux troupes napoléoniennes venues rétablir l’esclavage.
(3) Victor Schœlcher est un homme d’État français, né à Paris le 22 juillet 1804 et mort à Houilles le 25 décembre 1893. Il est connu pour avoir impulsé l’abolition définitive de l’esclavage en France, via le décret signé par Lamartine le 27 avril 1848.
(4) Adolphe Sylvestre Félix Éboué (26 décembre 1884, Cayenne, Guyane française - 17 mai 1944, Le Caire, Égypte) est un administrateur colonial, résistant et homme politique français. Il était membre de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) jusqu’en septembre 1939 et franc-maçon. Il est connu pour avoir été en son temps un grand humaniste.
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