Expo au Musée Stella Matutina “Engagés du sucre, nout zanzèt, 1848-1940”

Voyage au cœur de notre passé sucrier

16 septembre 2009, par Sophie Périabe

Dans la continuité de l’exposition “Travailleurs du sucre 1978‐1940” présentée en 2008, le Musée Stella Matutina propose sa nouvelle production “Engagés du sucre, nout zansèt 1848-1940” qui porte un autre regard sur la mémoire du monde sucrier.

Profiter de la réalisation d’une nouvelle exposition pour faire évoluer le parcours muséographique est bien l’engagement pris par le musée pour proposer une nouvelle offre au visiteur depuis l’année dernière.
En effet, depuis 2008, le musée fait peau neuve. Le secteur “Agricultures réunionnaises” installé au deuxième étage du musée, devenant aujourd’hui obsolète, est désormais dédié à la thématique de l’engagisme sur la période 1848-1940.
Un musée dans un musée : la configuration de l’espace a changé, ce nouveau secteur le propulse dans une ligne directrice de rénovation.
Entre diaporama, panneaux, objets, photographies et films, l’exposition prend position sur tout le deuxième étage du musée.
Depuis l’année dernière, l’exposition “Travailleurs du sucre” avait rencontré un vif succès auprès des visiteurs, aujourd’hui, c’est au tour des “Engagés du sucre”, qui fera partie intégrante du parcours de visite.

L’engagisme, une forme sociale du travail qui a marqué l’histoire réunionnaise

Cette nouvelle exposition raconte l’engagisme, forme sociale du travail qui a marqué l’histoire réunionnaise.
En 1848, la liberté des anciens esclaves est plus que compromise par les mesures coercitives de fixation du travail.
Ainsi, dans la seconde moitié du XIXème siècle, l’économie sucrière choisit largement le recours à la main d’œuvre étrangère et importe plus de 130.000 travailleurs.
La société de plantation va exercer un abus généralisé sur ces hommes et ces femmes, aussi bien pendant l’âge d’or du sucre bourbonnais (1850 à 1860) que durant les années de la crise sucrière (1865 à 1875). Les engagés seront soumis à un système de surexploitation. Les conditions de vie et de travail des premières décennies du XXème siècle en sont ainsi influencées.
Présentées en 4 parties, l’exposition trace le parcours laborieux des affranchis et des engagés, leurs conditions de vie, de travail en terre sucrière, le monde sucrier de 1918 à 1940. La visite démarre avec Alphonse Garreau : sa toile “Allégorie de l’abolition de l’esclavage à La Réunion, 20 décembre 1848” est analysée et place le visiteur dans le contexte de l’époque : le verrouillage des affranchis et la création de la catégorie “des gens du travail”. Elle figure parmi les rares toiles commémorant l’abolition définitive dans les colonies, à l’exemple de celle d’Auguste Biard (l’équivalent pour les Antilles).
Deux films viennent enrichir la visite qui se prolonge par une représentation 3D d’un logement collectif des travailleurs : le Kalbanon.
Fidèle à son devoir d’institution de la mémoire, le Musée Stella Matutina vous invite à un véritable voyage dans le temps de notre passé sucrier. « Nous retiendrons : aucune souffrance ne peut être réparée, aucune souffrance ne peut être oubliée ».
Notons que cette exposition a été produite par la Région Réunion et la SEML Réunion Museo Stella Matutina.

 SP 


Programmation culturelle du mois de septembre au Musée Stella Matutina

Les 19 et 20 : Journées européennes du patrimoine en partenariat avec la Région Réunion et Tram-Train (SR21)

- Expositions projections
De 9h30 à 17h30
“Stella Matutina, Engagés du sucre, nout zansèt 1848‐1940”
“Les cheminots à La Réunion” de la SR21
“L’histoire des transports à La Réunion” de l’Union des Artistes Peintres de La Réunion

- Exposition rencontre avec les collectionneurs : Arno Bazin, Eric Boulogne, Patrick Daburon, M. Drouet

- Carrefour des écrivains et espace contes

- Jeux concours avec les Petits débrouillards

- Plateau artistique
Samedi de 14h à 17h : balade musicale avec l’orchestre “Les compagnons”
Dimanche de 14h à 18h : Grand Kabar avec Frédéric Joron, Joël Vigne, le groupe créoloceltique Renesens, Manyan, David Louisin et ses danseuses, Patrick Manoro et la troupe Mascareignas



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