Sèrvis kabaré la kaz Lélé

’Wo Lélé, Wo Lélé’

28 décembre 2004

Voilà maintenant plus de quarante jours que le célèbre chanteur de maloya Gramoun Lélé nous quittait. Jeudi soir, dans la kaz familiale de Bras-Fusil, un sèrvis lui était dédié, en hommage bien sûr à l’artiste qu’il était, mais surtout en vertu de son statut d’ancêtre.

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Gramoun Lélé a œuvré pour la transmission orale d’un patrimoine immatériel. Musicien, auteur, compositeur, il aura laissé derrière lui de nombreux titres phares, des œuvres à l’échelle de sa carrure artistique.
Gramoun Lélé a été l’artiste réunionnais le plus demandé à travers la planète. Il connaîtra la Chine, le Japon, les États-Unis, l’Europe, l’océan Indien...
Acteur incontournable de l’oralité, il œuvra à promouvoir notre culture réunionnaise auprès de la population réunionnaise, qui gardera à jamais le souvenir de cet homme de la terre devenu une vedette. Il faut dire que la prestation scénique de Lélé ne pouvait laisser qui que ce soit indifférent, et on se réjouit que cet héritage soit d’ores et déjà enrichi par la voix de ses fils, dont Urbain et Willy Philéas, deux jeunes mentors du maloya.
Jeudi dernier, ils étaient nombreux à participer au sèrvis voué à Lélé, une cérémonie qui ne pouvait s’abstenir de maloya kabaré. En fait, selon le rituel malgache, c’est depuis le matin que la cérémonie commençait, pour finir tard dans la nuit de jeudi à vendredi. Sacrifice, repas pour l’ancêtre, tout était fait pour accompagner l’esprit au pays des ancêtres.
Ayant été un vaillant chanteur de kabaré, la soirée donnait une large place à la musique. De quoi mettre à l’honneur la culture du fénoir trop longtemps entravée. Urbain Philéas, qui se trouvait maître des cérémonies, déclare que cette cérémonie se tenait pour que Lélé bénéficie officiellement de son statut d’ancêtre.
Le 28 février prochain, une autre cérémonie se tiendra cette fois dans le boukan qui servait de lieu de culte à la famille Philéas. "Nou fé sa po rouv le zié de Gramoun", déclare-t-il. Il deviendra ainsi vivant dans le boukan. Il est de toute façon vivant dans nos cœurs, lui qui sut nous faire danser.

Bbj


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