Festival kréol des Seychelles

Wé ! Tapokokofèss

20 octobre 2004

Depuis 4 ans maintenant, le public réunionnais a pu découvrir Tapok, une formation musicale originale, fruit de la rencontre entre un fonnkézèr diseur de mots sorciers, Francky Lauret, et un musicien chanteur, Arno Bazin. Samedi prochain, le groupe s’envolera vers les Seychelles pour représenter La Réunion. Les connaisseurs disent ’Ouf ! enfin...’

Ah bon ! Ta pokor kit La-Rényon. C’est en effet la première fois que Tapok quitte les scènes réunionnaises pour se produire hors de son île. Tapok ? Non ! Vous ne connaissez pas ? On reconnaît très facilement les tapokèr par leur costume de scène en goni, toile de jute servant auparavant aux transports des denrées.
Il faut dire que le choix du costume est approprié à la filiation musicale du groupe, connu depuis 4 ans. Romance, maloya, séga se mêlent harmonieusement aux fonnkèr déclamés par Francky Lauret, un auteur qui n’a de cesse de s’investir dans la défense et la valorisation de notre identité réunionnaise, à l’instar de ses dalons musiciens.
Si le premier ne se reconnaît pas musicien, les derniers se sont nourris et se nourrissent toujours d’expériences musicales solides à travers diverses formations reconnues au plan régional, national, voire international. On retrouve, ou retrouvait, les Arno Bazin, Damien Mandrin, Yohan Calciné, Aldo Ledoux respectivement avec Tam-Tam des Cools, Danyèl Waro, Ziskakan, Gramoun Lélé ou encore Kom Zot.
On comprend aujourd’hui que les tapokèr ont tapé au cœur des organisateurs du festival kréol des Seychelles, seul festival créolophone d’envergure internationale. Et on s’en félicite volontiers.
Mardi prochain, le 26 octobre, Tapok fera “pété la kol” sans nul doute possible sur une scène nouvelle, un terrain neuf, pour un concert-déclamation qui ne manquera pas de plaire aux festivaliers créolophones, toujours plus nombreux d’années en années.

Un troisième CD à l’horizon 2005

Pour l’auteur, mais aussi le compositeur de la troupe, Arno Bazin, plus que de faire valoir la musique réunionnaise, ce sera l’occasion de "rencontrer des artistes créoles du monde entier". Ce festival réunit des musiciens, des plasticiens, des écrivains, des poètes : des artistes vivant dans les sociétés créoles dispersées à travers le monde.
Ce qui va bien évidemment enrichir le travail déjà copieux de Tapok, qui autoproduira début 2005 son troisième CD, mais premier véritable album, “Tapokopat”, 15 titres à écouter et à lire dans les deux sens, en famille, dans la voiture, dans les ronds de kabar, et pourquoi pas au travail ?

Parce qu’avant tout, il s’agit bien là de La relève musicale réunionnaise du début du 21ème siècle. Qui sait ? Demain, nos enfants chanteront et acclameront cette formation comme les Ziskakan, Baster, Ousanousava, et j’en passe. Et il serait dommage, vous en conviendrez, que nous ne portions pas toute l’attention nécessaire dès maintenant.
L’année prochaine, le groupe recherche un lieu de résidence où il pourra affiner sa prestation scénique. Nous espérons que les différentes scènes s’investiront davantage pour que ce groupe soit encore plus reconnu sur la scène locale, ou pourquoi pas - espérons-le - sur les scènes françaises, voire internationales.

Bbj


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus