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Saison chinoise
26 octobre 2004
La jeune femme, auteur francophone, rencontrait hier les collégiens de Juliette-Dodu, qui étudient le chinois. Parfois, avoue-t-elle, elle rêve en français et parle mieux qu’en réalité !
Wei Wei, voix française des Chinois en Europe, est à la Réunion. L’écrivaine est l’expression de la diaspora chinoise en Europe et de la francophonie au Royaume-Uni, où elle vit. Celle qui raconte dans ses livres (en français) l’histoire et les bouleversements de la Chine du vingtième siècle, rencontrait hier des collégiens réunionnais.
Depuis cinq ans, les élèves du collège Juliette-Dodu peuvent étudier les langues orientales. Les classes de troisième et de quatrième qui proposent cette option ont rencontré hier Wei Wei. Le rectorat se félicite de cet échange initié par le Conseil général, et la présidente du Département souligne les raisons de cette saison chinoise.
Si La Réunion s’est autant investie, explique-t-elle, c’est au regard de notre histoire : "il y a de la Chine chez nous, La Réunion vit aussi à l’heure chinoise et le Chinois réunionnais est français".
Nassimah Dindar souhaite que les élèves fassent briller dans leur vie de tous les jours "cette Réunion des tolérances". Autre raison : la Chine va devenir la plus grande puissance économique au monde.
Wei Wei travaille à Manchester, elle est à la fois la porte-parole de la Chine et de la francophonie. Avant même d’arriver dans l’île, à partir des renseignements qu’elle avait, elle s’est sentie "très proche de La Réunion, île pourtant lointaine et inconnue, car je suis moi-même issue d’un métissage ethnique, culturel et linguistique. Mes parents sont de deux groupes ethniques différents. Je parle chinois mais j’écris en français qui est ma langue d’expression et je parle anglais, ma langue de business et de la vie de tous les jours".
Notre île lui évoque une phrase d’un auteur dont elle ne se souvient plus du nom : "Il n’y a que les différences qui rassemblent". C’est pourquoi elle est heureuse d’être là "dans cette île qui réunit les différences".
Les élèves de quatrième et de troisième, qui ont étudié ses ouvrages, n’ont pas manqué de questions. Elle confie que si son personnage poursuit des études de médecine, c’est qu’elle-même rêvait d’emprunter cette voie. Les élèves ont un devoir d’expression écrite, imaginant les aventures de son héroïne à La Réunion. Certaines copies seront transmises à l’auteur.
D’autres questions portaient sur la formation et la signification des prénoms chinois. Wei Wei répond que son vrai prénom signifie en français “la musique de l’eau”. Elle précise qu’il n’existe pas en Chine de répertoire de prénoms "on les forge de toutes pièces à partir des noms communs, selon la capacité poétique des parents, cela peut donner de très jolis prénoms comme : Lune de l’automne, orchidée parfumée....".
Comme bon nombre de parents, Wei Wei donne toujours à ses personnages des noms de fleurs. Pourquoi ? "Parce que les fleurs évoquent la beauté, la générosité, elles sont aussi très vulnérables".
Puis c’est à Wei Wei de poser des questions aux élèves. Elle veut savoir pourquoi ils apprennent le chinois. Plusieurs réponses viennent : "parce que c’est une langue d’avenir", "par curiosité, car ça ne s’apprend pas partout", par envie de découvrir une langue et une écriture radicalement différentes. Le chinois est une langue à tons, il en existe quatre qui permettent de moduler le sens des mots.
Les verbes ne se conjuguent pas, ce sont les compléments circonstanciels de temps qui permettent de situer l’action. Apprendre la conjugaison française a été très difficile pour Wei Wei et aujourd’hui encore, elle a du mal avec les chiffres français. Les élèves ont aussi été curieux de savoir en quelle langue elle pensait quand elle écrivait.
"Quand j’écris en français, je pense en français. Quand j’écris en chinois, je pense en chinois. Quand j’écris en anglais, je pense en anglais. Parfois je rêve en français et je parle mieux que dans la réalité. Dans la vie je m’observe trop et je me corrige, dans le rêve il n’y a pas ces contraintes, c’est plus spontané", sourit-elle.
Eiffel
"Choisie pour apprendre le français"
Née en 1957 dans la province du Guangxi, Wei Wei est l’auteur de trois romans “La Couleur du bonheur” (Denoël 1996 et l’Aube poche 2002), “Fleurs de Chine” (l’Aube 2001) et “Le Yangtsé sacrifié” (Denoël 1997, l’Aube poche 2004). L’apprentissage du français a été long et difficile pour Wei Wei.
Elle a fait partager aux collégiens son histoire : "Ce n’est pas moi qui ait décidé d’apprendre le français. C’est moi qui aie été choisie pour apprendre le français. J’étais adolescente, j’avais 17 ans. À la fin de la révolution culturelle chinoise, tous les jeunes devaient aller travailler aux champs. C’était une sorte de rééducation imposée. J’ai travaillé et j’ai vécu pendant deux ans comme une vraie paysanne. Au bout de deux ans, je rêvais toujours de faire des études de médecine, mais on m’a dit "tu as été choisie pour apprendre le Français".
"Les autorités provinciales avaient besoin d’un interprète auprès des équipes de médecins dans les pays africains francophones. Il n’y avait alors que trois professeurs chinois qui enseignaient le français. Il n’y avait pas de livres, nous travaillions sur des textes de la propagande chinoise traduite en français.
"À l’époque, je déchiffrais"
"Un professeur a eu le courage de dire que nous ne parlerions jamais français avec cette méthode. La situation était ridicule et absurde. Il nous a expliqué qu’il n’y avait pas d’autres moyens que de lire les auteurs français dans leurs ouvrages. Je suis allée à une première bibliothèque, au rayon littérature française, il n’y avait que les œuvres choisies du président Mao traduites en français.
Par contre au rayon littérature anglaise, j’ai trouvé quelques bouquins poussiéreux et jaunis. C’étaient “Les Misérables”, “Les Trois Mousquetaires”, “La correspondance de Mozart”, “La vie de Beethoven”... Des livres ayant appartenu à un professeur de musique qui avait fait ses études en France et qui était parti après la révolution. J’ai donc commencé par le second tome des Misérables. À l’époque je ne lisais pas, je déchiffrais". Une histoire qui a beaucoup plu aux bibliothécaires présents.
Rencontre avec la jongleuse de mots
Du 25 au 29 octobre, plusieurs rendez-vous entre la romancière et le public réunionnais sont prévus. À chaque rencontre, des textes de Wei Wei seront lus par les comédiennes Léone Louis et Valérie Cros.
Mardi 26 octobre, Médiathèque de Saint-Pierre, 15 heures - Tél. : 0262-96-71-70
Mercredi 27 octobre, Médiathèque de Saint-Paul, 17 heures - Tél. : 0262-45-56-00
Jeudi 28 octobre, Bibliothèque de Bras-Panon, rencontre avec le public à 14 heures, rencontre avec les professionnels du livre à 15 heures - Tél. : 0262-51-25-25
Vendredi 29 octobre, Villa du Département à Saint-Denis, 17 heures - Tél. : 0262-94-87-00
Wei Wei rencontrera également des élèves des écoles, collèges et lycées de l’Île.
400 ouvrages à découvrir
En octobre, la bibliothèque départementale de prêt édite une bibliographie des 400 documents sur la Chine - fiction, civilisation, art, histoire... - disponibles dans ses collections. Ces ouvrages sont à la disposition des bibliothèques de La Réunion et de leurs publics.
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