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Le CRR de Saint-Benoît devient le Centre Granmoun Lélé
22 décembre 2008, par
À l’occasion du 160ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage à La Réunion, hommage a été rendu à un zarboutan nout kiltir. Le Centre de rayonnement régional (CRR) de Saint-Benoît est désormais dénommé Centre Granmoun Lélé.
Au lendemain de la visite d’une délégation malgache sur le chantier de la route des Tamarins, Madagascar était à l’honneur de la Fête réunionnaise de la Liberté. C’est en effet l’apport de la civilisation malgache à notre identité réunionnaise qui a été mis en valeur, à travers la dénomination du Centre de rayonnement régional de Saint-Benoît en Centre Granmoun Lélé. Le centre était d’ailleurs décoré par les trois couleurs du drapeau de la Grande Île pour cette occasion exceptionnelle.
Dès le début de notre Histoire, ce sont en effet les Malgaches qui ont été les premières personnes libres de notre pays. Arrivés dans le premier bateau, ils partirent en marronnage, refusant le statut de "serviteurs" que leur réservait l’ordre colonial de l’époque.
Avec un père malbar et une mère d’origine malgache, Granmoun Lélé est au cœur de notre intraculturalité. À cet apport culturel se joint un esprit de résistance qui a permis à notre pays d’avoir le droit de célébrer sa Fête réunionnaise de la Liberté, devenue aujourd’hui pour le peuple réunionnais une fête bien plus célébrée que celle du 14 juillet.
Ce que nous devons
Car, comme l’a rappelé Paul Vergès, si nous célébrons aujourd’hui publiquement le 20 décembre au lieu de le faire de manière clandestine comme du temps de la répression, nous le devons à des Réunionnais comme Granmoun Lélé qui ont su perpétuer cette commémoration malgré toutes les répressions menées par le pouvoir pour nier l’existence d’une Histoire pour le peuple réunionnais. Et si aujourd’hui, le 20 décembre est célébré avec éclat dans toute La Réunion, c’est à ce combat que nous le devons.
« Nous avons dans notre peuple des hommes et des femmes dévoués à notre Histoire, notre identité », rappelle Paul Vergès, Granmoun Lélé faisait partie de cette catégorie. De plus, en tant que descendant d’esclaves et d’engagés, il faisait partie de cette part de notre peuple qui a le moins profité des progrès sociaux obtenus depuis l’abolition du statut colonial le 19 mars 1946. La reconnaissance de Granmoun Lélé participe donc à la réparation de cette injustice, c’est une « condition de la cohésion de la société réunionnaise ».
Au grand jour
Depuis vendredi, c’est donc un important lieu public qui porte le nom d’un de nos zarboutan. Un des plus beaux hommages qu’il est possible de rendre à Granmoun Lélé, c’est de faire au grand jour ce qui se faisait auparavant dans les champs de cannes. C’est donc dans l’auditorium d’un bâtiment flambant neuf que la famille Philéas, Françoise Guimbert ainsi que les élèves et les enseignants du Centre de rayonnement régional ont fait résonner pendant des heures le maloya devant un parterre d’officiels parmi lesquels, outre le président de la Région, figuraient Elie Hoarau, secrétaire général du PCR, Gélita Hoarau, sénatrice de La Réunion, Jean-Claude Fruteau, député-maire de Saint-Benoît, Philippe Leconstant, président de la CIREST, Eric Fruteau, maire de Saint-André et plusieurs élus de la Région, de Saint-Benoît.
Ce 160ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage a en tout cas permis de démontrer la force du maloya au sein de la jeunesse. Elle ne manquera pas de faire fructifier cet héritage des luttes menées par Granmoun Lélé et de tous ceux qui ont, comme lui, su résister pour qu’un jour, la culture réunionnaise puisse s’exprimer au grand jour.
Manuel Marchal
« La lutte pour la défense des valeurs culturelles réunionnaises fait partie de notre lutte anti-colonialiste »
Au cours de son intervention, le président de la Région a précisé les raisons qui expliquent la dénomination du CRR en Centre Granmoun Lélé.
La moitié de notre Histoire, c’est ce que représente l’esclavage pour La Réunion, rappelle Paul Vergès. Et les séquelles de ce régime de « violence généralisée » sont encore présentes. Car l’abolition de 1848 n’a pas signifié la fin de la colonisation. Les rapports de force et la structure de la société sont restés les mêmes. Il a fallu encore un siècle de luttes pour opérer un véritable changement structurel avec l’abolition du statut colonial promulgué le 19 mars 1946.
Cela ne fait donc qu’à peine 60 ans que La Réunion a en droit rompu avec la société issue de l’esclavagisme.
Mais ces 60 dernières années ont été marquées par plusieurs réalités. Tout d’abord, les progrès sociaux énormes accomplis depuis 1946 n’ont pas bénéficié pleinement à toutes les catégories de la population réunionnaise. Les descendants d’esclaves et d’engagés sont ceux qui n’en ont pas le plus profité. Mettre fin à cette injustice, c’est une des conditions de la cohésion de la société réunionnaise.
Un autre fait marquant de ces soixante dernières années est la volonté du pouvoir parisien et de ses alliés locaux d’étouffer l’expression culturelle du peuple réunionnais. Le maloya a été interdit pendant plus de 25 ans. Il en a été de même de la célébration de l’abolition de l’esclavage. C’est dans la clandestinité que pouvait s’exprimer cette identité réunionnaise.
Paul Vergès rappelle que l’on a tout fait pour étouffer cette voix. En 1945, l’arbre de la Liberté planté au Barachois est arraché quelques jours plus tard. Le moring est interdit. Le président de la Région se souvient d’un 20 décembre avec Tégor dans sa cour, dans la clandestinité.
Paul Vergès rappelle le mérite de « tous ceux qui, malgré le racisme et la pauvreté, ont lutté ». « La lutte pour la défense des valeurs culturelles réunionnaises fait partie de notre lutte anti-colonialiste », souligne Paul Vergès.
La célébration du 20 décembre par l’Etat et les collectivités est « une victoire des Réunionnais contre l’opression ». Et si aujourd’hui, il est célébré partout, c’est grâce à des Réunionnais comme Granmoun Lélé, Granmoun Baba ou le Rwa Kaf. Ils ont sauvegardé l’essentiel : le maintien du patrimoine réunionnais.
Donner le nom de Granmoun Lélé au CRR, c’est un devoir de mémoire : « ce qui se faisait dans les champs de cannes, nous le faisons publiquement ». C’est aussi pour rappeler que « nous avons dans notre peuple des hommes et des femmes dévoués à notre Histoire, notre identité ». Malgré leur situation sociale difficile, malgré leur pauvreté, ils nous ont donné une part essentielle de notre culture.
Jean-Claude Fruteau : « Vive Granmoun Lélé ! »
Après quelques mots prononcés par Willy Philéas, un fils de Granmoum Lélé, Jean-Claude Fruteau salue l’initiative du président du Conseil régional. « Le 20 décembre est une date importante pour notre pays ». Le député-maire rappelle qu’elle rend hommage à tous ceux qui ont lutté pour la Liberté. Il revient sur ce qu’était le 20 décembre à l’époque de la répression : « une fête clandestine ». Une époque où le maloya était interdit.
Il est important que le 20 décembre ne se perde pas, poursuit Jean-Claude Fruteau. Ce 20 décembre 2008 est un jour historique, précise-t-il, c’est « la reconnaissance d’un pays pour quelqu’un qui s’est toujours battu pour le maloya ». Et de conclure : « Granmoun, kèlke soi landroi ou lé, out grande voi sa va résone lontan dann kèr Sin-Benoi. Voi nout listoir, voi nout péi. Vive Granmoun Lélé ! ».
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